Bon, autant annoncer la couleur : j’ai pris une claque monumentale avec ce split. Je ne connaissais Sequoia que de nom et pas du tout Liu Kang, mais je prends les paris qu’ils obtiendront une grosse notoriété d’ici peu de temps.

Sequoia est un jeune groupe de Perpignan formé en 2002 et qui nous propose ici 4 nouveaux titres après un premier 6-titres nommé ‘The Forgotten Link’ sur le même label. Le groupe semble directement venir de Floride. Quand on évoque cet état américain et qu’on est branché HC, on pense indubitablement à Shai Hulud, Morning Again ou Poison The Well. Et Shai Hulud et PTW sont indéniablement deux influences majeures, avec Hopesfall 1ère mouture, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas pléthore de groupes dans ce style en France, voire carrément en Europe. Première grosse impression : le son est gigantesque, superbement mixé et peaufiné. Pour une seconde demo, ça vous pose un groupe ! Seconde impression : les zikos maitrisent ! Le chanteur alterne passages en voix hurlée/voix mélodique de manière très convaincante, les chœurs des zikos apportent vraiment quelque chose, les gratteux s’en donnent à cœur joie en venant tatiller les rois Shai Hulud sur leur terrain (!) à savoir en incluant des arpèges et mélodies dans tous les plans agressifs, la basse se fait plus discrète mais donne de la profondeur au tout et la batterie n’est pas en reste, le cogneur imprimant chaque changement de rythme sans aucun problème, et Dieu sait s’il y en a dans ce style musical. Chaque titre a une personnalité impressionnante et témoigne d’une sacrée maturité chez les Perpignannais.

- ‘Indigo’ : mais c’est Poison the Well ça ! Ah ben non, les vocaux sont plus variés, les choeurs plus mélodiques, le son moins lourd et plus clair. Oh putain ce passage agressif et lourd après 2 minutes d’arpèges. Ah mais elles se sont pas arrêtées en fait ! Ok, on est clairement dans la même division que PTW et Shai Hulud, quelle production, quel coffre du chanteur ! Tudieu !
- ‘Let The Leaves Die’: après une intro très Hopesfallienne, le riff principal se fait plus simpliste et toute la mélodie est supportée par les vocaux jusqu’au 1er break. Ensuite, les guitares se lâchent, le chant hurlé devient presque possédé, avant de reprendre l’alternance mélo/hurlé après un break annonçant une seconde partie de morceau plus planante. Mazette !
- ‘Disenchanted World’ : confirmation de la maîtrise totale des musiciens, le leitmotiv constitué d’un riff gras et moshant et d’arpèges techniques est un modèle du genre. Le break presque emo vers la 3ème minute démontre les capacités du chanteur, décidément impressionnant. Fichtre !
- ‘5 Kids and Hope’ : bon, après 3 jabs, manque le crochet qui met KO. Aussitôt demandé, aussitôt reçu. La démonstration : double pédales accompagnant une basse ronflante et des gratteux explorant tous les frets de leur manche, le chanteur hurle à s’en exploser les poumons, passage en acoustique en guise de breaks en milieu de morceau, seconde partie beaucoup plus mélodique et planante allant jouer sur le terrain de Keepsake et pour finir, jingle tout droit sorti des Barbapapa pour terminer. Saperlipopette !

Après une telle rafale de baffes, Liu Kang a la lourde tâche de proposer 5 titres et de soutenir la comparaison.

Liu Kang nous vient lui de la Perfide Albion, du Berkshire plus précisément. Ce quintette formé des cendres de Drives Us Against et Thriller nous avait déjà gratifiés d’un EP intitulé ‘The Scars We Have, The Scars We Give’ duquel nous retrouvons 2 titres ici. Le style du groupe est dans la même veine que Sequoia en nettement moins mélodique et plus chaotique cependant. Au niveau des influences, on peut citer encore une fois Hopesfall mais surtout les groupes Eulogy de la bonne époque, notamment New Day Rising. J’ai trouvé une similarité avec le dernier Imply In All sur certains titres, mais on peut difficilement parler d’influences.
La production est ici aussi parfaite, le contraire eut été étonnant et surtout injuste. Les vocaux sont hurlés tout du long, les gratteux venant souvent prêter main forte au brailleur en chef. Si les riffs sont tranchants, groovy et toujours puissants, on relève bien moins de variété que pour Sequoia, l’ensemble est plus compact et massif, les morceaux étant bien plus courts. Je ne vais pas détailler les 5 titres, je retiendrai principalement ‘Burning Paper Chain’ qui propose un changement de rythme et d’ambiance d’excellent facture.

Vous l’aurez bien compris, Sequoia sort nettement vainqueur de ce split, enfin disons qu’il correspond un peu plus aux styles auxquels j’adhère comme Jean-Pierre. Avoir un groupe dans ce style et de cette qualité en France est une chance inouïe, je ne vois que Bridge To Solace, Destiny ou Abel Is Dying pour jouer dans le même registre avec une telle maîtrise. Chapeau les gars, merci Eternalis pour cette production !


Rédigé par : Candira-Thon | 16/20 pour Sequoia, 13 | Nb de lectures : 21894