SIRENIA – An Elixir for Existence (Napalm records/M10) - 11/02/2004 @ 11h37
Un peu d’histoire en préambule. Après le fabuleux « Beyond the veil », Tristania a implosé. Le compositeur principal du groupe Morten Veland s’est vu expulsé manu militari par ses ex-collègues et s’en est allé fonder Sirenia tout seul comme un grand. Il y avait donc d’un côté un mec connu pour ses talents de compositeur et de l’autre un groupe qui ne demandait qu’a s’exprimer pleinement sans contrainte. Ironie du sort, tout le monde est resté chez napalm qui du coup s’est retrouvé avec deux groupes au lieu d’un seul (c’est comme la multiplication des pains, c’est magique). Les deux groupes ont sorti leurs albums à peu de temps d’intervalle (marrant de voir la pub pour Tristania dans le cd de Sirenia) permettant donc au commun des mortels de pouvoir juger lequel des deux avait hérité de l’âme de Tristania. Je le dis tout de suite, j’appartiens à ceux qui ont largement préféré l’album de Sirenia à celui de Tristania, voyant en « At sixies and seven » le véritable successeur du « Beyond the veil » cité précédemment.

Ce nouvel album allait il pouvoir confirmer le bien que je pensais de Sirenia ? Franchement, la réponse est oui ! «An elixir for existence » est encore une fois ce qui se fait de mieux en matière de métal orchestral à tendance gothique atmosphérique...bref, vous voyez de quoi je parle. Les compositions fourmillent de détails et d’orchestrations plus grandiloquentes les unes que les autres avec à de rares occasions quelques incursions timides de l’électronique, surtout au niveau des intros, ce qui en soit est une nouveauté pour le groupe. A côté de ça on sait ou on met les pieds, dès le deuxième titre on retrouve ce qui avait fait le charme du disque précédent : riffs entêtants, déluge de synthés, alternance de passage légèrement agressifs et d’autres plus atmosphériques, présence d’un violon qui vient égrener quelques notes et qui repart, apparition furtive d’une gratte sèche, et cerise sur le gâteau une exubérance vocale certaine. En effet, une grosse partie du boulot effectué vient une fois de plus des parties de chant. Marque de fabrique initiée jadis par des pionniers comme Theatre of tragedy et repris par tant d’autres, l’alternance de chant masculin et de chant féminin est devenue symptomatique des productions du genre. A ceci prés qu’aujourd’hui, cette dualité vocale est soutenue par une abondances de chœurs aussi bien masculins que féminins et que le chant du mâle se décline sous plusieurs formes : guttural, clair, murmures. Dur dur de définir quel type de chant prédomine sur l’album étant donné que cela varie énormément, il me semble néanmoins qu’il y a un peu plus de chant clair masculin que sur l’album précédent, surtout sur le titre «a mental symphony ». Histoire de faire pencher la balance de l’autre côté, le morceau « save me from myself » est pour sa part quasi exclusivement dédié au chant féminin accompagné d’une guitare sèche et d’un violon, morceau épuré en comparaison des autres. Sirenia a donc d’énormes ressources vocales qu’il va pouvoir utiliser à bon escient pour apporter de la puissance supplémentaire aux morceaux ou pour insuffler une dose d’émotions non négligeable dans les moments les plus dramatiques. Car il y en a des moments dramatiques dans cette musique riche qui se veut théâtrale dans sa débauche d’effets sonores. Quoi de mieux que le dernier titre pour illustrer mon propos, association d’un piano rempli de désespoir et de chœurs aériens qui ont de quoi vous mettre le vague à l’âme.
On pourrait craindre que ce maelström d’influences vire à la cacophonie ou a une lourdeur bien pénible mais ce serait oublier que le sieur Veland maîtrise toutes les ficelles de ce genre de productions. Il arrive en effet à se faire côtoyer sur cet album lyrisme et métal, raffinement et agressivité. Pour terminer, est il utile de préciser que le tout jouit d’une une production aux petits oignons du maître producteur, Terje Refnes ?

Pour ceux qui prendraient le train en marche sans savoir de quoi il s’agit, ou pour ceux qui sortiraient d’un long coma commencé en 1996, on pourrait dire que Sirenia est l’enfant de Therion époque « Theli » et de Theatre of tragedy époque « velvet... ». On prend les qualités des deux parents, on mélange, on rajoute une dose de personnalité et on a une idée de ce que peut donner Sirenia. Si vous ne voyez toujours pas, écoutez. Seul reproche à formuler : cet elixir est très proche musicalement du premier album et il semble signifier que la marge d’évolution pour le groupe est assez limitée. En gros, si vous n’avez pas aimé le précédent, ce n’est pas la peine d’écouter celui ci.


Rédigé par : dark tranquilou | 16.5/20 | Nb de lectures : 8659




Auteur
Commentaire
pirlouit
Invité
Posté le: 11/02/2004 à 12h11 - (7223)
Très bonne chronique dark T... Les comparaisons sont judicieuses et, chose devenue de plus en plus rare, tu parles de la musique du groupe !!! Sérieusement, ce disque est vraiment très bon avec des éléments modernes/électro de bonne facture, des alternances entre morceaux rapides/lents et chant agressif/clair qui donnent du rythme à l'album et évitent à l'auditeur de s'ennuyer comme souvent dans ce style... Je mettrais pas la même note (14/20, c'est déjà bien) mais il faut soutenir ce groupe alors...

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker