SKINNY PUPPY - The greater wrong of the right (SPV/Wagram) - 21/06/2004 @ 09h05
La sortie quasi-inespérée d'un nouvel album des canadiens de Skinny Puppy est l'occasion de revenir un peu sur l'historique de ce monument de la musique industrielle. Fondé en 1983 à Vancouver par Kevin Ogilivie (mieux connu sous le sobriquet de Nivek Ogre) et par Kevin Crompton (Cevin Key). Ils ont été rejoints quelques temps plus tard par Dwayne Goettel juste après la sortie de leur premier disque "Bites" en 1985. Il s'en est suivi quelques monuments d'indus comme "The Perpetual Intercourse" (1986), "Cleanse, fold and manipulate" (1987), l'énorme et engagé "VIVIsect VI" (1988) puis "Rabies" (1989). A ce moment là, les collaborations avec Al Jourgensen de Ministry se firent plus intensive et Skinny Puppy élargit considérablement ses horizons musicaux. On verra donc arriver des albums plus sombres, plus personnels comme "Too dark park" en 1990 et "Last rights" en 1992. En 1993, le groupe s'expatrie à Los Angeles pour finaliser "The Process" mais le principal évènement sera la mort de Goettel par overdose en 1995. En son honneur, ils sortent tout de même l'album en 1996 et depuis, à part quelques compils d'inédits et de vidéos, on n'a plus entendu beaucoup parler des deux canadiens survivants. Seul un concert en Allemagne en 2000 et quelques projets solos (dont Ohgr kroniké dans nos colonnes) laissaient un vague espoir aux fans de voir un nouvel opus sortir un jour.
Huit longues années se sont donc écoulées et il est assez hallucinant de revoir Skinny Puppy en si grande forme. "The greater wrong of the right", comme s'il voulait résumer l'excellent état de santé de la paire Ohgr/Key, est un disque résolument tourné vers l'avenir et moins noir que certaines de leurs oeuvres barbouillées d'anthracite. L'indus biscornu et chargé de triturages et de samples fait merveille sur l'étrange "Neuwerld" et les échantillonages de guitares sur l'introductif et sautillant "I'mmortal" sont parfaitement adaptés à la résurrection de Skinny Puppy. Dans la continuité directe du premier morceau "Pro-test" incorpore du chant quasiment rappé pour accompagner un morceau dynamique, déférent d'un style direct que les canadiens ont largement contribués à créer. Le big beat est caressé dans le sens du poil sur "EmpTe" et l'indus minimaliste typique d'une certaine scène teutonne des années 80 est abordé avec le planant "Ghostman". "Use less", mélange des particularités ambient et presque techno avec une face tribale très mise en avant. Des sonorités plus modernes, toujours soutenues par des arrangements d'une qualité exceptionnelle, sont audibles sur le futuriste "Past present" (c'est fait exprès ?) et sur le génialissime "DaddyuWarbash" qui termine le disque dont la ligne mélodique, légèrement arabisante, me donne des frissons dans le dos à chaque écoute.
Je pourrais détailler minutieusement chaque titre de "The greater wrong of the right" mais l'unité de cette oeuvre mûrement réfléchie en prendrait peut-être un coup. Ce nouvel album sorti de nulle part est un hymne à lui tout seul, chargé de groove, d'énergie positive et incarne le renouveau d'un groupe qui a déjà fêté ses 20 ans d'existence et presque autant d'années de tourmentes. Alors que le nouveau Prodigy (qui doit beaucoup à Skinny) se fait attendre depuis vraiment trop longtemps, les papys canadiens ont devancé les tarés anglais et nous offrent un bien cadeau pour leur retour en fanfare. Il m'a été rarement donné d'entendre un disque officiant dans cette catégorie musicale qui présente une telle minutie et un tel soin dans la conception de ses arrangements. Sur des bases de morceaux relativement simples, Skinny Puppy étale son talent et ridiculise bon nombre de suiveurs. Si les fans die-hard reprocheront un peu à ce disque d'être un peu trop accessible aux masses, la plupart des passionnés de musique électro ou industrielle de qualité n'auront pas attendus ma kronik pour se jeter sur cette inattendue offrande. S'il est de bon ton ces derniers temps de briller en société et de citer Skinny Puppy dans ses préférés lors de la réception de Monsieur l'ambassadeur, sachez que ce n'est pas usurpé. On tient là un gros morceau de plus dans une discographie de choix qui pèsera lourd dans l'histoire de la musique. Quel retour !

http://www.skinnypuppy.com - 327 visite(s)


Rédigé par : Loufi | 18,5/20 | Nb de lectures : 9246




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Commentaire
Trent
Membre enregistré
Posté le: 21/07/2004 à 23h23 - (9617)
Très bon album effectivement. Moins sombre, moins torturé, plus festif et plus electro que les autres albums de Skinny, mais ce n'est pas pour autant que les mélodies ne sont pas inspirées et recherchées. Je l'apprécie un peu plus à chaque écoute :-)

dr.thodt
Membre enregistré
Posté le: 11/09/2004 à 11h01 - (10321)
Je n'avais pas accroché du tout au début en raison de la voix trop claire qui me faisait penser à du Ohgr, mais en fait cet album est carrément excellent. Des titres riches et très travaillés, moins sombres mais tout aussi efficaces.



alex666i
Membre enregistré
Posté le: 08/01/2006 à 20h31 - (23347)
tres bon album tout simplement!!!

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