C'est cool d'être chroniqueur! Ca permet de découvrir des groupes comme ça, en étant payé une petite fortune (et au mot)! En temps normal, un mec m'aurait fait "Hey mec, écoute Six Magics, c'est excellent, c'est du heavy, t'aimes ça toi le heavy, hein? La musique de tapettes là? Hein?" et moi j'aurais répondu "Ah mais carrément, j'écoute ça dès demain, comment t'as dit? Sex Sortilege?" et au final, que dalle, je l'aurais bien pipoté le mec, car au final je m'en tape de son groupe là, j'ai déjà les miens.

Ceci est mal. Il faut l'avouer! La curiosité du passionné est la clef des petits groupes comme Six Magics (enfin petit, ils ont quand même ouvert pour Nightwish et Rhapsody). Donc être curieux est essentiel à la survie de notre musique. Mea Culpa et merci V.S. je suis devenu un homme bien.
Donc au final, j'ai bel et bien écouté le dernier album de Six Magics (oui, car la chose étant sortie depuis février, on va éviter l'épithète "nouvel") et ma foi, c'est un album plutôt agréable à entendre.

Tout d'abord, les présentations! Six Magics est donc un groupe chilien formé à la fin des années 90, officiant donc dans un style heavy-folk. Très bien, enchanté, moi c'est Manu, chroniqueur V.S. depuis 3 mois.
Comme vous l'avez compris, c'est la première fois que j'entends parler de ce groupe, donc je ne vais pas pouvoir vous faire une comparaison avec les anciens albums, ni conspuer une éventuelle évolution commerciale ou je ne sais quoi d'autre. Je vais juste donner mon humble avis sur cet album, et c'est tout.

J'ai dit folk-metal plus haut car j'ai lu ça sur la bio du groupe. Mais ma foi, en écoutant "Behind The Sorrow", j'ai juste envie de dire que c'est du bon heavy, pas trop speed, plutôt mid-tempo, avec une chanteuse (Elizabeth Vásquez, apparemment toute nouvelle dans le groupe) qui possède une fois n'est pas coutume un timbre de voix plutôt grave. Ca commence donc plutôt bien avec le morceau "Run" qui va poser les bases de l'album solidement. C'est super efficace, ça sonne bien, la production est dans la bonne moyenne du style avec des guitares bien présentes et une batterie qui tabasse bien (aïe, pas sur la tête). Niveau style, du coup on se retrouve avec un heavy-hard moderne, assez épuré mais très fédérateur comme peut l'attester le refrain de ce premier morceau. "Ruuuuun". Ca paraît simple, mais ça marche toujours. Le groupe possède son identité malgré tout, grâce notamment à sa chanteuse, qui n'en fait jamais trop, et qui pose des parties vocales efficaces et la plupart du temps inspirées. Ca continue sur ce rythme de croisière pendant deux morceaux de bonne facture et ensuite on remarque l'apparition de parties de guitare plus violentes et plus extrêmes sur le titre "Lies And Rules", ce qui n'est pas pour déplaire et qui évite quelque peu l'engourdissement fatidique des oreilles après trop de titres de la même couleur. Le titre suivant continue sa cure de jouvence si j'ose dire, car en metal la vieillesse a souvent du bon aussi, avec un tempo plus pachidermique (je savais pas que les éléphants jouaient de la batterie, mais c'est un autre débat) ressemblant aux groupes du milieu des années 90, genre Dearly Beheaded, souvenez-vous. Bien sûr, le groupe reste toujours mélodieux, notamment dans les refrains, systématiquement accompagnés d'arrangements vocaux. A noter d'ailleurs en parlant de mélodie quelques plans de guitare très agréables (notamment sur ce même morceau lourd).
Pour le moment, l'album se tient vraiment, c'est d'un classissisme moderne si j'ose dire. Un pot-pourri de heavy et de quelque-chose de plus rentre-dedans.
Nos Chiliens sont aussi assez intelligents pour faire varier les ambiances. Ainsi on a droit à un morceau sensiblement "dark" avec "They". Un tempo lent et une ambiance assez glauque nous rappelle qu'il n'y a pas que les grosses guitares ou les refrains heavy dans la vie. On dit ça, mais bon, ça n'a reprend que de plus belle. Et cette acalmie d'avoir rempli son rôle avec perfection. Tellement bien d'ailleurs qu'il ne faut pas attendre longtemps avant d'avoir un nouveau morceau calme avec "It's Not The Way". Cette fois, on navigue plutôt dans la ballade classique avec des claviers qui rappellent un peu Queen version "The Show Must Go On", et encore une fois les parties de chant de la chanteuse font mouche, le refrain est très beau sans verser dans la mièvrerie de bas étages. Enfin l'album se clotûre avec un morceau un poil plus progressif, avec des contre-temps à la Dream Theater, accompagnés de grosse guitare. C'est pas vraiment novateur, mais c'est bien maîtrisé.

"Alors t'as vu, il déchire cet album! Je te l'avais dit!" dit le mec du début de chronique.
Ouais, mec, pour sûr que cet album ne fait pas partie de la catégorie des daubes. Le groupe n'en est pas à son coup d'essai, ça se sent, c'est maîtrisé de A à Z. On peut quand même trouver quelques défauts en cherchant bien. Notamment au niveau du chant. J'ai dit plus haut que la chanteuse posait des parties vocales inspirées, c'est vrai, mais il est aussi vrai qu'elles ont tendance à se ressembler pas mal. On a ainsi pratiquement à chaque fois le schéma "couplet avec une voix posée et plutôt grave enchaîné avec un refrain plus envolé avec plein d'harmonies". C'est très efficace, mais ça a tendance à se faire ressembler les morceaux. Heureusement que le groupe a pris soin de varier un peu les ambiances autre part, sinon on se serait effectivement un peu endormi. Mais ma foi, ne boudons pas notre plaisir, cet album est bien sympa, sans prétention de révolutionner la musique, mais juste de (se) faire plaisir.


Rédigé par : Stickskiller | 15/20 | Nb de lectures : 12014