Sortir un album médiocre, splitter dans l'indifférence, se reformer quelques mois plus tard en annonçant un changement de style puis, faire machine arrière pour revenir au style d'avant split. Non, là franchement, c'est tendre le bâton pour se faire battre. Ehlin nous avait dans un premier temps annoncé la résurrection de SIEBENBÜRGEN sous la forme d'un quatuor pour faire du gothic metal, puis selon ses dires, après être tombé sous le charme de Lisa Bohwalli Simonsson, ce même Marcus clamait haut et fort un retour au style d'antan, ce fameux Dark Metal avec chant féminin que les Suédois égrainent depuis "Lorelai" sorti en 1997. Un premier album qui, je l'avoue, est dans ma discographie depuis des années et revient régulièrement sur ma platine, ne serait-ce que pour "Vampyria" ou l'excellent "Ungentum Pharelis". J'ai suivi l'évolution de SIEBENBÜRGEN durant ces dix dernières années et leur ultime album m'avait laissé l'impression d'un groupe au bout du rouleau, totalement dénué d'inspiration, prémices du split à venir. Alors cette courte pause aura-t-elle était bénéfique au groupe ?

La réponse est oui! Le SIEBENBÜRGEN de "Revelation VI" n'est plus le même que celui de "Darker Designs & Images". La première chose qui frappe sur ce nouvel album est l'omniprésence du synthé. Si par endroit il permet de faire ressortir une certaine symphonie, c'est surtout pour la mélodie que ce dernier est mis exergue. C'est la première fois que le groupe fait appel à un claviériste pour devenir membre à part entière du combo et l'on sent bien que Johnnie Gunther n'est pas là pour faire de la figuration. Pour le reste de la musique, SIEBENBÜRGEN n'a pas changé son fusil d'épaule, ce qu'il faisait sur ses précédentes sorties, il le fait à nouveau sur "Revelation VI" mais cette fois-ci avec l'inspiration des premiers albums. Beaucoup de riffs dans l'esprit de ceux de "Delictum" ou de "Grimjaur", sans pour autant tomber dans une simple redite. Le groupe ose enfin varier ces tempos et s'essaye même au blast, enfin à du simili blast (on est loin du bourrinage intempestif), ce qui apporte une véritable fraîcheur à cet album.

Quant à la fameuse Lisa Bohwalli Simonsson, même si elle manque encore d'expérience, elle livre une prestation plus qu'honorable et se démarque radicalement de toutes les chanteuses qui gloussaient ou hululaient dans SIEBENBÜRGEN par le passé. Son chant est en tout point identique à celui d'Emma Gelotte (ALL ENDS) et, posé sur le dark metal de SIEBENBÜRGEN, n'est pas sans me rappeler ce que faisait le groupe MORTUM sur son unique album "The Druid Ceremony". D'ailleurs "Revelation VI" pourrait être vu comme un croisement entre cet album et le "Spiritual Black Dimension" de DIMMU BORGIR. C'est parfois kitsch ou un peu poussif mais des titres comme "Infernalia" ou "The Soulsess" ont tout pour devenir les futurs hymnes du groupe.

Ajoutez à cela une production bien plus propre et puissante que celle des deux précédents albums et vous obtenez selon moi le meilleur SIEBENBÜRGEN depuis "Lorelai". Non pas que "Grimjaur" et "Delictum" lui soient complètement inférieurs, mais ce "Revelation VI" apporte un renouveau dans la musique du groupe qui semblait jusqu'alors totalement inespéré. Le seul petit bémol toutefois reste la nouvelle chanteuse qui risque de rebuter plus d'un fan. Il est vrai que son chant est plus adapté à un groupe popisant comme le NIGHTWISH post Tarja, mais personnellement ça ne me dérange absolument pas, cela contribue même à accentuer la variété de cet album. Sur ce, je mets de côté tous mes vilains arguments qui devaient me servir à tailler le groupe (je les garde sous le coude, on ne sait jamais) et je retourne écouter cette bonne surprise qu'est "Revelation VI".


Rédigé par : wasted | 15,5/20 | Nb de lectures : 11603