SILVER SNAKES - Saboteur (Pelagic) - 07/06/2016 @ 07h14
Des californiens qui font du « rock triste » signés sur un label français, forcément ça intrigue un peu. Si en plus de ça on ajoute un titre d’album francophone, on se dit que vraiment il faut écouter ce truc. Alors on pose le disque dans sa chaîne et on se dit que ce truc est très bizarre. Que ça s’inspire d’un milliards de groupes de la fin des années 90 – début 2000 mais que ça ne ressemble pas à grand-chose finalement. Que ça passe sans cesse du coq à l’âne sans qu’on ne sache trop pourquoi. Un gros titre rock burné auquel s’enchaîne un mid tempo dépressif à la Alice In Chains qui lui-même précédera un titre instrumental stoner/doom aux relents psyché rock. Voilà, faut pas avoir peur de varier les plaisirs et de s’en foutre plein la panse pour s’enchaîner cet album assez inclassable et multidirectionnel. S’ils étaient un panneau de signalisation, SILVER SNAKES seraient ce panneau « Toutes Directions » celui qu’on suit quand on ne sait pas trop par où aller.

Parce que ce disque il file un peu dans toutes les directions, une atmosphère à la Alice in Chains, un refrain gémi à la Deftones, un plan indus à la early Filter (en plus mélodique), un instrumental stoner psyché à la Sleep, un parrainage Coheed and Cambiria, le tout construit sur une base rock musclé à grosses basses rappelant parfois Pigs en moins gras. A boire et à manger. Le problème majeur de « Saboteur » est cette impression de vouloir en faire trop, de superposer les couches et d’alterner les directions alors qu’il est le plus fort quand il se contente de faire du bon gros rock qui tache à tendance stoner comme « Electricity » ou « Raindance ». C’est simple, efficace et foutrement bien torché. Parfois le less is more c’est un vachement bon truc. C’est là qu’ils sont les meilleurs alors pourquoi partir dans des morceaux à tiroirs qui sombrent assez vite dans l’ennui routinier du groupe qui en fait trop. On a l’impression que « Saboteur » tente de saboter son propre groupe. Pareillement sur les artifices indus de « Devotion » qui, s’ils ne gâchent pas le morceau, ne lui apportent rien si ce n’est la préparation d’un plan metal velu surprenant.

« Dresden » un des derniers morceaux rassemble en lui seul les qualités et défauts de ce disque : une bonne prod, de bons riffs rock’n’roll et plein d’artifices inutiles qui alourdissent la chose. Le démarrage du titre aurait été bien plus prenant avec simplement la guitare désincarnée et cette fois un peu geignarde qui apporte une belle atmosphère qui sera amoindrie par des bidouillages électroniques à la NIN totalement inutiles et simplistes à un morceau qui s’arrête avant d’avoir commencé. Voilà pour « Saboteur » un album qui promet des choses qui demande à être retravaillé, repensé et dépouillé afin de gagner en qualité et en efficacité. Ce qu’il manque ici c’est une ligne directrice claire sur laquelle on peut improviser et de laquelle on peut dévier. SILVER SNAKES c’est un panneau déviation sur une route chaotique et en construction. Ce sera bien dans quelques temps mais en l’état, c’est un peu chiant.




Rédigé par : Seb On Fire | 12.5/20 | Nb de lectures : 6569




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