SEIDE - Here Is No Truth (Unlight/Drakkar) - 09/03/2012 @ 09h49
Mon grand Prince devant l’éternel chocolaté avait senti un petit frémissement à l’écoute de la première démo de SEIDE et pour que mon empereur des forces obscures avoue ce genre de faiblesse vu son exigence, il fallait vraiment que ces prémisses soient prometteurs. Il faut dire aussi que ce combo qui a pourtant l’air de sortir un peu de nulle part comporte en son sein des gens plutôt expérimentés ayant fait leurs armes dans des groupes comme NYDVIND, TEMPLE OF BAAL ou encore ANTEIS SYMPHONIA. Ce ne sont donc pas de jeunes inconnus qui viennent à nous avec ce premier album qui sort chez Unlight Productions subdivision de Drakkar.

Un premier acte qui se veut offensif dès la pochette avec ce très beau lavis suggérant une charge de soldats allemands. En effet, l’ambiance thématique va se révéler fortement martiale et ce dès l’intro avec cet Ambient ponctué de samples en allemand qui nous renverra aux atmosphères de certains morceaux d’ARDITI ou de TOROIDH par exemple. En revanche, la description des dix titres qui vont suivre va s’avérer une tâche ardue ! A l’époque, mon maître noir avait énoncé le terme de Black/Dark et fait un rapprochement avec SHINING ce qui était pertinent tant l’image est parlante. SEIDE propose un Black dans une optique contemporaine loin d’un certain conservatisme. Attendez, j’en vois déjà fuir à ces quelques mots ! Restez bonnes gens grimées et cloutées, car ce que le groupe offre n’a strictement rien à voir avec ce Post-Black qui vous hérisse le poil ! Non, le combo réussit l’amalgame entre d’une part un Black d’un classicisme certain et d’autre part des éléments plus iconoclastes le tout sous une forme à la fois fortement accrocheuse et pleine de nuances.

Prenez ce Penetrating Warhead surprenant avec son démarrage lent et lancinant pour aboutir sur un refrain martial et fédérateur. Un titre comme un hymne solennel et militaire ; l’impression d’avoir une armée en train de défiler au pas devant nos yeux inquiets. Le morceau de bravoure de cette guerre nommé Dark Ages se montre lui aussi inattendu avec son amorce calme tout en arpèges et sa voix parlée. L’accélération nous prendra de court avec ces gros riffs rythmiques à la frontière du Death pour choir dans des trémolos au thème crispant. Et puis, la rupture avec cette grosse basse qui galope pour nous conduire au crescendo final sublimé par le désespoir. De même, la stupeur nous guette quand apparaît ce pont mélodique aux couleurs d’un péplum orientalisant sur Mystic Shape of Self Hatred. Il faudra aussi citer ce titre en français Dans Une Flaque De Sang qui s’amusera à reprendre sa très mélancolique ligne mélodique sous différentes formes tout en se perdant dans des breaks quasiment aériens. Et puis, il y a cette conclusion intitulée They Come To Us qui nous précipitera dans l’abattement d’abord par ses arpèges et la plainte d’une guitare sonnant comme un Rock dépressif et ensuite par ses sublimes trémolos gorgés de nostalgie pouvant rappeler un MYSTIC FOREST. Tout cela afin de mieux nous achever dans final contaminé par la déchéance.

