Revenu des oubliettes du monde du métal, Skinlab effectue en cette fin d'année 2009 un retour au premier plan aussi surprenant qu’inattendu et réussi avec son nouvel album "The Scars Between Us".

Pour se rafraîchir la mémoire, rappelons-nous que Skinlab avait été un des gros espoirs de la scène power thrash à la fin des années 90, évoluant dans une veine proche de celle de Machine Head sur ses albums ‘Bound, Gagged & Blindfolded’ (1997) et surtout ‘Disembody : The New Flesh’ (1999). Après un battage médiatique énorme, le groupe proposa le décevant ‘Revolting Room’ (2002) avant de se faire oublier et de disparaître du paysage métallique international malgré une double compilation 'Nerve Damage' (2004).

On croyait Skinlab mort et enterré comme le démontrait le nouveau groupe de Steev Esquivel et Snake : Re-Ignition ou encore la reformation de la première formation de thrash de Steev Esquivel : Defiance (auteur d'un album très décevant tout juste sorti chez Candlelight Records).

Si le sympathique album live 'Skinned Alive' pouvait laisser croire à un dernier baroud d'honneur, on n'attendait pas que Skinlab revienne avec un disque si convaincant en 2009. "The Scars Between Us" est tout bonnement le disque que le groupe aurait dû sortir en 2002 à la place de ‘Revolting Room’. Si on y retrouve toujours ces éléments purement power thrash à base de puissance rythmique, de refrains rassembleur et de riffs inspirés (‘Face of Agression’,’Amphetamine Gods’), ils sont ici mis en opposition avec des passages lancinants et atmosphériques faisant planer une ambiance presque malsaine (‘Still suffering’, ‘Karma Burns’). De la même façon, le vocaliste du groupe Steev Esquivel varie ses interventions entre voix hurlée et passages posés parlés pour accompagner au mieux la musique.

Skinlab a l'intelligence de rester simple dans ses compositions en les rendant facilement accessibles et assimilables. Ceci donnera peut-être l’impression à certains qu'il s'agit ici d'un album banal lors des premières écoutes. Or, ce n'est qu'en persévérant qu'on décèle et apprécie toutes la substance et les richesses de ce nouveau disque, digne d'un Disbelief version thrash en quelque sorte.


Rédigé par : VsGreg | 14.5/20 | Nb de lectures : 11148