SEMEN DATURA - Einsamkeit (ATMF/Season Of Mist) - 16/04/2010 @ 09h21
C’est quoi ce bordel ? Oui, c’est la pensée qui envahit mon esprit après l’écoute de cet album. Mais revenons à la genèse, Semen Datura est un groupe allemand formé en 1997 qui sort son troisième album et je dois confesser que leurs premiers efforts ne sont pas arrivés jusque chez moi. Il faut dire que ça devient vraiment ardu d’être exhaustif avec ces centaines de sorties par semaine. Mais revenons à nos saucisses de Francfort.
Drôle de blackeux que ces gars-là ! Dans le livret, on peut lire un incipit qui dénonce les dérives de la scène (ils n’aiment pas les groupes à peaux de bête, les NS décérébrés et les satanistes de pacotille !) mais en même temps ils sont suffisamment sympas pour remercier leurs auditeurs de montrer de l’intérêt pour leur musique. Ca fait bizarre, je n’ai pas l’habitude qu’on me dise merci quand j’écoute du black.

Mais peut-être n’est-ce pas du black ? Oui car si c’est un drôle de groupe, c’est aussi une drôle de musique. Je vais avoir le plus grand mal à balancer une étiquette en pâture aux morfales que vous êtes ! Alors même si la courte intro ne risque pas de nous désorienter avec son petit arpège dissonant, la suite risque fort de décontenancer !
Pour le premier morceau, essayez d’imaginer une alternance entre passages chaloupés plutôt dansant dans les rythmiques avec ces riffs saccadés proches du hardcore et des blasts soutenus par des guitares purement blacks, le tout ponctué d’un break de violon, de vocaux blacks passés au filtre et d’une basse qui gronde. Vous visualisez, non ? C’est pas grave car le deuxième titre va de toute façon batifoler sur d’autres rives.

En effet, ce dernier façonne une autoroute de double pour nous asséner des trémolos oldschools aussi efficaces qu’ils sont un peu usés. Mais là, c’est vraiment « true » black dans l’esprit jusqu’au break doomy avec violon et au final qui se pare d’une légère coloration prog.
Cela n’est rien par rapport au suivant, "Mental Outlaw" !
Outlaw… Tu m’étonnes ! Des effets de guitare digne de Tom Morello déboulent en guise d’apéro. Ca sonne un peu fusion du siècle dernier avant que les Teutons nous renvoient à un Satyricon dernière mouture bien dansant. Mais ce n’est pas tout, un peu plus loin va apparaître un bon gros riff rythmique presque indus qui m’a foutrement évoqué Helmet !
Ce n’est pas fini car le titre qui suit c’est à peu de chose près du grindcore furibard entrecoupé de passages atmosphériques teintés d’orient.
Bon, je ne vais pas tous vous les faire mais sachez quand même qu'il y a un morceau folk où le chanteur se donne des airs de narrateur médiéval, du power folkisant et un titre final au relent de Darkspace mid-tempo. D’ailleurs, il s’agit probablement du titre le plus faible avec son riffing pas foncièrement palpitant. Au milieu de tout ça, vous trouverez une petite perlouze de pur black du nom de "Witwenmacher".

Sinon, ça joue et en particulier le batteur qui doit s’acquitter de toutes ces parties chaloupées assez funky. Le gratteur n’est pas en reste avec toutes ces tournures fusions. Au niveau, de la prod rien à redire, ça sonne mais ça sonne plus comme un disque de hardcore que de black avec cette basse hyper présente et ces guitares acérées.

Se frayer un chemin dans ce méandre n’est pas chose aisée, mais je dois bien admettre que les versatiles de service réussissent à pondre de bien chouettes moments accrocheurs. Non franchement, je me suis surpris à appuyer sur la touche repeat car, du fait même de sa diversité, on a du mal à se lasser. Les 45 minutes passent à une vitesse folle.

Mais le hic est que je cherche encore le lien qui pourrait unir tout ce bel édifice. On sort de là un tantinet désorienté et avec l’impression d’avoir écouté un sampler. Certes les vocaux tissent un semblant de continuité d’un titre à l’autre mais votre serviteur reste circonspect sur l’absence de parti pris par le combo. C’est passionnant de mixer autant de styles et d’influences, faut-il encore donner un corps à tous ces éléments disparates, les insérer dans une vision. Or, Semen Datura choisit de ne pas choisir et finit par pondre une galette hétéroclite et quelque peu incohérente.
En tout cas, un groupe que je surveillerai à l’avenir en espérant qu’ils réussissent à rendre leur musique cohérente.
Un peu moins le foutoir pour le prochain, merci!

http://www.semendatura.com - 204 visite(s)

Extraits sur le MySpace du projet - 199 téléchargements


Rédigé par : Dark Rabbit | 13,5/20 | Nb de lectures : 12318




Auteur
Commentaire
Alain
Membre enregistré
Posté le: 16/04/2010 à 09h48 - (82672)
Très bon album et très bonne découverte pour ma part. Merci ATMF

Zen
Membre enregistré
Posté le: 16/04/2010 à 10h24 - (82678)

"Lapin sombre" ? c'est pour Donnie Darko ?
Ai de ses questions à la con, moi.


monceau
Invité
Posté le: 16/04/2010 à 13h41 - (82697)
Belle chronique ! Merci lapin :)

mais... si le seul défaut de cet album est le manque de la cohérence stylistique je trouve la note un peu trop sévère. Surtout que les extraits de MySpace sont suffisamment attirants pour que je m'achète cette "complile".



DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 19/04/2010 à 17h14 - (82769)
@Zen

Pas foncièrement, c'est surtout que j'étais fort peu inspiré lors de mon inscription mais j'aime bien ce film alors ça me va !

@monceau

Merci ! la note n'est pas si sévère. Elle dit que l'album est vraiment pas mal. A mon goût, on passe trop d'un style à un autre sans pour autant apercevoir la personnalité des Germains.
Mais il est certain, que l'album est vraiment pas mal fichu at que son écoute se révèle agréable.

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