Ah l'Italie, un pays qui me reste en travers de la gorge comme de nombreux français depuis juillet 2006, un coup de boule et une finale perdue à Berlin. J'avoue que j'attendais le moment de la vengeance et je n'allais pas les rater. Rien à foutre s’il s'agissait de métal et pas de foot, j'allais me faire un malin plaisir à dégommer sans réfléchir le prochain disque d'un combo italien sur lequel je devais me pencher, j’étais même prêt à sortir des blagues bien vaseuses sur les sœurs des membres du combo tel un célèbre défenseur italien.

C'est donc sur Slowmotion Apocalypse que j'allais m'auto-satisfaire et j’étais certain que ça allait être du gâteau même si ils avaient l'air préparé à une attaque en règle de ma part comme le montre la pochette présentant des guerriers du moyen âge sur la défensive planqués derrière leurs boucliers.
SMA font du melodeath, il me suffira donc d'utiliser comme argument principal le manque d'originalité et d'y ajouter des bonnes références de repompage par-ci, par-là, pour convaincre tout le monde qu'il s'agit d'une belle bouse. C'est effectivement du death metal mélodique à la suédoise teinté de thrash (ou l'inverse) que l'on se met entre les oreilles dès le début de "Obsidian", et c'est à ce moment là que j'ai compris que c'était peine perdue pour mon réglage de compte à 2 balles.

"Obsidian" est un véritable brûlot lancé à pleine vitesse qui écrase tout sur son passage avec des compositions particulièrement dynamiques aux variations rythmiques judicieuses ponctuées d'envolées mélodiques du guitariste soliste. L'album débute à plein tube avec l'imparable "More Horror Is To Come" qui dépote sévèrement avant de laisser la place au "Daydream Addiction" plus groovy mais tout autant accrocheur, c'est alors que déboule le hit de l'album "Fuel For My Hatred" encore une fois tout en vitesse ponctué par un break au refrain catchy qui fait mouche. L'ensemble de l'album poursuit dans la même veine variant les plaisirs, évoluant entre des parties rapides mais denses ou des instants mid tempos plus groovy osant emprunter quelques riffs thrash old school ou des gimmicks metalcore plus actuels.

Le chant est un des autres points forts de cet album. Le vocaliste Alberto Zannier possède une palette très variée allant d'hurlements tout en puissance, à des vociférations plus enragées ou encore à des instants parlés plus nuancés. Son style, à la limite du chant typé core, se situe plutôt dans la lignée de celui de Jacob Bredhal de Hatesphere sans le moindre passage en voix claire et avec une intonation différente. Signalons également qu'Alberto est épaulé par quelques invités sur 3 des 10 titres de l’album, à savoir Tomas Lindberg (ex-At The Gates, The Great Deceiver), Gianluca “GL” Perotti (ex-Extrema) et Claudio Ravinale (Disarmonia Mundi).

Certes je peux reprendre un des arguments préparés en début de ma chronique, les Slowmotion Apocalypse n'ont pas inventé la poudre et évoluent dans un style établi et presque codifié. Si ils sont directement influencés par At The Gates, The Haunted ou Hatesphere, ils arrivent à réellement convaincre avec des compositions "in your face" et vigoureuses.

Pour conclure, la production est excellente, tranchante et directe, SMA ayant fait appel à une dream team italienne, le disque ayant été enregistré par Ricardo “Paso” Pasini (The Secret, Ephel Duath), et produit par Ettore Rigotti (Disarmonia Mundi). Parlons également de la reprise du "Be Quick Or Be Dead" d’Iron Maiden, surprenante dans une version bien décapante à 2 voix.

Alors que je me réjouissais de la perspective de casser du Rital, je me retrouve à prendre une nouvelle baffe en plein dans la tronche de mes "amis" italiens qui sortent ici un des meilleurs albums de deathrash mélodique de 2007. Putain, ça me fait mal d'écrire ça, mais sont forts ces bouffeurs de pâtes ...


Rédigé par : VsGreg | 16.5/20 | Nb de lectures : 10660