Fondé dans les années 1990 par le batteur Simon Michael, qui a entre-temps rejoint les rangs de Subway To Sally, Silverlane ne sort son premier véritable album que cette année. Au programme de "My Inner Demon" : un power metal mélodique de bonne facture mais dénué d’originalité, qui place quand même le groupe parmi les espoirs du genre.

On ne s’étendra pas longtemps sur la bio fournie par le label, qui nous présente bien évidemment son poulain comme la nouvelle sensation heavy metal en provenance d’Allemagne. Soit, cela fait après tout partie du jeu promotionnel. Il est par contre tout à fait mensonger d’affirmer que le groupe propose une musique innovante. Silverlane, au contraire, ne brille pas par son originalité et se contente peu ou prou de compiler, habilement il est vrai, les principaux éléments caractéristiques de la scène power metal germanique. Alors assurément, ça joue bien, la production est de bonne facture, l’artwork de l’album est réussi, mais on a quand même affaire à du vu et revu. Il suffit de regarder les titres des morceaux pour comprendre que le but premier du groupe n’est pas de sortir des sentiers battus du heavy : « Wings Of Eternity », « The Flight Of Icarus », « Full Moon »… Pour ceux qui aiment les comparaisons, et ils seront servis avec cet album, Silverlane s’inscrit dans le sillage de formations comme Gamma Ray, Edguy ou Kamelot.

Si ces éléments méritent d’être précisés, il serait cependant injuste de s’arrêter sur cette description peu flatteuse. Car, indéniablement, ce groupe a du talent et un sens de la composition certain, ce qui lui permet de s’extirper partiellement de la masse des groupes sans personnalité officiant dans le style. Les compositions sont à la fois heavy et épiques (« The Dark Storm », d’inspiration médiévale), rarement redondantes et souvent agrémentées d’arrangements du plus bel effet. Le combo allemand est d’ailleurs bien plus inspiré quand il ose se démarquer de ses influences, comme en atteste le morceau titre et ses petites touches modernes bien senties. L’utilisation des claviers, qui occupent une place essentielle dans la musique de Silverlane, est à ce titre réussie. Pour le reste, l’amateur de heavy mélodique trouvera largement son compte, que cela soit avec des morceaux speed (« Wings Of Eternity », « Full Moon ») ou des mid tempo accrocheurs (« Kingdom Of Sand » et sa rythmique bien heavy, « The Taste Of Sin »). Bien que le chanteur, Ecki Singer (ça ne s’invente pas…), représente l’archétype du vocaliste de heavy teuton, sa prestation est tout à fait honorable. Il s’en sort d’ailleurs de fort belle manière sur les deux ballades que contient l’album (notamment « Slowly », qui conclut le disque sur une note positive).

Dans un genre ultra balisé, Silverlane ne convainc donc qu’à moitié du fait d’influences trop marquées. L’écoute de "My Inner Demon" donne parfois l’impression d’être en présence d’un élève appliqué qui aurait consciencieusement appris sa leçon, mais manquant cruellement d’originalité. Bénéficiant cependant de l’indulgence qu’il est de coutume d’accorder à un premier essai, on préférera mettre en avant la bonne tenue générale de cet album. Il faudra dans tous les cas surveiller à l’avenir la suite des aventures musicales de Silverlane, que l’on espère un peu plus personnelles.


Rédigé par : up the irons | 13/20 | Nb de lectures : 9968