Tiens encore un groupe qui rentre dans ma catégorie « je-croyais-qu’il-y’avait-déjà-une-chro-du-groupe-en-fait-non-du-coup-je-vais-devoir-faire-toute-la-bio-de-zéro », doublé d’un « c’est-dommage-les-albums-précédents-valaient-le-coup ». Donc voilà, SHADE EMPIRE est un groupe finlandais qui existe depuis 1999 et qui compte notamment dans ses rangs Juha Harju, chanteur de CHAOSWEAVER mais également bassiste de DEATHCHAIN (et d’AJATTARA par le passé). Après 3 démos, le premier full-length du groupe, Sinthetic, débarquera en 2004. Il sera suivi de deux albums sortis à intervalle régulier de deux ans (Intoxicate O.S. en 2006, Zero Nexus en 2008), et après ça plus de news et le silence était même inquiétant. Car SHADE EMPIRE est une formation de qualité dans un style plutôt galvaudé, à savoir ce qu’on appelle communément le « Symphonic Extreme Metal », cette sorte de Black/Death/Thrash mélodique et symphonique souvent bateau et téléphoné. Mais en leur genre, les trois premiers albums de SHADE EMPIRE sont tout à fait excellents et comportent même quelques pépites, surtout Intoxicate O.S. et Zero Nexus. Avec la réapparition soudaine du groupe suite à sa signature chez Candlelight, je craignais d’ailleurs que ces albums allaient souffrir de l’épreuve du temps, mais il n’en est rien. Même si leur Sympho-Metal extrême légèrement teinté d’électro peut paraître kitsch voire même « trend », il a toujours son charme et le groupe avait de la ressource pour pondre des morceaux simples mais jubilatoires.
Cinq ans après, il est temps pour SHADE EMPIRE de ressortir de l’ombre et d’évoluer. Une évolution saisissante qui, disons-le tout de suite, pourrait bien donner naissance à un monstre de Black Sympho. Omega Arcane sera le nom de la nouvelle offrande des finlandais et la première chose que l’on apprendra sur cet album, c’est qu’il durera 76 minutes. Outch. SHADE EMPIRE se veut ambitieux, et le premier extrait dévoilé de l’album, "Ruins", montre sa volonté de créer quelque chose de grandiose. Pour faire simple (et parce que c’est fondamentalement simple d’ailleurs), Omega Arcane est dans la lignée directe de "Victory", l’épique morceau de clôture (plus de 9 minutes) de Zero Nexus. SHADE EMPIRE renforce donc son aspect symphonique et orchestral qui tutoie ici les plus habiles manipulateurs d’orchestrations en tout genre, DIMMU BORGIR en tête. Encore une fois, nous avons donc un groupe de Black Sympho montrant que plus il évolue, plus il se rapproche de DIMMU BORGIR, ce qui est une nouvelle fois assez paradoxal. Ceci se fait au détriment de leur aspect électronique (il en reste tout de même des traces comme au détour d’un "Until No Life Breeds" ou d’un "Traveler of Unlight"), mais aussi de leur côté un peu foufou et percutant qui faisait le charme de leurs précédents opus. Omega Arcane met donc en exergue le Metal purement symphonique et l’epicness, on adhèrera ou pas à la démarche mais ce qui est sûr, c’est que ce 4ème album de SHADE EMPIRE chie la classe.
