Enfin ! Ils se sont décidés à nous en sortir un autre. C'est pas trop tôt, ça fait quand même plus de quatre ans qu'on attendait que le groupe le plus déjanté du Japon daigne enfin donner suite à "Imaginary SonicScape", son précédent album dont je vous avais à l’époque vanté les mérites en compagnie de VsGreg dans ce qui était une de mes premières kroniks pour l'illustre Webzine dont vous parcourez actuellement les colonnes.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas du tout SIGH (et avec le vortex de quatre ans qu'ils viennent de traverser, ils doivent être assez nombreux) rappelons que ce groupe nous arrive de Tokyo, qu'il existe depuis 1989 et que "Gallows gallery", l'album dont je vous cause aujourd'hui est son sixième. Musicalement le groupe à tout d'abord évoluer dans un black metal des plus classiques, mais il a très vite ajouté des éléments extérieurs au style afin de faire évoluer sa musique. D'un thrash old school timidement incorporé à "Infidel Art", son second album sorti il y à dix ans, on est arrivé à un immense fourre-tout musical indescriptible où se côtoient joyeusement éléments Jazz, Pop, Rock, Psyché, Funk, French touch, classique et même des éléments metal. (si, si je vous jure, c'est des fondus ces types). Du moins c'était le cas sur leur dernière galette, datée de 2001.
On aurait pu croire que, le temps passant et la sagesse s'emparant d'eux avec l'âge, ils allaient se calmer et revenir à quelque chose de plus conventionnel et de moins effrayant pour l'auditeur moyen. Que nenni ! Vous trouviez que "Imaginary SonicScape" était trop déjanté ? Fuyez aussi vite que vous le pouvez, "Gallows gallery" est encore bien plus délirant. Mirai Kawashima, chanteur-joueur de synthés-bidouilleur de samples et de vocoder et donc - vous l'aurez compris - leader de SIGH vous a concocté une ribambelle de ritournelles toutes plus déjantées les unes que les autres. Il s'est également entouré d'une belle brochette d'invités tels que Gus G (FIREWIND), Killjoy (NECROPHAGIA avec qui le groupe a d'ailleurs sorti un split EP il y a quelques temps), Gunface (THE RED CHORD), Metatron (MEATS OF ASPHODEL) ou encore Niklas Sundin (DARK TRANQUILLITY) mais après écoute de l'album il faut bien admettre que les interventions de ces invités sont noyées au milieu de ce déluge sonore. Le chant black qui faisait encore de rares apparitions sur les derniers enregistrements du groupe et qui restait le dernier lien entre SIGH et son passé de groupe de black metal à ici totalement disparu laissant sa place à un chant plus heavy noyé entre des parties d'harmonies vocales riches et intelligentes et du chant passé à la moulinette du vocoder.
Heureusement pour nous, le groupe a eu la riche idée de varier les tempos et d'inclure au milieu de son carnaval de Dunkerque musical, quelques plages plus calmes qui permettent aux neurones de goûter d'un repos des plus salvateurs. Il faut tout d'abord attendre la plage 5 pour entendre la bien nommée "The tranquilizer song" puis la piste 8 où "The gavotte song" prend le relais avant de le repasser à la 11 à un mix de David Harrow de la même "The tranquilizer song" qui conclut ce tsunami en beauté (même si Remix est tout ce qu'il y à de plus anecdotique).
Au final, on sort quand même un peu déçu de l'écoute de cet album, notamment à cause de la production qui ne met vraiment pas en valeur le foutoir sonore du groupe, surtout le son de batterie qui demande vraiment un temps d'adaptation avant d'être digéré. Les compos ne sont pas mauvaises et recèlent encore quelques belles surprises mais n'arrivent selon moi pas à surpasser celles de "Scenario IV : Dread Dreams" et de "Imaginary SonicScape". Dommage
Gageons que cela n'est qu'un mauvais pas et que cet album pour Candlelight sera le premier d'une longue série et que le groupe pourra se concentrer uniquement sur sa musique, ce qui fut loin d'être le cas ces dernières années. L'avenir nous le dira.




Rédigé par : Sheb | 13/20 | Nb de lectures : 14429