Affreux, affreux, affreux, comme le dirait notre JPP national… C’est à votre serviteur que revient l’annonce de cette bien triste nouvelle : les abominables SIEGFRIED sont de retour, après six années de bonheur… euh, d’absence. Et, croyez-le ou non, on s’emmerde toujours autant en écoutant ces Autrichiens. Pourtant qualifiée d’« Epic metal » par Napalm Records, qui se fout ouvertement de la gueule du monde, leur musique est toujours aussi fade et pompeuse.

Pas original pour un sou, dénué de cohérence et de variation, le pseudo-metal symphonique du groupe est loin d’être inoubliable. Pourtant, un morceau comme « Fafnir », avec son accélération bienvenue, s’avère intéressant dans sa construction. Problème : il s’agit de l’unique moment inattendu du disque, du seul instant où le propos du groupe prend un peu de hauteur. Car pour le reste, les compositions ne décollent jamais. Manquant clairement de puissance et de dynamisme, comme l’illustrent ces parties de guitare par trop timides et ces lignes de clavier sans âme, la musique de SIEGFRIED est en tous points rebutante. Dommage, car le groupe a quand même fait appel à Alexander Krull (Mr. Liv Kristine, et accessoirement leader d’ATROCITY) pour la production, somme toute honnête.

Le fin du fin réside cependant dans les parties vocales de Bruder Cle, tout bonnement insupportables. Et le mot est faible. Le bonhomme, qui nous casse les oreilles depuis trois albums maintenant (mais que fait la police ?), continue de pousser ses grognements de la plus horrible des façons tout au long du disque. Pour notre plus grand malheur, car il en devient difficile d’écouter "Nibelung" d’une seule traite. Risibles et déplacées, ses interventions font beaucoup de mal à la musique en général. Et si la chanteuse Sandra Schleret (ELIS, DREAMS OF SANITY) n’est pas exempte de tout reproche non plus, sa voix atténue quelque peu les atrocités vocales de son compagnon d’infortune. SIEGFRIED propose pourtant une palette sonore assez riche en choisissant une combinaison de trois vocalistes, mais vraiment, là, on ne peut pas.

A l’image de sa pochette moisie, Nibelung est un album sans intérêt, à éviter. Alors que ces deux précédents essais constituaient déjà de jolis échecs, SIEGFRIED persiste dans une voie inadaptée à ses capacités. Malgré des progrès notables en termes de production et d’arrangements, le résultat demeure insuffisant. Alors, comme le manque d’expérience ne constitue plus une excuse valable au bout de dix ans de carrière, un constat s’impose : s’il vous plaît, arrêtez les frais et ne revenez plus !


Rédigé par : up the irons | 07/20 | Nb de lectures : 11085