Premier album pour les autrichiens de SERENITY, et un nom que les amateurs de métal progressif mélodique devraient retenir sans mal après avoir entendu de quoi il retourne. Si les tergiversations d’un DREAM THEATER (aussi excellent soit-il) commencent à vous agacer et que le progressif ne vous parle que s’il est servi par suffisamment de mélodies ou d’accroches rythmiques typiquement métalliques, il est à peu près certain que ce disque vous comble. En effet, aux frontières du hard mélodique, du heavy, et aux accents forts prononcés de métal progressif, SERENITY devraient surtout plaire aux amateurs de groupes tels que TWILIGHTNING, VANISHING POINT et consorts.

La grande force de SERENITY est de concilier avec talent des structures complexes à des mélodies brillantes de simplicité et d’efficacité. Quelques hymnes risquent bien de vous marquer un moment, notamment l’excellent "Engraved Within", ou le très entraînant "Reduced To Nothingness" (et son riff d’intro digne de MAIDEN). Tout ici est fait pour titiller la sensibilité des amateurs de mélodies bien senties.

Les musiciens de SERENITY sont des virtuoses (mention spéciale au batteur et ses incessants roulements) mais ont su mettre leur justesse instrumentale au service des chansons, pour en faire des titres imparables. Une fois n’est pas coutume, je ne m’en prendrai pas au clavier, même si quelques sons irritant de bontempi viennent ici et là se mêler à la fête. Le groupe n’en abuse pas, et les orchestrations se fondent relativement bien dans l’ensemble (un peu à la manière de KAMELOT). Ecoutez notamment la seconde moitié de "Engraved Within" et sa montée en puissance finale : magistral !

La production est remarquable de clarté, avec un mix extrêmement bien équilibré, rendant justice à chacun des musiciens. "Words Untold & Dreams Unlived" est le premier album d’un jeune groupe, et ça ne s’entend pas ! Ce disque est criant de professionnalisme, et il est difficile d’y trouver un défaut. Même dans son articulation, cet album a été bien pensé : les titres sont longs, environ 5mn au minimum, mais sont tempérés par deux interludes judicieusement placées en 3 et 7ème position. Au final, on se retrouve avec 8 véritables titres qui s’enchaînent très bien, et un album qui s’écoute d’une traite. En fait, l’album est un peu à l’image de l’artwork : classe, léché, sans en faire des tonnes…pour un résultat des plus convaincant.

Une bonne surprise dans un genre qui ne m’avait pas procuré autant de plaisir depuis un bon moment !


Rédigé par : Sentenced | 15/20 | Nb de lectures : 11314