SKELETONWITCH est né il y a cinq ans à Athens, Ohio (USA). Leur look fait penser à celui de toutes les hordes nordiques de vikings barbus et corpulents au milieu desquelles se serait glissé le jumeau de Dave Mustaine. Musicalement, on se situe dans l’âge d’or du speed thrash américain, les années 80, ce à quoi on peut ajouter l’incontournables heavy anglais et quelques passages black mélodique.

La description du groupe pourrait s’arrêter là si « Beyond The Permafrost » n’était pas si bien foutu. Accrocheur dès les premières notes, on se surprend même à le trouver si bon, les Américains se montrant aussi performants dans les plans rapides que dans les passages plus lourds et/ou mélodiques. Surtout mélodiques même, serais-je tenté de dire, puisque la grande réussite de l’album est justement sa construction basée sur des éléments mélodiques accrocheurs (riffs, solos, rythmiques) qui le rendent d’emblée sympathique sans diminuer son agressivité. Malgré tout le cul entre deux chaises à cause du chant extrême, SKELETONWITCH risque d’être confronté au problème de ces groupes « trop machin pour plaire à ceux-ci » et « pas assez pour plaire à ceux-là ». En effet, il suffirait quasiment de changer le chant par une voix heavy ou simplement thrash pour que l’album semble avoir été enregistré dans les années 80… ce qui confronterait les Américains à un autre problème : ceux qui ne jurent que par le old-school les vénèreraient et ceux qui ne portent d’intérêt qu’à ce qui contient un suffixe en –core (j’accentue le trait) ne lui accorderaient qu’un emplacement poussiéreux dans la médiathèque du centre de gériatrie du coin.

Intrinsèquement, « Beyond The Permafrost » est un excellent album qui aurait certainement fait un carton deux décennies plus tôt. Il contient de très bonnes compos dynamiques et accrocheuses, joue avec les clichés pour en tirer le meilleur et bénéficie en plus d’un bien joli artwork de John Dyer Baizley (TORCHE, BARONESS, MUNICIPAL WASTE), au trait de crayon très inspiré par Pushead (MISFITS, METALLICA, MÖTLEY CRÜE). Les extraits MySpace vous donneront un bon aperçu de l’album, alors rendez-vous là-bas !


Rédigé par : Dungorpat | 17/20 | Nb de lectures : 11836