Après plusieurs démos depuis leurs débuts en 1996, nos six putes volantes ont décidé de se lancer dans la réalisation d'un album, « Eyecatcher », à présent disponible. On se laisse spontanément à penser, à l'évocation du patronyme de la formation franco-allemande, qu'avec un nom aussi tordu et mystérieux, on va avoir droit à une musique bien barrée, insaisissable, fusion, psyché, ou quoi que ce soit qui soit en lien avec la consommation de substances qui font voir des choses qui n'existent pas pour de vrai...

Eh ben non, SFP frappe on ne peut plus directement et se situe bien plus sur la frontière entre le Power Metal et le Death Metal que sur le territoire de la Fusion. « Eyecatcher » est en effet une collection de mandales bien brutales, sept au total si on écarte l'intro, dont les durées oscillent entre 5 et 7 minutes. Loin d'être complexes pour autant, ces compos regorgent de breaks, pauses et charges impitoyables taillées pour le live, toutes guitares dehors, qui ne laissent que peu de répit à l'auditeur. Le dynamisme et la très bonne production (Conkrete Studio) de l'album sont les clés de son efficacité et parviennent sans problème à faire passer des enchaînements entre les différentes parties d'un morceau pas toujours fluides. Non complexité ne signifie pas, en effet, que l'album soit monotone, loin de là, car même simples et directs, de nombreux plans différents constituent chaque morceau qui passe incessamment de l'un à l'autre. On se demande donc parfois si on écoute toujours le même morceau ou si on est passé au suivant, sans que cela soit véritablement néfaste au plaisir d'écoute.

« Eyecatcher » est en effet un album basé sur la brutalité, le punch, doté d'un gros son de basse ; il est destiné à vous faire secouer la tignasse et pas à faire de l’esbroufe. Il a encore des défauts et n'a pas pour vocation d'être décortiqué par de fins analystes rythmiques, mais à être pris dans la tronche autant de fois qu'il le faudra pour vous mettre par terre, renouant avec l'esprit du Power Metal originel mais bien arrosé ici de Death Metal. Ne réfléchissez pas, poussez juste le volume de la chaîne et appréciez...


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 12732