"Ruins" ouvre donc Omega Arcane en résumant bien tout ce que SHADE EMPIRE cherche à développer : un aspect symphonique/orchestral chiadé accompagné par des assauts Black/Death plutôt efficaces, et un chant moins criard et bien mieux maîtrisé que par le passé (auparavant il partait un peu dans tous les sens…), avec même un peu de chant clair (très bon avec un ton assez personnel). Nous avons d’ailleurs d’emblée droit à un des refrains les plus marquants de cet opus, avec une montée mélodique tout à fait saisissante à l’appui. Un « single » de 8 minutes d’entrée, SHADE EMPIRE ne fait pas dans la demi-mesure, et la longueur de l’album n’est pas du tout un problème même si l’album est finalement peu varié. Globalement, il faut surtout retenir que les finlandais enchaînent les pièces Black sympho maîtrisées. Si les quelques morceaux plus « directs » s’en sortent admirablement bien (le plus rentre-dedans "Dawnless Days", l’accrocheur "Until No Life Breeds", cette grosse tuerie qu’est "Malicious Winds", l’excellent "Nomad" où l’on trouve de tout), ce sont surtout les œuvres plus symphoniques qui permettent à SHADE EMPIRE de se distinguer. On notera d’abord le très épique "Ash Statues", avec son chant narré bluffant, qui comporte des sonorités évoquant énormément LIMBONIC ART (et on retrouvera d’autres sonorités typiques du duo norvégien dans le reste de l’album en creusant bien). Mais ce qui frappe le plus dans Omega Arcane ce sont les deux pistes « très longue durée » que sont "Disembodiment" (13 minutes 30) et le morceau-titre (12 minutes). La première, très atmosphérique, est un sublime morceau à tiroirs limite progressif, avec des passages acoustiques inattendus et un final à chant féminin (non lyrique) génial. La seconde clôture l’album avec une ambiance plus féérique et un tas de leads/solos prenants, avec un choix risqué mais convaincant de terminer sur une plage instrumentale. Un splendide générique de fin en somme.
L’exercice était difficile et tout n’est pas parfait, j’écarte "Traveler of Unlight" qui n’a pas grand intérêt et le second single "Slumbering Giant" trop DIMMU BORGIResque avec un break acoustique et un solo mal amenés. Mais pour le reste et pour la globalité, SHADE EMPIRE a fait de l’excellent boulot. Néanmoins, rien n’est exceptionnel dans ce Black Sympho certes carrément bien torché mais finalement assez classique. Dans l’absolu, on a surtout l’impression d’avoir affaire à un DEVILISH IMPRESSIONS qui aurait réussi son truc, mais cela n’enlève rien aux qualités d’Omega Arcane et de toute manière, des disques de Black Sympho de cette trempe il n’y en a pas des masses aujourd’hui, alors profitons-en à fond. Je garde toutefois une préférence pour les deux albums précédents, et il faut bien avouer que Omega Arcane est moins immédiat, même si on est dans un terrain Black Sympho connu il faut de nombreuses écoutes pour se faire à ce pavé de 76 minutes. Un disque de « Symphonic Extreme Metal » colossal parfaitement composé et arrangé qui fait plaisir à entendre, certains le considèrent peut-être déjà comme une référence dans le genre pour les 2010’s et il y a des arguments pour, je n’irai pas jusque-là car je pense que le groupe est capable de faire encore mieux et surtout de faire quelque chose d’un poil plus personnel. Mais après 5 ans d’absence discographique, SHADE EMPIRE a plutôt bien négocié son retour et son virage épique, et Omega Arcane est à posséder pour tout fan de Black Sympho.
Bravo ZeSnake excellente chronique pour un très bel album par un groupe injustement sous-estimé.
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Cinq ans après, il est temps pour SHADE EMPIRE de ressortir de l’ombre et d’évoluer. Une évolution saisissante qui, disons-le tout de suite, pourrait bien donner naissance à un monstre de Black Sympho. Omega Arcane sera le nom de la nouvelle offrande des finlandais et la première chose que l’on apprendra sur cet album, c’est qu’il durera 76 minutes. Outch. SHADE EMPIRE se veut ambitieux, et le premier extrait dévoilé de l’album, "Ruins", montre sa volonté de créer quelque chose de grandiose. Pour faire simple (et parce que c’est fondamentalement simple d’ailleurs), Omega Arcane est dans la lignée directe de "Victory", l’épique morceau de clôture (plus de 9 minutes) de Zero Nexus. SHADE EMPIRE renforce donc son aspect symphonique et orchestral qui tutoie ici les plus habiles manipulateurs d’orchestrations en tout genre, DIMMU BORGIR en tête. Encore une fois, nous avons donc un groupe de Black Sympho montrant que plus il évolue, plus il se rapproche de DIMMU BORGIR, ce qui est une nouvelle fois assez paradoxal. Ceci se fait au détriment de leur aspect électronique (il en reste tout de même des traces comme au détour d’un "Until No Life Breeds" ou d’un "Traveler of Unlight"), mais aussi de leur côté un peu foufou et percutant qui faisait le charme de leurs précédents opus. Omega Arcane met donc en exergue le Metal purement symphonique et l’epicness, on adhèrera ou pas à la démarche mais ce qui est sûr, c’est que ce 4ème album de SHADE EMPIRE chie la classe.
