Slagmaur, groupe de black metal norvégien, vient tout juste de signer sur le label français Osmose. L’occasion, avant de sortir leur 3e album en septembre prochain, de rééditer en digipack les sorties précédentes. C’est à cette tâche que je m’attèle aujourd’hui, à savoir, les premier et deuxième albums du trio. Les rééditions en digipack reprennent l’artwork original (en tout cas la pochette), mais l’intérieur est assez sommaire. Pour Svin, pas de livret, uniquement un digi 3 volets. Quant à Skrekk Licht Kunstler, il gagne en plus un livret, pas ultra original, mais dans l’esprit de la pochette.

Musicalement, Slagmaur pratique un black metal mid-tempo plus ou moins envoutant, et n’évolue qu’assez peu d’un album à l’autre, c’est pourquoi j’ai décidé de regrouper mes chroniques en une seule, histoire de vous faire moins de lecture. De plus, les albums ne sont pas très longs (environ 30 minutes chacun). Et faisons encore plus vite : si vous ne jurez que par le black metal agressif, rapide, irrévérencieux, brutal, passez votre chemin. Slagmaur essaie plus de poser des atmosphères en répétant les riffs, et en tapant lentement sur les fûts. Si les premiers écoutes de Svin m’ont assez ennuyées, j’arrive néanmoins à trouver un minimum d’intérêt au moment où j’écris ces lignes en réécoutant l’album. Répétitif, Svin l’est indéniablement. Mais heureusement, c’est au sein d’un morceau que les thèmes sont répétés, morceaux qui se trouvent être plutôt variés. Oscillant entre les parties mid-tempo de Darkthrone et les côtés chiants de n’importe quel groupe de black metal norvégien

Je ne dirais pas grand-chose à propos du titre caché, si ce n’est qu’une culture internet Youtubesque vous feront entendre ce morceau différemment.

Concernant Skrekk Licht Kunstler, l’intro laisse présagé un disque décadent, malsain, méchant. Si la suite de l’intro qui constitue le premier morceau est plutôt insipide, le second morceau est plus intense, froid et dérangeant. Le chant plus en avant (dans le premier morceau, il est carrément en retrait) y est clairement pour quelque chose. Hélas, le morceau retombe trop rapidement dans quelque chose qui se veut plus ambient. Globalement, ce second album est sans réelles surprises par rapport au premier. Il est même plus plat, plus ennuyeux. Le tempo ne s’enlève jamais, on ne sent pas d’ambiances maléfiques particulières. Les passages noise font plus remplissage qu’autre chose. On passera sous silence les passages très approximatifs au piano, pour ne retenir que l’ambiance légèrement étouffante des passages métalliques. Peu de passages ressortent vraiment, et après une bonne dizaine d’écoutes, le disque ne se révèle pas, et est oublié à peine fini.

Ces deux rééditions servent à Osmose d’introduction à ce groupe norvégien, dont le label français va sortir le nouvel album. Si Svin est plutôt agréable à l’écoute, il n’en est pas de même pour le second album, sur lequel le groupe semble hésiter entre black metal et ambient. Le prochain album est d’après le groupe « un des albums les plus sombres jamais enregistré ». J’attends d’écouter ça avant de les soutenir sur ce terrain. Et en attendant cet album, ces rééditions ne servent pas encore à faire monter Slagmaur en première division norvégienne de l’art noir.


Rédigé par : Kryde | Réédition/ | Nb de lectures : 10582