Humm qu'est-ce que j'aime quand un album commence comme ça... une petite intro bien musclée qui dégénère rapidement sur un tempo ultra viril qui rappelle, même aux plus amnésiques d'entre nous, que le punk/hardcore, c'est une musique pour s'ébattre et se battre (mais bon selon les règles et dans le pit hein !).

Après une première démo sortie en 2006, revoilà donc que les SHORTER THAN FAST reviennent armés d'un nouvel album. Qualifiant eux-mêmes leur musique de "Speed Hardcore teinté de mosh part", l'urgence et l'agressivité de ce "Plus rien n'a d'importance" est en effet assez impressionnante... et à certains moments pas très éloignée d'un bon vieux Thrash des familles.
Intégralement chanté en français, les lyrics sont hargneux, engagés, et bien dans la tradition de l'esprit du HC. Les chœurs sont efficaces et virils et s'intègrent parfaitement à l'ensemble en donnant encore plus de pêche aux passages qu'on imagine facilement repris par une fosse surchauffée. J'avoue qu'au départ, les lyrics en français sur une musique traditionnellement chantée en anglais m'ont fait un peu bizarre mais dès que deux titres sont passés, j'ai plus trop fait gaffe.

La musique est largement convaincante et très entraînante. Le batteur est typiquement comme les meilleurs cogneurs de la discipline : rapide, groovy et instinctif. Ses accélérations dépassent parfois le tempo fixé au départ, ce qui donne encore plus une impression "Olive au cul" contribuant largement au côté "Je te bourre la gueule" de STF.
Les riffs de guitare sont très inspirés du Hardcore Californien et je retrouve des vibes à la SUICIDAL TENDENCIES ou à la BLACK FLAG dans les tournes des six-cordes.
STF se dit plus influencé par GOOD RIDDANCE ou STAND AND FIGHT, mais ils semblent bien connaître leur histoire de la "crête" et respecter ce qu'ont fait les vieux pour qu'on puisse voter "Anarchie" aujourd'hui.

Les garçons ont bossé leurs instruments et n'ont certainement pas glandé pendant les répet à boire des Kro ou à fumer des joints (ou alors, la Weed était sacrément forte).
Grâce à leur volonté de tout casser, les gringos proposent un skeud qui tient bien la route et qui est animé d'une colère que l'on sent pointer lors de nombreux titres comme "Plus rien n'a d'importance", "Contestations" ou "A quoi ça sert".
Histoire de faire encore plus saliver les geeks à roulette, il y a plusieurs intro savoureuses dont une citation extraite de "Predator" ou encore un des fameux apophtegmes de Mister Vador (a peu près du même goût que « L'amiral Ozzel est aussi stupide qu'incompétent ».)
Bref, un album à mettre quand tu vas courir, quand tu dois te motiver avant un entretien, quand tu dois aller botter le cul de ton connard de voisin, quand tu veux passer un 180 en skate, aller chercher le pain quand il est 19H25, nettoyer la salle de bain, te calmer après une engueulade de ton patron, quand tu roule au volant de ta SEAT, dans un embouteillage en tapant sur le volant pour faire bouger ta caisse, pendant une séance de gym avec Madame... etc, etc (liste non exhaustive).


Rédigé par : Pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 12338