Afin d’initier cette Kro, je voulais placer un jeu de mot à base de Shaka et de Glam,
car oui nous allons parler de cette scène décadente de tarlouzes en collant et moule-burne, mais n’ai rien trouvé. Voici donc une intro contributive : cher lecteur, si tu as de la verve… partage-là donc avec nous. Un CD de Shakra et une photo de moi nu à gagner.

SHAKRA, vous les connaissez probablement déjà, ils sont avec GOTTHARD l’hydre à deux têtes
qui vicie le paysage sonore de nos voisins helvètes et fait mouiller les teens (treize ans), bref,
les monstres du Hard FM suisse, SHAKRA étant le petit frère… et il grandit vite le salopiaud…
Enfin, vite… Faut pas non plus pagayer des années pour cloner GOTTHARD…

SHAKRA effectivement prend en taille, en renommée, en efficacité et en esprit de composition, si bien que nous voilà
avec une nouvelle tête dans le paysage histoire de concurrencer SIMPLE PLAN et TOKIO HOTEL, pauvres Helvètes,
presque en présence de jumeaux. Si le temps de l’émancipation n’est pas encore venu, SHAKRA semble prendre
pleinement le temps de toucher son public à grand coup de clichés, dignes d’un SONIC SYNDICATE qui ouvre grand
cette voie. Moins incisif que sur "Infected" (2007) qui fleurait le Heavy, les influences se multiplient pour cet "Everest".

Simplicité du riff vous dites-vous? Oui évidemment, puisque l’on parle de groupe de Hard FM ici. Mais vraiment, quelle
absence totale d’inspiration touche ce style. Composez avec plus de trois accords, vous verrez messieurs, ça a son
efficacité ! Les cinq Suisses ont pondu ici un réservoir à hits tout à fait hallucinant (pour le style), et ça ratisse large...
Je ne veux pas faire d’aparté sur la musique commerciale, mais franchement, là, l’arnaque est grosse comme ta mère.
Varions un peu donc : Hard FM oui, mais aussi Glam rock teinté SKID ROW des débuts (non, je me moquerai pas du
sale opportunisme qui se cache derrière le ciblage des adolescentes, tout comme la bande à Bach 20 ans avant, ni du
chanteur androgyne qui pose torse nu sur toutes les photos du booklet, non je ne me moquerai pas...juste un peu.
Beaucoup en fait, car nous avons ici affaire à de l’authentique bogoss en pur cuir de Filip des 2Be3 et poil de Legolas.
Oui, tourner une page et se trouver caressant du velu, ça surprend), voire quelques accents punk-rock ("The Journey").


Mais hors de ces classifications et de tous ces clichés associés, il faut bien avouer qu’"Everest" est un album tout à fait
plat, pourri par sa routine et gangréné par l’exploitation honteuse d’un filon usé à l’os, un doublon conforme au
modèle (qui se permet quelques écarts), et dont les mélodies peuvent ressurgir en tête sans crier gare (saletés!)
(ce uniquement parce que les morceaux se suivent et se ressemblent au point que l’on ait 11 fois la même piste).


Un excellent exemple est "Ashes to Ashes", le premier titre, du bon Hard Rock mélo des familles, avec un refrain bien
bateau et classique qui pourrait aussi bien être celui de "Anybody Out There" ou de "Regressive Evolution", faussement
fédérateur et accrocheur, du single en puissance, avec des grattes au son bien crunchy et une volonté old-school
histoire de pas priver un éventuel public majeur, qui serait pourtant bien peu averti au vu de la pauvreté musicale
évidente de la part de SHAKRA, une rythmique basique qui emporte tout sur son passage et qui file résolument droit,
dans le mur avec le reste, le tout chaperonné avec « classe » par une espèce de chippendale de pacotille (et émo),
Mark Fox, au chant un peu éraillé de rockstar, qui a son propre style. L’efficacité dans la simplicité en somme.

L’ensemble du CD est composé de mid-tempo et de ballades, à l’exception de l’excellent "The Journey", à l’approche
de compliments vous avez compris maintenant hein, ça veut dire que j’ironise. Laissez donc encore ma verve se faire
plus agressive tout en gardant des breaks annonçant la tempête. Oh oui, "The Journey" est un véritable morceau
de merde (vous avez compris depuis "Revolution Rennaissance" que j’aimais ça) qui alourdit encore l’album de son
d’ambiance pourtant bourré de solos aériens (qui tirent bien sur la branlette de manche) entrecoupés
de diahrées verbales dignes des plus grands poètes de notre siècle (TH, etc) qui se marient subtilement à une foule
de riffs heavy tueurs (qui me rappellent étrangement STONE SOUR et vous rappelleront sûrement plein de trucs
que je connais pas, vous m’excuserez hein je suis un mec excellent sauf en ce qui concerne le metal, j’bosse à VS)
et saupoudrés de punk rock.


