"Ekpyrosis" ou l'embrasement final, dernière étape du mythe de l'éternel retour. Impossible de ne pas voir dans cette thématique un message clair, net et précis: le grand SETHERIAL revient à la vie et est bien décidé à reconquérir son trône. Voilà un groupe que j'avais laissé pour mort il y a quatre ans après la sortie du médiocre "Death Triumphant" et une fois de plus, je me rends compte que lorsque l'on attend plus rien d'un groupe, ce dernier arrive à puiser dans ses ressources afin de redorer son blason.

La cuvée 2010 de ce légendaire combo suédois se veut donc bien plus réussie et surtout bien plus convaincante que les précédentes. "Ekpyrosis" écrase sans problème "Death Triumphant", "Endtime Divine" mais aussi, l'ultra linéaire et surestimé "Hell Eternal". Je ne le comparerai pas aux deux premiers méfaits car j'estime que ce nouvel opus ne joue pas dans la même catégorie que ces incontournables de la scène suédoise des années 90.

SETHERIAL n'en demeure pas moins un groupe de black suédois, mais a contrario d'un DARK FUNERAL redondant et en perte de vitesse, le groupe a su redynamiser son style tout en conservant sa touche personnelle. Agressif et mélodique, voilà les deux adjectifs qui caractérisent "Ekpyrosis". Le moins que l'on puisse dire c'est que Mysteriis s'est véritablement lâché, que ce soit dans son jeu qui varie à chaque morceau ou ses parties de double grosse caisse supersoniques, auxquelles SETHERIAL ne nous avait jamais habitué. Une performance d'autant plus remarquable car, comme le déclarait le groupe au moment de l'enregistrement, aucun trigg n'a été utilisé sur cet album! La batterie est malgré cela puissante et précise, du caviar pour tous ceux qui comme moi sont excédés par ces maudits clips rouges qui gangrènent le black.

"Ekpyrosis" se distingue également par une flopée de mélodies tantôt sombres, tantôt catchy. En cela l'album peut être comparé à "Praetorians", l'excellente dernière offrande des Grecs de NAER MATARON, voire ABIGOR lorsque le riffing s'accélère. Cela reste tout de même globalement suédois et si le groupe s'était un peu plus foulé à l'époque, "Hell Eternal" aurait pu ressembler à "Ekpyrosis". On y retrouve une virulence similaire pour les morceaux blastants mais là où ce sixième album se démarque, c'est dans les changements de rythmes incessants. Il est à ce propos difficile de l'assimiler en une seule écoute, d'autant plus que SETHERIAL y renoue enfin avec des compos de plus de cinq minutes.

"Ekpyrosis" est un album aussi abouti qu'inattendu. Très riche dans sa composition et véritablement obscur dans ses atmosphères, SETHERIAL vient de nous pondre une sortie black qui figurera probablement dans les incontournables de 2010.


Rédigé par : wasted | 17/20 | Nb de lectures : 13468