SHATTER MESSIAH a fait parler de lui bien avant la sortie de ce premier album. C’est en général ce qui arrive quand au sein du groupe officient des noms connus de la scène métal. Ici, les "vedettes" du combo ne sont autres que le guitariste Curran Murphy (fondateur du combo, par ailleurs), connu pour avoir gratouillé chez NEVERMORE et ANNIHILATOR, et le batteur Robert Falzano (ex-ANNIHILATOR).

Rien d’étonnant donc si je vous dit que le cocktail proposé ici est un concentré de power/thrash mélodique, pas très éloigné de NEVERMORE, en plus mélodique peut-être, et moins sombre… Disons que SHATTER MESSIAH trahit davantage d’influences old school. Le chant, ainsi que certaines parties instrumentales me font en effet penser aux heures de gloire de METAL CHURCH. Comment ne pas évoquer également ANNIHILATOR pour ces rythmiques saccadées si caractéristiques, tout comme cette application à servir du riff à tout va.

Sur le papier, le fan des groupes cités plus haut a de quoi être alléché. Sur disque, le résultat n’est par contre pas forcément à la hauteur. SHATTER MESSIAH n’a pas à rougir de sa musique, loin de là, mais pour avoir entendu tout ça en mieux chez une quantité d’autres groupes, je n’ai pour ma part pas été séduit par cette mixture assez peu originale. Le principal reproche que j’adresserai à "Never to play the servant" est un manque de variété. Conséquence : les 14 titres (pour une durée totale d’environ 1 heure) se digèrent assez difficilement.
La faute également à un chant manquant cruellement de personnalité. Encore que, quand il s’en tient à un chant metal/thrash classique, le dénommé Greg Wagner s’en sort plutôt pas mal, évoquant dans ses passages hurlés une des figures emblématiques du genre, Bobby Ellsworth, brailleur d’OVERKILL (notamment sur "Inflicted"). Par contre, sur les quelques couplets où le chanteur s’efforce d’utiliser une voix gutturale, on a réellement l’impression d’entendre un chant qui n’est pas à sa place. Les Growls manquent en effet de puissance et ne semblent finalement pas très utiles sur des titres plus typiquement thrash que death.

Au final, un album qui aura toutes ses chances auprès des fans de power/thrash purs et durs, mais qui devrait avoir du mal à sortir du lot.


Rédigé par : Sentenced | 12/20 | Nb de lectures : 12505