"Ruins" ouvre donc Omega Arcane en résumant bien tout ce que SHADE EMPIRE cherche à développer : un aspect symphonique/orchestral chiadé accompagné par des assauts Black/Death plutôt efficaces, et un chant moins criard et bien mieux maîtrisé que par le passé (auparavant il partait un peu dans tous les sens…), avec même un peu de chant clair (très bon avec un ton assez personnel). Nous avons d’ailleurs d’emblée droit à un des refrains les plus marquants de cet opus, avec une montée mélodique tout à fait saisissante à l’appui. Un « single » de 8 minutes d’entrée, SHADE EMPIRE ne fait pas dans la demi-mesure, et la longueur de l’album n’est pas du tout un problème même si l’album est finalement peu varié. Globalement, il faut surtout retenir que les finlandais enchaînent les pièces Black sympho maîtrisées. Si les quelques morceaux plus « directs » s’en sortent admirablement bien (le plus rentre-dedans "Dawnless Days", l’accrocheur "Until No Life Breeds", cette grosse tuerie qu’est "Malicious Winds", l’excellent "Nomad" où l’on trouve de tout), ce sont surtout les œuvres plus symphoniques qui permettent à SHADE EMPIRE de se distinguer. On notera d’abord le très épique "Ash Statues", avec son chant narré bluffant, qui comporte des sonorités évoquant énormément LIMBONIC ART (et on retrouvera d’autres sonorités typiques du duo norvégien dans le reste de l’album en creusant bien). Mais ce qui frappe le plus dans Omega Arcane ce sont les deux pistes « très longue durée » que sont "Disembodiment" (13 minutes 30) et le morceau-titre (12 minutes). La première, très atmosphérique, est un sublime morceau à tiroirs limite progressif, avec des passages acoustiques inattendus et un final à chant féminin (non lyrique) génial. La seconde clôture l’album avec une ambiance plus féérique et un tas de leads/solos prenants, avec un choix risqué mais convaincant de terminer sur une plage instrumentale. Un splendide générique de fin en somme.
L’exercice était difficile et tout n’est pas parfait, j’écarte "Traveler of Unlight" qui n’a pas grand intérêt et le second single "Slumbering Giant" trop DIMMU BORGIResque avec un break acoustique et un solo mal amenés. Mais pour le reste et pour la globalité, SHADE EMPIRE a fait de l’excellent boulot. Néanmoins, rien n’est exceptionnel dans ce Black Sympho certes carrément bien torché mais finalement assez classique. Dans l’absolu, on a surtout l’impression d’avoir affaire à un DEVILISH IMPRESSIONS qui aurait réussi son truc, mais cela n’enlève rien aux qualités d’Omega Arcane et de toute manière, des disques de Black Sympho de cette trempe il n’y en a pas des masses aujourd’hui, alors profitons-en à fond. Je garde toutefois une préférence pour les deux albums précédents, et il faut bien avouer que Omega Arcane est moins immédiat, même si on est dans un terrain Black Sympho connu il faut de nombreuses écoutes pour se faire à ce pavé de 76 minutes. Un disque de « Symphonic Extreme Metal » colossal parfaitement composé et arrangé qui fait plaisir à entendre, certains le considèrent peut-être déjà comme une référence dans le genre pour les 2010’s et il y a des arguments pour, je n’irai pas jusque-là car je pense que le groupe est capable de faire encore mieux et surtout de faire quelque chose d’un poil plus personnel. Mais après 5 ans d’absence discographique, SHADE EMPIRE a plutôt bien négocié son retour et son virage épique, et Omega Arcane est à posséder pour tout fan de Black Sympho.
Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 13859