Mais nous sommes loin d’un vague patchwork car justement le groupe unifie cet ensemble apparemment disparate par l’aspect éminemment offensif d’un Black classique comportant sa dose de blasts et d’agressions Thrash voire Punk. C’est même parfois une véritable déferlante d’obus qui nous tombe sur le coin du casque. Il y a cette reprise d’ANTEIS SYMPHONIA, Fire Within, qui n’a plus grand-chose à voir avec son écrin Black Sympho originel. Une entrée avec un Punk crasseux pour enchaîner avec des trémolos complètement hystériques vous sautant à la gueule tel une bête malade de la rage. Un titre uppercut qui réveille les pires instincts au fond de mon cerveau dérangé comme de passer à la machette toute une rame de transports en commun. Malgré toutes ses différentes tonalités, l’opus garde tout du long ce caractère hargneux et rentre-dedans à l’instar du plus court titre Danger Zone qui s’enclenche telle la rafale d’une arme automatique. De même, et ce en dépit des différentes langues employées (allemand, anglais, français), la vocaux gardent ce ton écorché et rageur exhalant le dégoût. Par ailleurs, le rendu sonore concocté à l’Hybreed Studio réussit à combiner puissance et clarté sans pour autant occulter l’âpreté nécessaire à ces soudaines agressions haineuses. SEIDE garde profondément ancré dans ses gènes le goût du Black traditionnel constitué de cette haine furieuse et de ce désespoir mélodique amarrant d’autant plus le projet dans une certaine tradition française.

Maintenant, cette charge guerrière n’est pas exempte de petits défauts venant légèrement assombrir ce champ de ruines. Malgré un véritable talent pour créer des lignes mélodiques capables de rester vissées telle une balle dans votre casque, il arrive que certains riffs se fassent plus génériques, moins inspirés. En particulier, lorsque le groupe se lance dans ses passages plus Punk. Dans le même ordre d’idées, cette marche haineuse compte tout de même onze titres au total et il apparaît que dans le lot certains se montrent au final un peu moins prenants, un peu plus faibles. Il en est ainsi du très Death Sacrifice qui a bien du mal à me convaincre malgré ses gros riffs tranchants et son matraquage de double. Par ailleurs, et malgré le fait que les titres n’excèdent quasiment jamais les quatre minutes, on ressent certaines longueurs dues à cette volonté de se faire accrocheur via l’enchaînement classique de couplets et de refrains. A ce titre, il suffit d’évoquer le véritable premier titre de l’album qui se voit chanté en allemand. Ein Unendlicher Blitz fait à lui seul la parfaite synthèse de l’album avec ses trémolos blastés à la fois violents et mélodiques, des breaks Rock’n’Roll chaloupés et cette atmosphère martiale aboutissant à des refrains incroyablement fédérateurs. Malheureusement, la structure se montre parfois un peu trop répétitive pour ne pas lasser au bout d’un certain temps.

Certes des défauts, mais un premier album arborant une personnalité singulière. SEIDE réussit à frotter sa musique à tout un tas d’influences et d’ambiances sans pour autant perdre en route son Black si chère aux puristes qui me font les gros yeux lorsque j’encense du Black qui n’est pas du Black ! De plus, le combo possède un véritable talent pour accoucher de mélodies et de refrains capables de vous enivrer des jours entiers. A la fois un groupe de Black typique de chez nous et en même temps complètement à part. Et puis, et puis… cette chronique est bien trop longue… au lieu de lire ce pavé indigeste rédigé par un lapin alcoolique, psychotique et laborieux, allez donc m’acheter cette galette bordel !

Oui je suivrai ma pente
Jusque dans le fossé,...


http://www.myspace.com/seide666 - 146 visite(s)

Le bruit des bottes! - 217 téléchargements


Rédigé par : Dark Rabbit | 16/20 | Nb de lectures : 14153




Auteur
Commentaire
chaussure
Membre enregistré
Posté le: 09/03/2012 à 13h43 - (100916)
"Attendez, j’en vois déjà fuir à ces quelques mots ! Restez bonnes gens grimées et cloutées, car ce que le groupe offre n’a strictement rien à voir avec ce Post-Black qui vous hérisse le poil ! "


ah ouai?

et les 30 dernières secondes de ça, c'est quoi ça peut-être!!?.. :

www.youtube.com/watch?v=pp45e1pilCg&feature=related


tu l'auras belle sombre lapin, quand à force de convertir/pervertir nos troupes, toutes les hordes de Satan seront devenu gay friendly.


bon à part cette polémique à 2 balles, ça reste du bon black métal.






tate
IP:81.255.98.253
Invité
Posté le: 09/03/2012 à 19h21 - (100924)
Album génial !!

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