Mine de rien, voilà plus de 20 ans que l’increvable Matt Sinner officie au sein de la scène heavy metal. Et même si son nom s’est répandu hors des frontières allemandes assez tardivement, essentiellement grâce à PRIMAL FEAR, son groupe SINNER fait partie des quelques rares survivants de cet âge d’or du heavy metal. Et rien que pour ça, les fans de métal lui accorderont le respect qui lui est dû.

Soyons honnêtes, SINNER n’a jamais fait pour autant partie des leaders du genre. Je n’ai d’ailleurs jamais eu l’impression que le groupe souhaitait voler la vedette à qui que ce soit. Mat Sinner est un musicien qui n’a plus grand chose à prouver, particulièrement depuis qu’il a rencontré le succès au sein de PRIMAL FEAR. Alors SINNER, son groupe, continue son petit bonhomme de chemin sans se soucier des courants, fidèle à une tradition heavy metal telle qu’elle a été forgée outre Rhin. Personnellement, c’est ce que je reprocherai toujours au groupe : album après album, sortir une recette qu’il maîtrise certes à la perfection, à la frontière du heavy teuton pur et dur et d’un classic hard rock pépère, mais sans réelle ambition. Le son est excellent (production par Mat Sinner himself et mixé par Achim Koehler), quelques compos sortent de temps en temps du lot, mais ça ne va pas plus loin.
En fait, j’ai souvent eu le sentiment que Matt Sinner n’était jamais aussi bon que quand il était accompagné : par Ralph Sheepers au sein de PRIMAL FEAR, entre autre. Une impression accentuée ici par le fait que le meilleur morceau de l’album (de très loin) est celui composé avec un certain Roy Z ("Diary of evil").
Et puis, il faut bien admettre aussi que Matt Sinner n’est pas un chanteur hors pair, ce dont on se rend encore mieux compte lorsque quelques amis de passage viennent pousser la chansonnette sur certains titres (Ralph Sheepers, évidemment, mais aussi Andy B. Franck de BRAINSTORM et Martin Grimm de MYSTIC PROPHECY).

Ne vous méprenez pas sur mes propos, cet album reste sympathique pour tout fan de métal classique normalement constitué. Mais j’ai souvent tendance à attendre un peu plus d’un musicien qui a roulé sa bosse comme Matt Sinner. La prise de risque est ici quasi inexistante, et la plupart des titres ne sont que des resucées de ce que le bonhomme a déjà produit ailleurs ("Under the gun", par exemple, est du PRIMAL FEAR pur jus !).

A noter qu’une reprise de THIN LIZZY, "Baby please don’t go" figure sur l’édition limitée, avec également en bonus la video de "Diary of evil".


Rédigé par : Sentenced | 12/20 | Nb de lectures : 17032