Et merde. Alors que j'essaie depuis quelques temps d'éviter le "renouveau" du black américain, voilà que je me suis fait coincer avec cet album. Bon, OK, parmi toute cette scène autant influencée par Emperor que par Neurosis, il y a bien quelques trucs sympas (comme le Quietly, Undramatically de Woe). Mais globalement, vas-y pépère que je copie/colle toujours la même recette bien établie en me la jouant trop torturé. Recette qui n'impressionnera que les plus candides dans le domaine.

Shroud of Despondency ne déroge pas vraiment à la règle. Resté en suspens pendant plusieurs années, le groupe se découvre soudainement l'envie de "purger certaines tensions" et d'explorer une facette sombre du metal au moment où la moitié des groupes de la nouvelle vague black US fait de même, tout comme des lycéennes synchronisent inconsciemment leurs règles. C'est bizarre les coincidences, ça rappelle vaguement la période où la moitié des groupes européens devenait pagan en quelques mois. Enfin, bref...

Passée une jolie intro acoustique où M. Jurek montre ses belles capacités à mimer le nasillard John Michael Stipe de REM, on assiste au déroulement d'un "black" passe-partout bien dans l'air du temps outre-Atlantique, avec solo à l'appui et tout. Que dire de plus sinon que SoD rassemble tous les éléments du black-core en vogue actuellement? Rien de plus, justement.

Au rayon bonus, notons des voix claires de très bonne facture (le groupe osant même des chœurs "spectraux"). Pour le reste, les riffs m'en touchent une sans bouger l'autre, alignant les vains trémolos et les rythmiques sans saveur. Et c'est parfois long, mais long (final de "Homo Homini..."). Cet opus est destiné aux férus de l'Agalloche, dont vous aurez compris que je ne fais pas partie.

Du "black" téléphoné, qui s'adresse de manière troublante à la génération portable. Si vous aimez le créneau, l'album me semble moyen. Si vous buvez de la bière, passez votre chemin sous peine de perdre tous vos poils.


Rédigé par : Prince de Lu | Mouais/In | Nb de lectures : 12027