SHATTERED HOPE est un sextet grec formé à Athènes en 2002, qui sort en cet an de grâce 2010 son premier album autoproduit intitulé Absence, après une démo en 2005 (A View Of Grief) et un promo deux titres en 2007. Et SHATTERED HOPE fait du Dooooooooooooooooooooooooooooom.

Mais pas n’importe quel Dooooooooooooooooooooooooooooom, du Doom/Death plutôt atmosphérique, funéraire mais pas tant que ça. Au niveau des influences, il ne faut pas chercher bien loin : le groupe a débuté en jouant des titres de MY DYING BRIDE, PARADISE LOST, SATURNUS et autres, puis a enchaîné au cours de sa courte carrière les premières parties de concert de (liste non exhaustive) SATURNUS, MOURNING BELOVETH, ATARAXIE, MAR DE GRISES, MOURNING DAWN, AHAB, MY DYING BRIDE… bref le groupe tourne autour de toute la crème de la scène Funeral-Doom/Death, si bien que Marquis (ATARAXIE) et Thomas Jensen (SATURNUS) jouent les guests aux vocaux sur Absence.

Bref le fait de côtoyer et d’avoir le soutien de tous les cadors du Dooooooooooooooooooooooooooooom fait que SHATTERED HOPE a toutes les chances de se faire un nom. Et on ne s’y trompera pas, car ce premier effort est un excellent album de Dooooooooooooooooooooooooooooom. Certes, le style est assez « classique » mais au niveau de l’exécution et des ambiances, SHATTERED HOPE se débrouille très bien. Passons tout de suite sur le chant d’outre-tombe, indispensable au style, qui est très bon sans être exceptionnel. Du reste, nos amis grecs maîtrisent bien les riffs doom lourds et lents comme il faut, mais n’hésitent pas à nous gratifier de passages plus rythmés particulièrement efficaces, qui sont d’autant plus percutants qu’ils arrivent presque sans prévenir. On sera ainsi bien remis sur pied avec les riffs écrasants de "A Traitor’s Kiss" et "The Utter Void", ou encore sur l’excellent "A Vital Lie", et surtout sur le court morceau qu’est "Yearn" (3 minutes 30 pour un album comportant des titres s’étalant de 7 à 19 minutes) qui se présente comme un véritable tube. Absence se veut aussi être un album à consonances nettement plus épiques et atmosphériques que funéraires, ce qui se ressent bien dans les nombreux passages mélodiques (sans tomber dans le côté « finlandais » du style) particulièrement bien amenés, ou dans les sonorités orchestrales portées par les claviers d’Eugenia. Des violons viennent étayer le tout de fort belle manière (notamment sur l’interlude très triste "Lament, in F# Minor"), tout cela nous donnant des montées épiques et mélodiques magnifiques et très prenantes (comme au démarrage de "Amidst Nocturnal Silence"). Il n’y a pas réellement de passages faibles tout au long de l’album, certes il y a quelques variations et des longs passages lents à digérer (comme sur "Enlighten the Darkness", mais c’est du Dooooooooooooooooooooooooooooom en même temps…), mais Absence est un disque très bien structuré et parfaitement cohérent. Seul "The Utter Void" se traîne peut-être un peu trop en longueur. La prod est quant à elle nickel-chrome, mais très claire et abrasive, il ne s’agit pas ici d’avoir un son abyssal à la EVOKEN ou TYRANNY, après c’est à chacun de voir quel type de son il préfère.

En résumé, et bien que je dois avouer ne pas être éminemment calé en Dooooooooooooooooooooooooooooom, je trouve que Absence est tout simplement un très bon disque pour le style. Classique, peu original, mais très bien fait et accrocheur avec quelques riffs et envolées qui font mouche, et surtout prometteur et déjà très convaincant pour un premier album autoproduit. Reste à voir ce que les doomsters aguerris en pensent, mais la qualité est de toute façon au rendez-vous. Quoi qu’il en soit, bonne surprise et groupe à suivre, et donc SUPPORT ! (Et puis c’est des Grecs, pensez à la dette !)


Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 12630