SELLING THE DRAMA aime le groove, les vocaux virils et les refrains qui restent dans la tête, les sujets « sociaux », les grosses guitares et les morceaux qui envoient mais ne speedent pas trop, avec quelques solos bien sentis posés par un guitariste qui les aime concis et mélodiques. C'est donc tout naturellement que les Autrichiens ont choisi le Power Metal à la PANTERA mâtiné de Sludge comme moyen d’expression.

Si vous avez l'impression d'entendre un disque vieux d'au minimum quinze ans à l'écoute des extraits de « Beyond Examination », c'est tout à fait normal puisque leurs racines sont ancrées bien profondément dans cette période. Enregistré à la maison par le nouveau bassiste, Stefan Hörersdorfer, ce deuxième album est doté d'une très bonne production, indispensable d'ailleurs pour ce type de disque. On prend donc les riffs directement dans les dents, comme il se doit, et comme SELLING THE DRAMA sait s'y prendre, on se surprend à très souvent hocher de la tête, les points serrés et les babines retroussées. Pour bien apprécier « Beyond Examination », il faudra accepter de mettre de côté votre tendance, si vous en souffrez vous aussi, à examiner le moindre riff et tenter d'aller en chercher la source parmi quelque titre phare de quelque groupe emblématique de la scène. Sans cette précaution, en effet, les Autrichiens n'ont aucune chance. PANTERA, METALLICA période « Black Album », TESTAMENT période « Low » et « Demonic », une pelletée de Sludge pour l'ambiance, SELLING THE DRAMA avance sur un terrain parfaitement balisé et cela pourra être un frein à leur développement, d'autant que ce n'est pas le petit agacement Death Metal sur « Mother », qui n'a rien à voir avec le tube de DANZIG, qui fera changer d'avis ceux qui lui reprocheront ce manque de prise de risque.

Les références pullulent, donc, mais cela ne signifie pas pour autant que « Beyond Examination » n'a aucun intérêt et en effet, les dix morceaux qui le composent font rapidement leur petit effet grâce à des riffs bien branlés associés à des rythmiques assommantes qui expriment bien entendu tout le potentiel à un certain volume sonore. S'il est possible de donner le change d'un point de vue instrumental, il est beaucoup plus difficile de faire de même au niveau du chant et c'est peut-être là que SELLING THE DRAMA a le plus de boulot, malgré le travail tout à fait respectable d'Erwin Pfeiffer. Les chansons manquent de lignes de chant et de refrains accrocheurs et le frontman a beau bien poser sa voix, lui donner du groove, elle est à la longue monotone, d'autant qu'il est très présent.

On ne s'éclate donc pas autant qu'on pourrait l'espérer avec cet album, qui malgré toutes ses qualités ne fait pas oublier les groupes desquels il s'inspire et perd de son intérêt sur la longueur. Un conseil, pour profiter pleinement de tous les morceaux : utilisez la fonction de lecture aléatoire, qui permettra d'entendre ceux de la fin du disque avant que la lassitude ne vous atteigne.


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 12393