SMOHALLA / OMEGA CENTAURI - Tellur - Epitome (Duplicate) - 11/04/2013 @ 08h56
Duplicate Records est un label norvégien assez méconnu. Si j’avais eu l’occasion de parler d’une de leurs sorties sur VS, à savoir le second album de VOID, ce label est surtout connu pour avoir hébergé le groupe VIRUS, dont le batteur Einar Sjursø est tout simplement le boss du label. Le roster est très éclectique mais se distingue surtout par ses groupes plus avant-gardistes et expérimentaux. C’est dans cette lignée que s’inscrit le groupe français SMOHALLA. Ils vont donc avoir l’occasion de partager un split CD avec le groupe OMEGA CENTAURI, pour près d’une heure de musique. Voyons donc ce que renferme Tellur - Epitome.

SMOHALLA - Tellur :
Après la puissante drogue musicale qu’avait été Résilience, SMOHALLA est attendu au tournant. En attendant un second album full-length, les 4 morceaux présents sur Tellur vont nous permettre de juger l’évolution et les capacités du groupe à proposer quelque chose sur la durée. Dans le fond, l’art de Slo et Camille ne change pas, et nous sommes toujours en présence du Metal Avant-gardiste très personnel façonné par Smolensk Combustion et Nova Persei. Riffs étranges, claviers mystiques posant une atmosphère psychédélique et cotonneuse, chant arraché ou clair toujours noyé dans un mix chaotique mais faisant toute la force de l’ambiance de SMOHALLA. Les éléments sont là et le combo a brodé dessus, en nous livrant tout simplement 4 morceaux particulièrement inspirés et faisant preuve d’une maîtrise des arrangements rare, malgré la complexité et l’originalité du propos. SMOHALLA se montre même plus efficace et rentre-dedans que par le passé, dès "Sa voix transperce nos fronts" avec ses riffs incisifs à souhait, le tout emballé dans des mélodies enivrantes et des nappes de claviers hallucinants. Le mariage entre riffs excellents et sonorités de claviers déconcertantes est vraiment à son paroxysme sur Tellur, en témoigne le fantastique "La main d’Abel". SMOHALLA joue également la carte d’une certaine innovation avec le cosmique "Ô Déluge" basé sur des expérimentations électroniques sidérantes et des vocaux dits « diluviens ». "Les passagers du vent" va clore cette première partie de split avec un morceau très progressif qui prend le temps de poser son ambiance, mais en profite du coup pour nous asséner une nouvelle déferlante de riffs jouissifs, avant un final plus épique, toujours dans une atmosphère très lumineuse. En 4 morceaux, SMOHALLA fait un sans-faute et signe avec Tellur ses meilleures compositions à ce jour. Il faut toujours faire l’effort de se plonger dans l’art musical si singulier du combo, mais une fois dedans inutile de dire que nous avons affaire à du Metal avant-gardiste de très grande qualité. Indispensable pour ceux qui avaient apprécié les précédentes œuvres du groupe, et à recommander pour ceux qui ne connaissaient pas encore le groupe, ceux prêts à s’embarquer dans un voyage onirique très déroutant. Quoi qu’il en soit, Tellur promet beaucoup pour la suite car SMOHALLA n’est pas loin de son apogée.
Note : 9/10

OMEGA CENTAURI - Epitome :
Le duo anglo-belge OMEGA CENTAURI a charge de compléter ce split CD. Formé en 2006 par deux membres actuels du groupe SANCTUS NEX (auteur d’un très bon album de BM à la DEATHSPELL OMEGA au passage), le combo a déjà signé un album en 2012 chez Duplicate Records, Universum Infinitum. Si le groupe semble s’inscrire dans une veine Post-Black Atmo, il va montrer sur Epitome plusieurs visages, ce qui est tout aussi déroutant que SMOHALLA mais dans une veine plus classique et moins expérimentale. "Naissance" se pose comme un morceau de Black légèrement dissonant, et plutôt sombre en témoigne le chant grogné assez inquiétant, et les riffs agressifs posent une ambiance assez suffocante, juste aérée par quelques trémolos épiques. Un morceau de presque 10 minutes plutôt convaincant et bien ficelé. Mais pour "Submission", OMEGA CENTAURI joue plutôt du Post-Black très « ricain » et très facile, dans la veine d’AGALLOCH et consorts, mélodies forestières à l’appui, sans incursions acoustiques toutefois. L’acoustique sera plutôt réservé pour "Desuetude", troisième et dernier morceau de la partie Epitome de ce split : il s’agit juste d’un instrumental atmosphérique qui se traîne en longueur, bercé par le bruit de l’orage omniprésent. Et pour couronner le tout, ce morceau est flanqué d’une ghost-track parfaitement inutile, qui reprend juste les samples d’orage et un final ambiant apocalyptique très étrange après presque 10 minutes de silence. Bref, Epitome commençait bien mais OMEGA CENTAURI se morfond ensuite dans du Black atmo trop balisé et des expérimentations atmosphériques peu convaincantes. Ces 3 morceaux font finalement assez fourre-tout et on ne voit pas vraiment quelle direction le groupe veut prendre, contrairement à SMOHALLA. Mais cette seconde partie de split reste dans l’ensemble tout à fait correcte, bien que OMEGA CENTAURI soit probablement capable de mieux.
Note : 6.5/10

Au final, ce split souffre d’un léger déséquilibre, et son intérêt réside surtout dans les morceaux exceptionnels de SMOHALLA et le premier morceau de OMEGA CENTAURI qui est plutôt intéressant. Un split CD qui plaira quoi qu’il en soit aux amateurs de Metal avant-gardiste et expérimental sur une base (Post) Black. Un split CD qui montre deux groupes en pleine évolution qui vont devoir confirmer sur un second full-length, et à ce petit jeu SMOHALLA a déjà pris une très bonne option.


Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 12890




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