Et hop, v’là-t-il pas que les Niçois de SIDEBLAST débarquent avec leur second album, toujours chez le label allemand Cyclone Empire. Point de fiche promo débordante de superlatifs comme pour Flight Of A Moth ici (voir ou revoir la chronique de Wasted, avec toutes les infos qui vont bien sur le groupe), allons à l’essentiel et parlons de ce qui intéresse tout le monde : la musique.

Après un Flight Of A Moth qui donnait dans le Cyber-Death foufou, une sorte de mélange entre du STRAPPING YOUNG LAD période City et plein d’autres trucs avec des samples de films partout, SIDEBLAST a mûri pour Cocoon. L’influence SYL est toujours présente, mais s’estompe un tantinet ici, alors que le morceau-titre qui ouvre l’album laissait penser que l’héritage des Canadiens allait à nouveau prédominer au sein du disque. Les samples sont également plus discrets sur ce second opus, même s’ils valent toujours le détour (« Avouez qu’il y a de quoi se la prendre et se la mordre »). Et côté « multiples bouts d’influences un peu partout », là aussi il y a un peu de changement car SIDEBLAST est clairement en train de trouver sa voie, son style à lui.

Sur Cocoon, SIDEBLAST pratique donc un Cyber-Death/Thrash moderne qui envoie bien tout en restant très subtil et travaillé. Les vocaux oscillent toujours entre growls acérés et assauts hurlés tendance hardcore. Et les vocaux death sont ici excellentissimes : très rauques, ils sont assez proches de ceux de Christian Älvestam, et la musique suit également car Cocoon lorgne pas mal vers une certaine frange « moderne » du mélodeath Gothenburg, notamment l’ex-groupe d’Älvestam (SCAR SYMMETRY, sans les parties « branlettes » et les chants clairs et avec un son plus tranchant) et l’actuel, à savoir MISERATION (qui pratique en un sens du SCAR SYMMETRY en plus frontal). Mélangez le tout à du Thrashcore et ajoutez un peu de parties épiques à clavier (certains passages portés par le chant arraché me font énormément penser à ce que THE ARCANE ORDER avait fait sur In The Wake Of Collisions, notamment au sein de "Discordant Symphony"), et vous obtenez la mixture assez originale et efficace de SIDEBLAST.

La mixture fonctionne bien au premier abord, le son bute comme il faut (mixage et mastering aux studios Hertz, s’il vous plaît !), et Cocoon est un sacré bon album, mais qui n’est pas forcément inoubliable. Tous les morceaux se ressemblent assez, oscillant entre du plus rentre-dedans et du plus mélodique, mais j’ai du mal à en dégager un véritable hit qui ferait toute la différence. Mais il faut avouer que les trois dernières pistes (bien amenées par l’interlude "The Fall") sont énormes et clôturent l’album de la plus belle des manières (les montées d'"Insomnia", mamma mia !), mais du coup au bout de plusieurs écoutes le début de l’album paraît bien fade en comparaison ! Cocoon est donc au final un peu déséquilibré, même s’il part un peu moins dans tous les sens que Flight Of A Moth, un second album plus accrocheur et travaillé mais il manque encore un petit quelque chose à mon sens…

Allons, ne boudons pas notre plaisir, Cocoon est dans sa globalité un album très satisfaisant, le groupe essayant vraiment de convaincre tout le monde avec un son qui démonte, des influences brassant large et un style plutôt original (et une exécution sur laquelle il n’y a pas grand-chose à redire, bien entendu). Il est difficile de comparer pleinement cet album à Flight Of A Moth, le propos étant ici bien moins brutal et moins guedin, mais l’évolution est très nettement palpable et c’est finalement la chose la plus remarquable sur Cocoon. Si cet album en particulier ne m’a pas pleinement convaincu, je constate néanmoins qu’il y a de la place pour faire quelque chose de vraiment grandiose et j’attends le prochain opus avec impatience.


Rédigé par : ZeSnake | 14.5/20 | Nb de lectures : 13236