Depuis quelques temps, le metal moderne français nous pond d’excellents albums. Et SIMPLIXITY ne déroge pas à la règle. Cette formation bordelaise formée depuis 2007 vient de pondre, à son tour, son tout premier album, « The Shed Skin Chapter », après une démo et de nombreuses prestations scéniques. Et mes ami(e)s, quel premier album!

Enregistré aux CONKRETE STUDIO (ERYN NON DAE, OTARGOS, WARATTAH..) sous la houlette de Mobo et du groupe lui-même, ce « The Shed Skin Chapter » bénéficie d’une production assez monstrueuse il faut bien le dire. Le genre de prod’ qui peut aisément décoller le papier peint à fleurs de chez mémé, pour schématiser le truc. Un plus non négligeable vu l’intensité des morceaux présents sur cette première galette.

Treize morceaux d'un métal bien moderne, exécuté avec technicité et émotions, sans pour autant tomber dans le truc bourrage de crâne à deux francs six sous qu’on nous sert assez souvent. Non, là on sent très bien que SIMPLIXITY a voulu taper fort, en proposant des morceaux sincères, personnels et résolument catchy.

« The Shed Skin Chapter » pourrait bien être un album découpé en trois parties bien distincte. La première voulant envoyer directement la sauce avec trois titres « à fond la caisse », urgents et incisifs au possible. Des morceaux percutants, qui nous soufflent direct comme un château de cartes. Sur fond de gros métal moderne ayant emprunté tout le groove du power metal, « How to Begin? Tear Off Your Eyelids! », « Everything Depends on Everyone » et « The Book of Humanity » ratissent tout sur leurs passages. Le genre de titres qui nous laisse à penser que le reste de l’album va être une grosse baffe en pleine poire. Et c’est là que SIMPLIXITY surprend son monde en proposant une seconde partie beaucoup plus atmosphérique et posée. Le groupe nous démontre tout l’étendue de son talent avec des morceaux riches et d’une certaine finesse. « Self Made Conscience », tout en restant énergétique, dénote par son ton résolument posé et bourré d’émotions. Ca envoie, mais plus sur la longueur et avec souplesse si je puis dire. La descente vers la sérénité se poursuit avec « Apolysis » et « Ecdysis », tous deux joués sur des ambiances aériennes, posés, avec seulement une guitare pour instaurer cette simple sensation de légèreté. Encore une fois, trois morceaux bien distincts du reste de l’album mais restant malgré tout en cohérence avec l’ensemble de l’album. A partir de « This Step, My Life » ,SIMPLICITY nous dévoile sa troisième facette. Une facette résolument plus technique et aboutie, avec des morceaux encore plus recherchés et alambiqués au possible. On y retrouve ce gros métal moderne joué en début d’album, mais agrémenté de sonorités plus travaillées, plus recherchées. Certaines parties guitares sonnent carrément comme du GOJIRA période « From Mars To Sirius », avec toute la puissance et l’impact qui va avec, bien évidemment. Avec « Colossal », ils enfoncent encore un peu plus le clou en se voulant un des titres les plus péchus et « in your face » de ce « The Shed Skin Chapter ». Groovy et frontal, on en prend pour notre grade et pas qu’un peu, avec des guitares incisifs et une basse bien présente et claquante, ce qui est rare dans le métal et qui prouve encore une fois la qualité de la prod’ de cet album. On y retrouve, aussi, quelques relents de TEXTURES, qui se font ressentir sur un « Tellus Rupture » tout en intensité et qui en impose gros avec des riffs syncopés et une batterie marteau pilon.

« The Shed Skin Chapter » est un album qui met la barre très haute pour une première galette. Riche et recherché, il en impose par son efficacité et sa sincérité. Il faut un peu de temps pour bien rentrer dedans, la faute à une durée un peu trop longue (à mon goût), mais une fois qu’on y est, c’est du tout bon. Avec des groupes de cette trempe, aussi impressionnant, le métal moderne français a de beaux jours devant lui!


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 16.5/20 | Nb de lectures : 12848