Autant que je vous le dise tout de suite, ce disque souffre d'un défaut carrément rédhibitoire : il est sorti à quelques mois d'intervalle seulement du dernier CANDLEMASS et de son cortège de dithyrambes. L'avantage de la situation est qu'elle constitue un grand moment de relativisme absolu. En soi, SEMLAH est loin d'être un mauvais album/groupe mais son écoute ne cesse de renvoyer l'auditeur vers une comparaison inévitable avec les champions du powerdoom suédois... et d'en affecter durablement la saveur. Soyons magnanime, la cover est vraiment chouette, je serais même curieux de savoir d'où est tiré ce bas-relief. Mais c'est un détail... vous savez quoi? On passe à autre chose...

Ah non! C'est un peu court jeune homme!
On pouvait dire... oh Dieu! Bien des choses en somme,
En variant le ton, par exemple, tenez :
Agressif : monsieur, si j'osais un tel riff il faudrait sur le champ que des doigts je m'amputasse!
Descriptif : C'est du heavy, c'est du doom... c'est du power neurasthénique! Que dis-je neurasthénique? C'est l'héritage de BLACK SABBATH oublié au fond d'un fjord.
Curieux : Avec Tommy Wilbur de COUNT RAVEN ? Ceci expliquant sans doute pourquoi ils sont signés sur le même label ?
Gracieux : Un premier album vraiment ? Et il vous a fallu deux démos pour en arriver là?
Pédant : La gamme seule, monsieur, qu'Aristophane appelle harmonichromatiphrygéolienne ne devrait pas souffrir pareils outrages !
Tendre : Enrobez la de subtils arpèges de peur que devant des riffs si gauches la musique ne se fane.
Dramatique : Quand rugissent ces féroces guitares, mon chat, de rage, reprend des croquettes.
Prévenant : Gardez-vous, entraîné par tant de noirceur déployée, de sombrer droit en dépression.
Admiratif : Des qualités vocales assurément, encore faudrait-il judicieusement placer les lignes de chant.
Naïf : C'est toujours le même morceau ?
Respectueux : Souffrez, messieurs, qu'on vous juge à l'aune des illustres prédécesseurs que vous singeâtes.
Pratique : Voulez-vous entamer une tournée ? Avec un tel patronage ce sera assurément le gros lot !
Enfin, parodiant Demonaz en un sanglot : Le voilà donc cet album qui de la disco de son maître détruit l'harmonie! Il en rougit le traître!

Voilà comment le quatuor de Semlah aurait pu tourner en dérision mon manque d'enthousiasme à leur égard. Pour autant, personne ne sera dupe des qualités réelles ou supposées de l'album et de ses propres limites. Quant à moi je change de disque.


Rédigé par : #Guillaume# | 12/20 | Nb de lectures : 10546