Soyons très clairs, ce n’est pas avec ce disque que nous allons assister à un printemps danois dans le Hard-Rock ! Shotgun Revolution vient de sortir un curieux album qui se ballade entre un hard-rock de gars qui se prennent pour des gros durs et un rock FM popisant. L’album pourrait éventuellement avoir du charme si la musique était portée par une production plus moderne ou plus simplement par des arrangements un peu plus aboutis. Malheureusement, la majeure partie des titres est construite autour de riffs ne jouant absolument pas sur la stéréo. Ainsi, même si le groupe se réclame de l’héritage des plus grands hard-rockers des années 80/90, vous ne trouverez pas ici d’échanges de guitares incroyables comme à la grande époque de Guns N’ Roses.

On sent que les musiciens ne sont pas mauvais et on devine clairement l’admiration qu’ils éprouvent pour leurs idoles. Malheureusement, il faut mieux digérer ses influences pour produire un disque intéressant. Même si quelques riffs sympathiques se frayent un chemin, l’ensemble n’est jamais convaincant. La faute principale revient au chanteur qui a l’art impressionnant de rendre immédiatement désuète la moindre idée pas trop pourrie. Son chant très maniéré dégage un côté enthousiaste agaçant et franchement un peu benêt. Un peu comme le bon élève qui veut absolument avoir un signe d’approbation de celui qu’il prend pour modèle et qui en rajoute des tonnes. Le pire est qu’il est parfois rejoint dans sa bulle par le gratteux qui ajoute ici et là quelques petites touches de talk-box malvenues ou des leads sans intérêt. Plus l’album avance, plus on perce le mystère de cette équation danoise à 5 inconnus (et qui devraient le rester) : le guitariste se prend pour Slash et le chanteur pour un nouveau Axl Rose. Et lesdeux compères essaient de nous refourguer une version périmée de leur contrefaçon du tandem magique.

« Shotgun Revolution » démarre par une intro ridicule qui débouche sur un morceau nul nous racontant des conneries sur un mystérieux Billy Joe qui apparemment n’est qu’un fils de pute. Je ne suis pas vulgaire, c’est la traduction de « son of a bitch ». Le 2ème morceau poursuit à la talk-box avant d’enchaîner sur un drôle de groove au chant. Sans détailler tous les titres, c’est toujours la même formule de riffs éculés jusqu’à l’os, de solos très connotés et souvent dans le plagiat et enfin de refrains mélodiques aux frontières du réel mais pas du ridicule. Allez, je vais admettre que « Bleeding », le 4ème titre, n’est pas si mal. Le chanteur sort un peu de son trip pour nous offrir un chant proche de Scott Weiland dans Velvet Revolver (tiens, encore Slash). Les ballades de l’album, « Hopefully » et « Flipside », sont plus nulles que les singles commerciaux d’Aerosmith au pire de sa forme et donc sans intérêt. Bref, vous l’aurez compris, cet album n’a pas transpercé mes tympans.

Shotgun Revolution aurait pu sortir cet album à la fin des années 80 et noyé dans le mauvais goût de l’époque, il aurait pu trouver sa place parmi les posers & followers qui tentaient de s’accrocher aux grands groupes du moment. En fait, je pense que leur tentative de faire ressurgir une sorte de classic hard-rock sans aucun recul aura bien du mal à prendre. Il y a tant de bons groupes qui nous viennent du Nord en ce moment qu’il est inutile de perdre son temps avec celui là. Je conseille donc plutôt d’aller découvrir Troubled Horse, Graveyard, Spiritual Beggars ou Witchcraft ou encore d’aller écouter « Three Legs Of Trouble » de StoneRider (2008) car finalement,
c’est l’album qu’aurait souhaité sortir Shotgun Revolution.


Rédigé par : TheUgly | 06/20 | Nb de lectures : 11653