SINISTER - Savage or grace (Nuclear Blast/M10) - 02/06/2003 @ 17h06
Ca doit bien faire une douzaine d'années que les Hollandais de Sinister bourlinguent sur la scène européenne. J'aurais pu rajouter "...à la recherche de la consécration" à la fin de la phrase précédente car il est notable qu'ils n'ont jamais vraiment réussi à devenir une référence incontournable. Pourtant, ils n'ont jamais sorti d'album véritablement mauvais mais des problèmes de line-up, des tournées peut-être pas forcément opportunes et une promotion pas toujours à la hauteur n'ont pas forcément servis leurs bonnes intentions. Heureusement qu'il y a quelques années, la perte de leur vocaliste ait été la meilleure chose qui pouvait leur arriver. Non pas que celui-ci fut mauvais mais il leur a permis d'incorporer dans leurs rangs la sinistre Rachel (ex-Occult) qui, sans être une merveille derrière le micro, a fait une pub bienveillante à grands renforts de gutturalité en jupons. Contrairement à sa consoeur de Arch Enemy, Rachel n'a pas forcément un organe terrifiant d'efficacité et l'apport par rapport à un vocaliste masculin est inexistant, voire même inférieur. Pourtant, depuis son arrivée, la carrière de Sinister a eu un bon coup de fouet et a gagné quelques places sur la hiérarchie des affiches. Si le précédent "Creative Killings" représentait une bonne rampe de lancement pour la nouvelle formation, ce "Savage or grace" est l'album de la seconde maturité comme l'être "Hate" pour la première.
IL est évident que Sinister ne changera jamais vraiment son style. Nous sommes toujours en présence d'un death lourd, dense, brutal et technique aux fréquents changements de rythme et pas toujours aisément mémorisable. Si "Creative killings" ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, ce nouvel opus a déjà quelques arguments supplémentaires à faire valoir. Tout d'abord, la production est vraiment bonne. Hormis le son de batterie parfois trop synthétique qui peut déplaire à certains, le mixage des grattes très brut et porté aux nues est un atout évident. Les vocaux de Rachel, même s'ils manquent singulièrement de variété, s'intègrent très bien à la musique et on a vraiment l'impression d'une écriture tout en globalité, ne se contentant pas de poser des vocalises sur des compositions élaborées sans souci de cohésion. Le disque commence par une excellente intro "Rise of the predator" qu'on devrait réentendre en live. Il s'en suit le morceau qui donne son titre à l'album qui est un vilain brulôt ravageur de tympans comme on aimerait en entendre plus souvent. "Barbaric order" et "The Age of murder" sont des titres classiques de Sinister alternant parties mid-tempo et accélérations soudaines dans une tradition désormais immuable depuis leur création, avec plus de cohérence toutefois. "Conception of sin", sûrement le meilleur titre, a un structure plus élaborée, commençant en douceur et réservant quelques petites surprises rythmiques. "Chapel desecration" et "Dominion" enclenchent à nouveau la vitesse supérieure dans un style assez proche des premiers albums grâce à leurs riffs secs et d'une précision imparable. "Collapse rewind" permet à la basse de s'exprimer un peu plus mais je trouve le mixage de ce morceau un peu étrange, comme si la guitare avait perdu de son impact. Peut-être la seule véritable déception de l'album. Les 30 petites minutes se terminent avec "Apocalypse in time" qui représente un peu une synthèse du disque concentrée en 02 minutes 30.
Si l'on peut légitimement pester contre la courte durée de "Savage or grace", pour une fois j'estime que sa durée est suffisante car il est tout de même d'une intensité assez radicale et que son écoute n'est pas toujours facile. Les Sinister ont montré qu'ils savaient encore concevoir des disques intéressants sans forcément changer leur manière de jouer et de composer. Ils font figure de vieux briscards de la scène death et leur apport à cette scène est indéniable. Ils n'ont jamais vraiment trahi leur public et cette nouvelle offrande mérite un accueil forcément favorable. Comme le fameux traiteur, ils restent parfaitement intraitables !
Rédigé par : Loufi | 15/20 | Nb de lectures : 8205
Désolé mais là j'ai pas accroché... La prod' est pas terrible (aucune puissance) et la voix de Rachel est tout simplement mauvaise...
Seuls les morceaux + "lents" dégagent un certain malaise, un comble pour un disque de Death metal...
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IL est évident que Sinister ne changera jamais vraiment son style. Nous sommes toujours en présence d'un death lourd, dense, brutal et technique aux fréquents changements de rythme et pas toujours aisément mémorisable. Si "Creative killings" ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, ce nouvel opus a déjà quelques arguments supplémentaires à faire valoir. Tout d'abord, la production est vraiment bonne. Hormis le son de batterie parfois trop synthétique qui peut déplaire à certains, le mixage des grattes très brut et porté aux nues est un atout évident. Les vocaux de Rachel, même s'ils manquent singulièrement de variété, s'intègrent très bien à la musique et on a vraiment l'impression d'une écriture tout en globalité, ne se contentant pas de poser des vocalises sur des compositions élaborées sans souci de cohésion. Le disque commence par une excellente intro "Rise of the predator" qu'on devrait réentendre en live. Il s'en suit le morceau qui donne son titre à l'album qui est un vilain brulôt ravageur de tympans comme on aimerait en entendre plus souvent. "Barbaric order" et "The Age of murder" sont des titres classiques de Sinister alternant parties mid-tempo et accélérations soudaines dans une tradition désormais immuable depuis leur création, avec plus de cohérence toutefois. "Conception of sin", sûrement le meilleur titre, a un structure plus élaborée, commençant en douceur et réservant quelques petites surprises rythmiques. "Chapel desecration" et "Dominion" enclenchent à nouveau la vitesse supérieure dans un style assez proche des premiers albums grâce à leurs riffs secs et d'une précision imparable. "Collapse rewind" permet à la basse de s'exprimer un peu plus mais je trouve le mixage de ce morceau un peu étrange, comme si la guitare avait perdu de son impact. Peut-être la seule véritable déception de l'album. Les 30 petites minutes se terminent avec "Apocalypse in time" qui représente un peu une synthèse du disque concentrée en 02 minutes 30.
Si l'on peut légitimement pester contre la courte durée de "Savage or grace", pour une fois j'estime que sa durée est suffisante car il est tout de même d'une intensité assez radicale et que son écoute n'est pas toujours facile. Les Sinister ont montré qu'ils savaient encore concevoir des disques intéressants sans forcément changer leur manière de jouer et de composer. Ils font figure de vieux briscards de la scène death et leur apport à cette scène est indéniable. Ils n'ont jamais vraiment trahi leur public et cette nouvelle offrande mérite un accueil forcément favorable. Comme le fameux traiteur, ils restent parfaitement intraitables !
Rédigé par : Loufi | 15/20 | Nb de lectures : 8205