Ceusses qui se souviennent du SICKBAG era "Bushido Codex" risquent d'être quelque peu déboussolés. C'est que les sacs à vomi autrefois caennais, désormais parisiens, ont assez radicalement changé d'orientation, évolution logique étant donné que le line-up actuel n'a plus rien à voir avec celui d'antan, rassemblant autour de leur beugleur, Julien, un véritable petit all star band, avec des membres provenant d'Hangman's Chiar, Sublime Cadaveric Decomposition, Darkness Dynamite, Inhatred ou encore Hellbats.

Exit le grind légèrement chaotisé des anciens temps, le SICKBAG 2010 s'inscrit désormais dans la mouvance du hardcore crassoux actuel, avec une base façon Trap Them/Cursed assez flagrante (surtout au niveau des gueulantes), un riffing sentant bon la moiteur du Bayou qui te rappelle qu'il y a un Hangman's Chair dans le tas, du larsen dégoulinant et quelques touches black disséminées çà et là. L'avantage, avec des ingrédients comme ceux-ci, c'est que tu peux difficilement te tromper. Chant et riffs imparables, tempos tantôt rampants tantôt grindisants, "Shade Among Shades" réserve un paquet de morcifs de choix, ce gargantuesque "I Told You Why I'm Here" en tête, et ce sans tellement sonner comme les groupes typiques du genre qui ont tendance à se limiter à l'équation Convergeries+son gras. Et malgré cet aspect frontal "mange tes dents", quand la machine se pose comme sur "Bound", les riffs parviennent à dessiner quelque chose d'ambiancé, à te faire ressentir ces douces fragrances de sludge de caniveau. C'est qu'un nom comme le leur, ça se mérite!

Le principal souci viendra du son, trop "lâche", qui manque franchement d'attaque, ce qui atténue le potentiel des compos. Frustrant. Pourtant enregistré en conditions live aux Studios Saint Marthe, masterisé par Francis Caste; pour avoir écouté les pré-mix y'a un peu de quoi rester sur sa faim tant la différence est minime. Au niveau des titres en eux-mêmes, également, il existe quelques coups de mou, quelques plans patauds, qui font retomber la sauce (je pense à certains breaks assez foireux au milieu du titre éponyme). Après, l'on peut également considérer ces six titres comme un gros EP de mise en jambe, consacrant un nouveau line-up et une nouvelle orientation. Et dans ce cas-là, il y a du gros gros potentiel pour une prochaine livraison, alors engraissez-les qu'ils se choppent Kurt Ballou la prochaine fois!


Rédigé par : Crown_Me | 7/10 | Nb de lectures : 12671