Je me suis procuré mon tube d’aspirine, ma calotte d’eau glacée et j’ai pris 3 rendez-vous consécutifs chez mon psy. Voilà, je suis fin prêt pour écouter In Glorious Time.

Car je ne suis pas encore remis de Grand Opening & Closing. Enfin pas tout à fait. Quelques neurones et synapses refusent de réintégrer leur enveloppe. Ce qui fait que par moments, je continue de voir flotter autour de moi des animaux bizarres et que je me mets à baragouiner un sabir que je suis le seul à comprendre. Mon psy me dit de ne pas m’inquiéter, encore 2 ou 3 StarAc et tout devrait rentrer dans l’ordre rapidement. Ce qu’il ne sait pas, c’est que je vais en remettre une couche avec le nouvel album des marteaux de la Bay Area.

Je ne vais pas vous refaire le coup de la description détaillée de la musique des Californiens. Tout simplement parce que j’ai tout donné dans le précédent. D’ailleurs, ma femme me l’a interdit. Mon état après cette kro l’a à ce point inquiétée que remettre ça est tout simplement impossible. SGM est un groupe qui s’écoute mais qui ne s’explique pas. Ou bien, je vous renvoie à ma kro de G.O.A.C.

Tout ce que je suis autorisé à vous dire ce résume à une question : qu’est-ce qui a changé sur ce nouvel opus ? Tout et rien ! Voilà, je vous avais prévenu. Le syndrome SGM a encore frappé. Oui, rien n’a changé et tout est différent. C’est le pouvoir magique de cette musique. Si vous êtes habitués à ses arcanes, elle vous semblera à la fois nouvelle et familière. Mais, si ce n’est pas le cas, prenez votre temps, allez-y lentement, sur la pointe des pieds.

Car le troisième effort des Californiens n’est que la suite logique des précédents. L’univers barré plonge une nouvelle fois ses racines dans ceux de Zappa, VDGG, K.Crimson, M.Bungle, le death, le zeul, le kautrock etc. Ne cherchez donc pas à définir un style en particulier, ils les brassent tous à leur guise. (Rock.Against.Rock)

Pour autant, ce troisième opus se révèle plus accessible. Je sais, ça peut sembler paradoxal mais c’est bien le cas. Grâce notamment à plus de fluidité et de cohérence et à une architecture plus rationnelle de l’ensemble. Ainsi les instruments acoustiques et électriques alternent leur prestation sans désarçonner l’auditeur. Idem pour les passages dodécaphoniques et ceux plus « mélodieux ».

Le chant, autre singularité est toujours tenu majoritairement en binôme entre Carla Kihlteld pour la partie claire (à la Bjork) et Nils Frykdahl pour la partie « growls».

Pour finir, je dirais que la musique de SGM ne s’appréhende qu’au terme de plusieurs écoutes répétées voire échelonnées. Elle est à n’en pas douter aux antipodes de tous les formats auxquels nous sommes habitués. Pour ces mêmes raisons, elle mérite bien plus que notre attention, un intérêt qui va au-delà de la simple curiosité.


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 11394