C’est marrant mais cela fait peut-être au moins deux mois que le petit disque de SLOUGH FEG traîne sur mon bureau dégoulinant de saloperies discographiques nettement moins fréquentables (comme le dit si souvent PdL : 3615 ma vie). J’étais pourtant tombé raide dingue de ce groupe atypique à la sortie de ‘Hardworlder’ il y a deux ans. Il faut dire que je sortais à l’époque d’une cure intensive de NWOBHM (ah, ANGEL WITCH, WITCHFYNDE, TRESPASS, etc.) donc les guitares à la MAIDEN première époque et surtout la personnalité de leur chanteur/guitariste, Mike Scalzi, m’ont alors cueilli comme une jeune vierge bourrée à 2 heures du matin par un ado libidineux et mal intentionné après la fête de l’école. Grâce à son univers bercé à la science-fiction et aux comics de la grande époque, mais sans le côté (volontairement) kitsch d’un METALUCIFER par exemple, et ses harmonies de guitares à la THIN LIZZY, SLOUGH FEG avait réussi à retrouver la fraîcheur du hard-rock de la fin des années 70 tout en, par on ne sait quel tour de passe-passe, le rendant somme toute très actuel et VIVANT. En même pas deux mois, j’avais donc en conséquence raflé l’intégralité de leur discographie (avec une préférence pour leur album concept digne de ‘Star Trek’, ‘Traveller’) et même fait l’acquisition des quelques albums d’HAMMERS OF MISFORTUNE où Scalzi apparaissait. Bref, j’étais devenu un mordu.

Alors pourquoi ce ‘Ape Uprising’ s’est-il dérobé à moi pendant aussi longtemps ? Tout simplement à cause du choix pas très cohérent du groupe de démarrer les hostilités par « The Hunch Back de Notre Doom », morceau doom à l’ancienne lancinant et bien heavy. Le pire est que je suis en général client de ce genre de came, mais pas en ouverture d’un disque de SLOUGH FEG merde ! SLOUGH FEG, ce sont des harmonies sautillantes, des passages folk joués avec la distorsion à fond, des plans prog’ 70’s gorgées de feeling et surtout un côté presque festif. Or « The Hunch Back » est tout sauf ça et casse d’entrée la dynamique de l’album. Le pire est que derrière, c’est la fête du slip. En fait, une fois zappé ce premier titre pas du tout à sa place, on retrouve instantanément le groupe que j’ai appris à adorer. Notamment pendant les dix minutes du morceau-titre, sur « Shakedown at the Six » dont les deux tiers sont dédiés à des duels guitaristiques croustillants comme une tartine de pain beurrée sortant à peine du grille-pain ou lors du très folk celtique « White Cousin ». D’ailleurs, niveau concept, on reste aussi dans la pure tradition avec quatre morceaux sur neuf consacrés au même thème, la prise du pouvoir par les singes sur les hommes (‘La Planète des Singes’ es-tu là ???).

Une nouvelle fois, là où les autres jouent sur la nostalgie et tentent de recréer un style, SLOUGH FEG lui renouvelle l’exploit de faire sonner son heavy 70’s frais et pêchu comme si ce style venait d’apparaître. Mais ce choix donc très contestable de démarrer l’album sur une note trop décalée et l’absence d’un titre aussi énorme que par exemple la reprise de « Dearg Doom » sur ‘Hardworlder’, qui donnait envie de se précipiter au pub le plus proche et de s’enivrer de Guinness tout en dansant la gigue, en font un ‘petit’ album de SLOUGH FEG, groupe assez unique s’il en est. Après, il ne manque plus qu’enfin une date en France pour remettre d’ordre dans tout ça n’est-ce pas Meule ?! ?




Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 14/20 | Nb de lectures : 10385