SLICE THE CAKE - Odyssey To The West (Autoproduction) - 22/06/2016 @ 07h01
SLICE THE CAKE, c’est le gâteau Deathcore qui se mérite. Un gâteau d’anniversaire très frugal mais pour une célébration chaque année bissextile. D’ailleurs The Man With No Face était sorti le lendemain du 29 février 2012… Quatre ans et un mois plus tard (précisément), il est donc temps de ressortir le couteau et de rappeler Obélix pour « couper trois parts ». Australie, Angleterre, Suède. Deathcore, progressif, technique. Trois parts d’un gâteau trois couches, trois chocolats, le blanc, le au lait, le noir. Une nouvelle pièce de pâtisserie trois étoiles qui nous avait fait saliver et pour cause, Odyssey To The West est sans cesse repoussé depuis plus d’un an et demie. Ce successeur au génial The Man With No Face, un des tous meilleurs albums de Deathcore qui avait surpris son monde en 2012, était attendu au tournant surtout que le trio nous a promis du lourd avec un album conceptuel. D’ailleurs SLICE THE CAKE nous a fait le Februus de UNEVEN STRUCTURE à l’envers vu que Odyssey To The West est accompagné d’un long morceau bonus (28 minutes) aux accents drone/ambient qui fait office non pas d’appendice mais d’intro à cette nouvelle grosse tranche de Deathcore progressif. Un dessert alléchant et copieux.

Album conceptuel découpé en mouvements et enchaînement d’actes, parsemé de nombreuses parties vocales narrées qui font déjà la différence grâce à un ton possédé particulièrement prenant, Odyssey To The West est un album ambitieux de pas moins de 77 minutes. Le gâteau est dense voire bourratif à première vue. SLICE THE CAKE n’a pourtant pas foncièrement viré sa cuti et sa recette de base reste la même. Certes plus progressif, Odyssey To The West n’est pas pour autant nettement plus aéré ou plus atmosphérique que The Man With No Face. Le Deathcore est toujours au rendez-vous, bien évidemment dans sa branche la plus technique et fignolée, on est pas ici pour aligner les breakdowns même s’ils se font entendre quand la lourdeur est nécessaire. Avec une production hénaurme, SLICE THE CAKE est donc en grande forme, des vocaux aux gros riffs en passant par les patterns de batterie. The Man With No Face représentait déjà le firmament du Deathcore technico-progressif et Odyssey To The West va enfoncer le clou, tout en finesse cependant. De nombreuses parties acoustiques accompagnent les compositions Deathcore très inspirées et bien évidemment efficaces. Et alors que "The Exile Part I - The Razor’s Edge" nous introduit dans l’univers épique de SLICE THE CAKE tout en douceur (avec de beaux vocaux clairs), "The Exile Part II - The City of Destruction" balance déjà du colossal avec un Deathcore foisonnant qui pose déjà un tube succédant sans mal à l’excellent "City of Ghosts". Du lourd, qui va devoir être digéré, mais que c’est bon !

SLICE THE CAKE est alors parti pour trancher son gâteau de l’Ouest en parts complètes et cohérentes. Et frappe déjà fort avec les 3 excellentes parties de "Stone and Silver", bourrées de groove entraînant, d’ambiances feutrées et de plans techniques léchés, et un paquet de riffs mordants en plus de la formidable prestation vocale d’ensemble de Gareth Mason. Qui ne faiblit pas pour les deux parties de "Westward Bound", épiques et libératrices mais émaillées de riffs deathcore de premier choix, explosant pour le remuant "The Pilgrim’s Process". SLICE THE CAKE se pose néanmoins, et fait vivre son concept avec les plus atmosphériques "Castle in the Sky Part II - Pieces of Ruins" (la ‘Part I’ n’est pas sur cet album mais semble être sur la compil Other Slices) et surtout le fantastique "Unending Waltz" qui passe par toutes les humeurs mais propose également un passage digne du meilleur de PERIPHERY. S’enchaînant dans une fluidité de tous les instants, les différents actes de Odyssey To The West réservent quelques surprises et le ton s’assombrit radicalement pour les 4 volets de "Ash and Rust" où la lourdeur est à l’honneur, avec des passages MESHUGGesques d’une puissance rare, dès "From Shell to Shell" jusqu’à l’écrasant "Nameless, Faceless" en passant par les riffs deathcore monstrueux du très dark "The Torn Thread". "The Dark Carnival" réserve aussi le moment le plus original de Odyssey To The West avec son passage mystique à la voix Black théâtral à la CARACH ANGREN, façon OVID’S WITHERING en un sens, un effort de singularité complété par l’intro tribale de "The Torn Thread". Un gâteau trois chocolats avec des pépites à l’intérieur, délicieuses une fois fondues au four…

Odyssey To The West se conclut par le plus étrange et aérien mais toujours sombre "Destiny’s Fool" (au chant narré particulièrement désenchanté) et le plus classique mais bien épique "The Holy Moutain" histoire de bien terminer sans chichis. Et il est vrai que SLICE THE CAKE n’a finalement rien inventé, et ne se réinvente pas non plus suite à The Man With No Face, livrant surtout un concept-album totalement maîtrisé, complet et équilibré, dosant et cataloguant bien toutes les humeurs que l’on peut attendre d’un disque de Deathcore progressif. Mais Odyssey To The West marque tout de même un certain bond en avant suite à The Man With No Face, et un disque meilleur qu’un des tous meilleurs disques de Deathcore en est encore plus un des tous meilleurs albums de Deathcore. En deux albums et malgré son ancrage - subi ou choisi - dans le monde de l’autoproduction-digitale-bandcamp, SLICE THE CAKE se pose comme le grand patron du Deathcore progressif et livre avec Odyssey To The West un concept album à la hauteur de son talent, qui est sans conteste un manifeste du genre. Grosse prod, gros riffs, grosses voix, grosses progueries, grosses particularités qui font la différence, pour un gros gâteau. Tellement gros qu’il risque d’être indigeste pour certains, ça déborde parfois en 77 minutes et SLICE THE CAKE en a peut-être trop fait même s’il n’y pas grand-chose à jeter et que cette odyssée demeure passionnante de bout en bout (de gâteau). Quand on met ensemble les meilleurs pâtissiers deathcoreux de Suède, d’Australie et d’Angleterre, le résultat du concours en vaut la chandelle, et ce deuxième album de SLICE THE CAKE est à partager sans modération, pour bien se remplir la panse avec les saveurs de l’Ouest.



https://slicethecake.net - 185 visite(s)


Rédigé par : ZeSnake | 16.5/20 | Nb de lectures : 8404




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Commentaire
MrGuigui
Membre enregistré
Posté le: 22/06/2016 à 22h34 - (120459)
Excellent album, je connaissais le nom du groupe mais je m'étais jamais penché dessus et en lisant ta chro ZeSnake j'en ai bien eu envie et j'en suis bien content !



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