La création de Serpent Saints remonte déjà à 2004, et pourtant «All Things Metal» n'est que le premier album du groupe. Le combo a tout de même trouvé le temps de publier un EP 5 titres en 2007. Cela reste tout de même un délai assez élevé pour ce groupe danois, et la seule explication qui puisse le justifier vient du fait que Serpent Saints a connu des difficultés avant d'avoir un line-up stable, surtout pour le poste de chanteur. Celui-ci est au final revenu à un gus pas tout à fait inconnu des metalheads, puisqu'il s'agit de Søren Nico Adamsen, l'actuel chanteur de Artillery.

Autant le dire tout de suite, Serpent Saints pratique ce que j’appellerais poétiquement, un heavy avec une bonne paire de couilles ; c'est rarement exécuté avec finesse et ça flirte sans retenu avec le thrash metal. Les passages 'mélodiques' sont loin d'abonder, mais pour autant «All Things Metal» n'est pas un album monocorde. Les tempos sont d'une vitesse modérée, sans que cela ne tourne au speed metal, avec parfois quelques accélérations bien senties, comme sur le virevoltant «Lucifer's Hand», titre un peu plus à tiroirs que la moyenne. Globalement les morceaux sont de bonne facture, mais ils ne possèdent pas la petite étincelle qui les rendraient excellents. Adamsen est loin d'être mauvais, même quand il se frotte à une reprise de Mercyful Fate (et le titre culte «Come to the Sabbath») ; elle est certes très fidèle à l'originale, mais le gaillard ne se couvre pas de ridicule quand il est question d'«imiter» le King. Et si son chant est souvent agressif et fait état d'un bon concentré de hargne, Soren montre une fois de plus (comme sur les derniers Artillery) qu'il peut adopter une voix plus claire et mélodique (comme pour la reprise), et ainsi 'réellement' chanter sur des moments clés, comme au milieu du morceau «The Hangedmans Song» ou sur le refrain de «Rising» qui fait appel à une ambiance plus travaillée et sombre.

Serpent Saints est un groupe de heavy metal avant tout, et le prouve sur le titre éponyme de l'album, -à l'approche plus rock-, avec un chorus sonnant aussi cliché que viril et qui vient apporter une petite touche kitsch à l'ensemble. Voulant tout de même prouver qu'il n'est pas un groupe si basique qu'il en a l'air, S.S. vient à dépasser les 7 minutes sur le final «The Hangedmans Song», pièce pas spécialement 'épique', mais pas moins intéressante, auquel on peut ajouter l'instrumental «Hang 'em High» qui le précède. On obtient alors pas loin de 10 minutes d'un heavy un peu plus aventureux que la moyenne, sans donner dans l'étalage de technicité ou de passages grandiloquents, c'est plutôt jouer avec une certaine simplicité et un aspect traditionnel bien respecté.

Si parfois Serpent Saints se répète un peu (les titres «Lucifer's Hand» et «Witchhunt» se suivent et se ressemblent), il n'en reste pas moins que c'est un bon petit groupe de heavy avec un chanteur au timbre confirmé et de qualité. Dire que sans lui ce groupe n'a aucun intérêt serait bien trop réducteur, il n'empêche qu'il apporte de l'agressivité et de la versatilité à la musique de Serpent Saints. Et ça nous donne au final un premier opus sympathique, bien que pas toujours exaltant.




Rédigé par : gardian666 | 12,5/20 | Nb de lectures : 12599