“Qu’est-ce qu’on aurait bien pu faire si la scène de Göteborg n’avait pas existé » c’est ce que les membres de SHADES OF DUSK pourraient se demander dans un sursaut d’acerbe lucidité. Vous l’aurez donc compris, ces jeunes Québécois nous prodiguent ici une première galette qui s’inscrit dans la continuité des bons vieux AT THE GATES, DARK TRANQUILITY et autres IN FLAMES.

Si question originalité, ça ne se bouscule pas au portillon, on a tout de même droit à un bel éventail de mélodies finement ciselées par un groupe qui connaît son petit « guide du death mélodique suédois» sur le bout des doigts. Pourtant, si SHADES OF DUSK ressasse des poncifs quelques peu défraîchis par des ersatz pas toujours inspirés, nos Québécois s’en sortent pas mal du tout avec un disque aussi plaisant en écoute de fond que lors d’un décorticage dans les règles.

C’est qu’il s’en passe des choses pendant les trois quart d’heure de cet album. Outre un niveau technique émérite, nos petits mangeurs de poutine réussissent à donner au style un côté plus sombre que la plupart de leurs homologues européens. Alors que le mélo-death de Göteborg prend parfois les airs bucoliques et guillerets d’un pique-nique chez les Bisounours (attention je ne parle pas d’AT THE GATES), SHADES OF DUSK arrive à nous planter des passages plus nébuleux. Des passages incarnés par des lignes de chants très convaincantes qui s’échelonnent autour d’hurlements black, d’autres thrash et de quelques growls des cavernes placés judicieusement. Quelques interludes musicaux mêlés de désespoir viennent également s’intercaler sur quelques titres de l’abum. Je pense tout particulièrement à l’interlude de « The Mournful dawn of Existence » où l’un des gratteux vient nous placer un petit passage acoustique superbement bien senti.

A côté de ces petits plus, on retrouve bien entendu, les atouts qui ont fait la renommée internationale du genre. Des riffs thrashy épiques, des tempos aux allures de cavalcades héroïques et ce fameux sens de la composition qui fait trop souvent défaut aux suiveurs. Réjouissons-nous, ici ça n’est pas le cas, SHADES OF DUSK n’invente rien mais assure une succession sans faute.

Avec une production aux petits oignons signée par le sempiternel Yannick St Amand et un magnifique artwork, Galy tient là un p’tit cd qui ne pourra que plaire aux fans du genre.




Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 11985