Lassé du relatif échec rencontré par SPINESHANK, Jonny Santos a préféré quitter le navire pour voguer vers d’autres cieux entouré d’une toute nouvelle formation avec pour but essentiel de sortir de la morosité journalière. Et c’est derrière le nom SILENT CIVILIAN que revient l’énergique frontman entouré de trois comparses loin d’être manchot pour un album assez surprenant. En effet, Santos délaisse ses sonorités néo rageurs pour un metalcore franchement convaincant et efficace. Bien sûr, voir qu’un ancien neo-metalleux surfe dorénavant sur la vague du metalcore sent le réchauffé et le convenu mais l’écoute de "Rebirth of the Temple" scotche franchement, mettant de côté toute pensée négative face à ce virement de style. D’autant plus qu’il ne s’agit pas non plus d’un changement de style de la part de SPINESHANK mais bel et bien d’une toute nouvelle formation… Passons donc ce premier état de fait et concentrons-nous au plus important : la musique.

Débutant avec l’ introductif "A Call to Arms" doux comme une feuille de Moltonel, la décharge de décibel arrive ensuite immédiatement avec "Funeral" pour ne quasiment plus jamais relâcher la pression pendant plus d’une heure. Associant des riffs se situant quelques part entre le thrash et le heavy à des rythmiques marteau-pilon à grand renfort d’une double-pédale assassine, on retrouve un Santos plus en forme que jamais qui s’époumone comme un beau diable donnant à l’ensemble l’énergie nécessaire pour crédibiliser le tout. Chaque titre est une véritable décharge de chevrotine ultra efficace qui donnera à coup sûr des résultats convaincants en live. D’ailleurs, "Rebirth of the Temple" semble être taillé pour la scène avec ses "hey" qu’on imagine facilement repris par le public ("The Song Remains Un-Named", "Rebirth of the Temple"), ses mosh-parts prêtent à enflammer un pit, le tout assaisonné de refrains certes parfois un peu trop typés californiens (ce qui risque d'en irriter pas mal!...) mais qui sonnent foutrement bien !

Avec des morceaux flirtant en général avec les 5 minutes, le groupe n’est pas avare en riffs, solos de tueurs et autres gimmicks proches de la démarche de formation telles que SHADOW FALLS, KILLSWITCH ENGAGE ou encore ATREYU. "Rebirth of the Temple" se voit étoffer de quelques petits arrangements bien vus comme la partie centrale de "The Song Remains Un-Named", le final planant de "Lies in the Hous of Shame" ou encore l’évolution de la pseudo-ballade clôturant l’album, "Live Again". Côté son, c’est du très lourd avec une production claire et puissante assez conventionnelle aux sorties américaines actuelles mais qui sonne franchement très propre.

Les seuls reproches que j’adresserais à "Rebith of the Temple" sont un certain manque de relief entre les titres avec des sonorités quelquefois un peu trop redondantes ainsi que l’absence de réelle originalité, SILENT CIVILIAN ne cherchant pas à sortir un produit qui se démarquera, mais de suivre un courant qui a le vent en poupe.

Toutefois, pour un premier essai, c'est une réussite intéressante et le meilleur semble être à venir pour le groupe s’il arrive à se débarrasser d’influences encore un peu trop évidentes...


Rédigé par : Foofur | 13/20 | Nb de lectures : 12635