SLOUGH FEG, groupe de merde pour les uns, groupe plus ou moins culte pour les autres (comme souvent avec les groupes à forte personnalité) nous revient en 2007 avec un nouvel album “Hardworlder” (dont la pochette est signée James Lyle) qui risque, encore une fois, de faire couler bien peu d'encre dans de la presse papier française. Et c'est bien dommage parce que même si ce nouveau skeud de la bande à SCALZI semble a priori sensiblement inférieur à son prédécesseur ATAVISM (on peine un peu à trouver des titres aussi hymniques et ultimes qu'“Hiberno-Latin Invasion” ou “Atavism II”), il reste malgré tout assez largement supérieur à la plupart des “bip” que l'on essaye de nous refourguer à longueur d'année.
C'est sûr que la première fois que l'on écoute ce genre de Heavy Metal underground ultra Old School, y a de grosses chances pour que l'on ait, à peu de choses près, la même réaction que lorsque l'on “découvre” le true Black Metal, à savoir: “mais qu'est ce que c'est que cette merde!”, suivi d'un non moins lapidaire: “mais ils l'ont enregistré dans leurs chiottes ou quoi!”
Pourtant cette production très austère et rugueuse, qui met parfaitement en valeur le chant, lui aussi très rugueux mais tellement intense, de SCALZI est parfaitement adaptée à la musique du groupe, mélange de Heavy Epique Old School à la MANILLA ROAD et de Folk Rock typé 70ies à la THIN LIZZY. La production très vintage est donc tout simplement bonne. Le même album avec la production, au hasard..., du dernier NEVERMORE (qui est excellent au demeurant) serait un non sens. Une mauvaise production en la matière, c'est avant tout une production froide et peu organique (voir par exemple le dernier VIRGIN STEELE et sa batterie en carton).
Toujours est-il que ce nouvel album semble globalement, si l'on excepte les deux covers, plus lent et plus mélancolique que son prédécesseur (voir par exemple l'excellente power ballade “The Sea Wolf” et l'irrésistible, le dantesque “Poison Treasures” avec son intro à la Black Sabbath). Parlons en justement de ces deux reprises puisque, il faut bien l'avouer, ce sont quasiment les deux titres les plus forts de l'album (ce qui est toujours un peu gênant...). On retrouve donc une cover plus vraie que nature, très rock'n'roll et très groovy (ah cette basse de malade!) de MANILLA ROAD “Street Jammer” (qui figurait déjà sur le Tribute “The Riddle Masters”, dont l'achat devient aujourd'hui de ce fait encore plus inutile que jamais) et surtout une cover monumentale du fameux “Dearg Doom” des HORSLIPS (vieux groupe irlandais de Folk Rock). Même si ce titre semble assez répétitif au premier abord, il est indéniablement entraînant et addictif au possible. Pour tout dire, quelques écoutes de ce titre immédiatement suivies de multiples heavy rotation devant un bon RPG m'ont encore rapproché du statut d'autiste ultime qui me tend les bras depuis tant d'années. On passera rapidement sur le titre “Frankfurt-Hahn Airport Blues” qui semble tout droit sorti du mythique Killing Machine du PRIEST et dont l'esprit n'est pas sans rappeler “Startport Blues” pour retenir principalement les très bons “Tiger! Tiger!” et “Hardworlder” qui, là encore, commence de manière très lente pour gagner en intensité progressivement.
Même si ce skeud est très plaisant à écouter, il reste tout de même inférieur au dernier HAMMERS OF MISFORTUNE (le groupe fondé par John Cobbett -ancien membre de SLOUGH FEG- et MIKE SCALZI, qui a malheureusement depuis lâché HoM pour se concentrer sur SLOUGH FEG), à savoir l'excellent “The Locust Years” (l'album de 2006 en ce qui me concerne) bien que, d'une certaine manière, les deux soient assez complémentaires. La musique de SLOUGH FEG étant plus Heavy, plus directe, alors qu'HoM, avec les mêmes bases, propose une musique plus Prog, plus polie mais aussi et surtout plus variée.




Rédigé par : BigHenry | 15/20 | Nb de lectures : 10281