8 ans que ces Allemands n’avaient pas donné signe de vie. Et qui parmi vous se souvient d’eux? Peu sans doute et ce n’est pas une surprise. Ce qui l’est davantage, c’est la présentation qu’en fait le label. Groupe « culte » ! Rien de moins. Bon, je veux bien. Si je n’ m’abuse, docteur, « culte » ça veut dire à peu près ceci : qui jouit d’une grande aura parmi un nombre restreint d’amateurs….mais qui ne vend aucun disque, s’agissant d’un groupe de musique ! Ou si peu que c’en est une misère. Là, je comprends mieux pourquoi je n’ai pas été bouleversé par les précédents albums, je n’en ai jamais vu l’ombre d’un seul dans les bacs. Donc, ce groupe « culte » revient avec un nouvel opus et l’ambition de frapper les esprits grâce à un souffle puissant et novateur. Bravo, nous, on n’attend que ça. Mais comment ? Et avec quels arguments ? Bien évidemment, la comparaison avec VANDEN PLAS, même silencieux et en perte de vitesse est inévitable. SIEGES EVEN le sait bien et Insideout qui a misé sur lui, aussi. La question du jour –merci de l’avoir posée- est donc: SIEGES EVEN peut-il être un alter ego de poids face à la bande de Stephen Lill ? Vous voulez que je sois sincère ? Non. D’abord parce que S.E n’est pas à franchement parler une formation de métal progressif. S’il le fut un jour ! Aux dires des intéressés, le groupe a fait évoluer ses compositions vers plus de construction et de personnalité. Si bien que le style choisi n’a plus grand chose à voir avec les premiers albums, paraît-il. Comme je n’ai pas pu les écouter, pas moyen d’affirmer ou d’infirmer ce fait. Je leur fais confiance mais je ne vais pas être gentil. Car, à y regarder de près, avec les oreilles comme il se doît, malgré quelques riffs soutenus, c’est davantage un mélange de rock prog de seconde ligue et d’AOR passe partout dont il s’agit. Or, on ne peut comparer que ce qui est comparable. Imaginez donc un Enchant démotivé ou un Journey dans le caniveau et vous aurez un aperçu assez fidèle de ce qui vous attend. En cherchant bien, on peut trouver quelques passages agréables mais rien de mémorable. Pourtant, j’ai eu envie d’y croire jusqu’au bout. J’ai écouté avec ferveur et attention, guetté l’inattendu, espéré l’improbable, joué de la méthode Coué, rien n’y a fait. Les gars ne sont pas manchots, ça non. 2 d’entre eux ne vous sont pas inconnus. Les frères Holzwarth, Oliver et Alex ont exercé respectivement chez Blind Guardien et Rhapsody. Le chant est acceptable. Mais, annoncé avec trompettes et cornemuses, ce retour, loin de faire date, finalement s’avère être un pétard mouillé. Et on a de quoi rester sur sa faim. Aussi, malgré toute la bonne volonté du groupe et du label, j’ai bien peur que cette tentative de come back au premier plan ne soit noyée dans un incognito dévastateur ou parmi le flot de nouveautés plus audacieuses et matures. Dommage !


Rédigé par : Karadok | 11/20 | Nb de lectures : 12301