Il n’y a pas vraiment d’autres morceaux remarquables…
C’est con ce que je dis là parce que si "The Journey" est le point d’orgue, ça veut dire que les autres sont dessous.
En fait l’album ne comporte PAS de morceaux mauvais et est très homogène (mis à part "Insanity" qui est

bien plus compact et difficile à cerner que les autres titres, il se découvre au fur et à mesure ce qui ne le rend pas
tout à fait inintéressant) mais on pourra s’attarder sur la batterie absolument dévastatrice (ça veut pas dire que ça
rend le morceau bon, ça veut simplement dire que ça ressemble pas à une BAR quoi, vous attendez pas à ce que ça
blaste hein, ça veut dire que c’est implacable) de "Love & Pain" ainsi que sur les deux ballades "Why" et "Hopeless", qui
sont… -aaargh, je me sens atteint d’une bouffée de gentillesse. Il faut que j’arrête d’être méchant aaaargh- euh, qui,
sans casser trois cornes à Satan the trve ivol lord, sont un break très appréciable.



Les paroles sont simplistes et niaiseuses d’amour adolescent, mais pas dégueulasses non plus, et passent à peu près.
Ou pas. Un extrait, pour vous : “Is all I get, just what I deserve ? I’m feeling hopeless in despair”. J’ajoute que lol !
La note finale, « We can not change the world » (bonus-track), te claque un « Et bah ouais, tu l’as dans l’cul, oublie »
qui sent bon le jeune en mal d’amour qui fait le fier juste avant d’aller se tailler les veines. Avec les zémos faut du
cruel et réaliste qui fait du bien, ça change un peu. Influence SKID ROW dans les textes également, sans être aussi
intéressant, faut dire que déjà les originaux atteignaient un haut niveau de niaiserie, alors pareil mais en moins
glauque : "Let Me Lie My Life To You" dénonce (de façon détournée !blague!) l’abus de mineur (par le net je suppose),
"Dirty Money" qui parle de lui-même,
"The Illusion of Reality" qui appelle à une sorte de rebellitude à la "Youth Gone Wild" etc.

Tant que l’on parle de trucs un peu proprets : gros regret sur la prod. Elle est bonne rien à redire sur la qualité du
massacre, ils ne méritent que ça chez Shakra, bande de branleurs… Ce qui me gène ce qu’un mec a fourni un certain
travail, même s'il manque de saturation, de crade et de gras, ce qui le rend trop propre sur soi pour le genre…
Et SHAKRA ne mérite pas ça.



En plus de tout cela, quelques goodies ont été ajoutés (non parce qu’ils m’ont envoyé le digi-pack quoi, carrément,
cette bande d’enfoirés a décidé de m’achever, putain de conscience pro qui me force à aller tout au bout du suplice).
Le CD est rempli à ras-bord de bonus. Un bonus track pour commencer, "Mysteria", très bluesy qui sonne ZZ Top et
qui n’est qu’un pompage inintéressant. En soi ce morceau n’est pas vraiment mauvais, juste copié-collé. Enfin, il
permet de ne pas quitter l’album sur une ballade (ce qui n’était vraiment pas dans le ton).

Ensuite un clip pour la ballade "Why" (tourné à Paris) super gnangnan avec un vieil homme qui pleure un amour passé,
et vas-y que je te ressers ma ballade la plus pénible de l’album parce que ça plaît aux nénettes, pitié… Enfin je parle
mais j’dois être insensible à l’art, d’ailleurs j’ai même pas pleuré devant Titanic, c’est dire si je suis de mauvais goût.

Un second clip, "Ashes to Ashes", qui n’est en gros qu’une vidéo du groupe entouré de 30 groupies à peine majeures,
mais çui-là je comprends même pas à qui ça peut faire plaisir, je vois pas les groupies se projeter, même celles
qui rêvent de sucer la bite de l’autre tarlouze en collant (oui, j’aime pas ces vidéos, on dirait Tokio Hotel).

A ça viennent s’ajouter quelques fonds d’écran, dans le style épuré (et classieux, il faut l’admettre) de la pochette.
Blinder le CD de bonus est une bonne idée, ne pas être avare est toujours agréable, j’suis sûr que ça plaira aux fans.
Ceci étant dit, mis à part "Mysteria" qui vaut vraiment le coup, le reste est franchement dispensable.

Ah merde, je réalise que j’ai mélangé mes chroniques. Il ne fallait lire qu’une ligne sur deux, en commençant par la première de chaque paragraphe… Retournez me lire tout ça ! Vous allez vous faire une fausse idée. Après vous aurez droit à une conclusion bonus !



"Everest" après une écoute, c’est un album agréable et plein d’énergie. "Everest" après deux écoutes c’est un album peut-être un peu moins tonifiant qu’on le croyait mais bien plus riche qu’il n’y paraît…
Et plus cette chronique prenait du retard, plus je me suis mis à l’apprécier cet "Everest", et comme lui je suis conquis. Il est par ailleurs très dommage que le groupe se donne cette image « groupe à minette ». Du coup j’ai presque honte d’avoir apprécié.
Je dois être tout à fait honnête en vous disant cependant que je ne connaissais pas le combo suisse, seuls quelques extraits sur le tube, alors mon avis est celui d’un newcomer, pas d’un fan.


Rédigé par : Saru | 08,5/… Euh, 18,5 | Nb de lectures : 10368