SERPENTCULT - Raised By Wolves (Listenable/Pias) - 17/08/2011 @ 08h18
Trois ans après leur premier album, Weight of Light, Serpentcult est de retour. Et j’avoue que j’attendais avec impatience ce retour. J’avais beaucoup aimé leur premier album, ce mélange de doom trad un chouilla heavy, très lourd et assez sombre, avec un chant féminin puissant, qui est loin des essais de certaines de mettre un peu de douceur dans le doom. Aussi, quand au début de l’année dernière Frédéric Caure (guitare) annonce le départ de Michelle, j’étais à la fois surpris, déçu, et curieux. Surpris, parce que le premier album était une réussite et qu’il me semblait que l’alchimie fonctionnait bien entre les quatre membres. Déçu parce que j’avais vraiment apprécié son timbre de voix, mais également l’album, composé de huit tubes entêtant. Curieux, parce qu’outre le fait que Michelle se barre, Frédéric a bien annoncé qu’elle ne serait pas remplacée, et que le groupe continuerait en trio, laissant le chant à d’autres, qui sont censés venir ponctuellement porter assistance au groupe, sans pour autant en faire partie.

Et donc voici venu le temps du nouvel album, celui sans Michelle, celui censé représenter le nouveau départ des trois ex-Thee Plague of Gentlemen. Outre le changement de line-up, le groupe change également d’écurie, passant de Rise Above à Listenable. Et comme si ça ne suffisait pas, le groupe change aussi son orientation musicale. Fini le doom trad lourdeau. Dorénavant, le trio évolue vers un genre de doom moins direct, plus insidieux, qui prend son temps. Les morceaux sont plus longs (entre 9 et 11 minutes), prennent le temps de démarrer, mais aussi de finir. Le chant connait également des changements drastiques. Sur le premier titre, il est plein d’effet qui donnent un résultat un brin électronique, et principalement clair. Par moment il est doublé par une version grognée, plus discrète. Il donne une dimension plus « post » qu’on retrouve de différente manière tout au long de l’album. Sur ce premier titre, il est assuré par Frédérice Caule, le guitariste. Le second titre est lui instrumental. Pendant près de 10 minutes, le trio propose donc son doom toujours traditionnel, mais sans l’appui d’un chant qui aura pu se révéler salutaire. En effet, les effets électroniques qui apparaissent au fur et à mesure du titre permettent de rompre partiellement l’ennui, mais la musique est assez commune et surtout répétitive.

Le troisième morceau, le plus long, est quant à lui dans une veine plus « post-hardcore » ou post doom (ça existe ?). Bref, des structures plus progressives, qui montent en puissance avant de se calmer, pour mieux repartir. Ce morceau place vraiment les expérimentations musicales et les ambiances en premier lieu, via les passages plus calmes, les interventions électroniques subtiles et la fin vrombissante. Chose surprenante, deux chanteurs sont crédités sur ce titre, alors qu’il est instrumental. Le dernier morceau, Growth of the Soil, possède lui aussi cette touche plus moderne, ainsi que de nouveau, du chant. Sauf que cette fois, Frédéric est en colère, et le fait savoir. Son chant est assez rauque, se rapprochant d’un chant black. Il est d’ailleurs en contradiction avec la musique, plus « éclairée » que le chant, moins radicale.

A l’écoute de cet album, le changement me semble logique. Serpentcult est maintenant loin du « style Rise Above ». Le groupe intègre des éléments qui rendent son doom plus moderne et progressif. Moins passéiste que le précédent, il cherche à s’affranchir des codes. Le trio n’en fait qu’à sa tête, et nous a pondu un album original, mais difficile d’accès. Les atmosphères sont privilégiées au profit de l’efficacité, et il faut dire que les morceaux manquent quand même d’accroche pour passionner complètement. En s’affranchissant de leur chanteuse, le trio s’est également affranchi de limites, et laisse court à sa créativité. Si la base reste plutôt classique, les belges profitent de cette nouvelle situation pour ajouter dans leur musique des structures moins commune au doom, ainsi que des éléments musicaux, comme des détails électroniques, qui donnent ce caractère original. Mais les titres manquent d’aspérité, et encore plus quand ils sont instrumentaux.

Pourtant, on ne peut pas dire que cet album est mauvais. Les morceaux sont bien construits, et si les titres sont longs, ils ne sont que quatre, d’où un ensemble digeste. Le son également, gras mais bien produit, donne la part belle aux basses, sans étouffer pour autant les aigus. Le jeu de batterie, bien audible, est bien composé, sans être ultra complexe, il est suffisamment complet pour étoffer les morceaux. D’ailleurs, il faut de nombreuses écoutes pour assimiler le tout.

En définitive, Raised by Wolves est un disque particulier, que le nostalgique du premier album que je suis a du mal à intégrer, malgré des écoutes répétées. La note finale représente d’ailleurs cette nostalgie. Je trouve que le groupe garde son cul entre deux chaises, trop timide dans l’expérimentation, il en devient difficile à suivre. Résultat, un album qui plaira aux plus ouverts d’esprit des amateurs de musiques lentes.

http://www.serpentcult.be/ - 166 visite(s)

1 extrait sur Myspace - 92 téléchargements


Rédigé par : Skay | 12/20 | Nb de lectures : 12707




Auteur
Commentaire
Drunkwalker
Membre enregistré
Posté le: 17/08/2011 à 11h40 - (96155)
Album très sympa à la première écoute mais je m'en suis assez vite lassé.



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