SECT - Doomsday (Deathkvlt) - 02/08/2011 @ 08h09
Un album de Sect intitulé Doomsday et faisant suite à WWIII (Assault Records, 2008), j'avoue que je m'attendais à du lattage de tronche en règle avec une grosse touche rock. Mais en fait non, la fin du monde annoncée sera un repli sur soi, un moment de grosse déprime plutôt qu'un hurlement de haine. Si la colère gronde tout au long de l'album, elle est contenue dans de longs développements, à majorité mid-tempo. Les morceaux sont tellement divers, apportant des colorations très contrastées que je vais déroger à mes habitudes et vous la jouer track-by-track pour être au plus complet. Play.

Les nombreux arpèges pourront évoquer Deathspell Omega (pas l'ancien, ni le nouveau-ouau-ouau, mais celui du milieu). Les grognements en russe font rapidement penser au Nagelreid de Nitberg (raah lovely). La formule est franchement bonne, et rien que l'intro "Atom's Radiance" fait son petit effet, nous plongeant directement dans les rues désertes de Pripyat sous un ciel chargé de nuages radioactifs, avant d'enchaîner avec la lourde moiteur des 11 minutes de "Confession". Mais.

Mais l'album s'avère inégal, présentant des titres excellents et du plus commun qui casse la baraque. Le premier écueil est le troisième titre "The Black Sun", qui vient mettre à mort un quart d'heure de voyage dans les bas-fonds. A partir de la trop longue litanie des arpèges de ce soleil noir, la formule magique de Sect montre à quel point sa capacité d'hypnose de l'auditeur reste fragile. La virulence du démarrage de "Warriors of Chaos" arrive un poil trop tard après son redondant prédécesseur. Et Sect dévoile d'autres limites dans ce titre offensif, qui peine sincèrement à décoller (le riff thrash à 4min arrive tard, après des enchaînements peu exaltants dont ne voudrait même pas un Urt sous Valium). On rebascule dans un tempo moins enlevé avec "Sonic Waves" qui réunit des riffs entraînants et on apprécie la bouffée de fraîcheur de sa courte intro en chant clair. L'inspiration semble revenue, avec notamment un passage de double avec riff "fantomatique" en partie centrale qui fait mouche, juste avant de faire décoller le morceau par le développement d'un blast énergique. Puis vient déjà le final avec les 10 minutes de "The Revelation", dont le chant féminin vient appuyer l'atmosphère à la Drudkh de riffs mélodiques longuement posés.

Quel bazar, quelle manœuvre désordonnée qui part dans tous les sens. Et pourtant, Sect parvient tout de même à séduire. Certes, l'opus manque de patate et reste trop schizophrène pour vraiment captiver sur la longueur. Mais il y a quelque chose qui transpire de cet album, le genre de truc qui donne envie d'y revenir. Je prends mon petit plaisir solitaire à écouter un ou deux morceaux. Doomsday donne l'impression d'être une bête rampante prête à bondir, mais qui ne bondit jamais vraiment. Une bête qui nous montre son superbe flanc sans jamais nous laisser l'occasion de le flatter.

Le pressage très limité n'a pas empêché le label de pondre un superbe digibook qui vaut son pesant de cacahuètes. Encore de quoi me donner de la matière pour râler sur les rééditions honteusement onéreuses comme celle infligée à la démo de Coldworld. Ce Doomsday n'est pas un indispensable de la scène slave, mais il reste plaisant. J'attends maintenant que les Russes me prédisent l'armageddon nucléaire avec un album bien plus définitif.


Rédigé par : Prince de Lu | 14/20 | Nb de lectures : 12440




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Commentaire
Monceau
Membre enregistré
Posté le: 02/08/2011 à 08h42 - (95916)
Tout pareil - un album originale avec le potentiel fou mais que voila quoi... Tu m'as bien mis un doute, mon bon Prince, en me disant que "l'album est très bon!" alors j'étais hésitante. La kro me rassure :)

pour la justice - faites vous quand meme une idée car la chose est tellement attractive que j'y reviens souvent pour vérifier si j'ai vraiment rien raté. Les ambiances sont pésantes et ont tout ce qu'il faut pour vous pourrir une belle journée estivale. Par contre le chant féminin est très irriant - on dirait une pute qui demarre sa carrière d'une pochtronne cirrosée avec des MST à revendre.

PS : le digi avec son artwork vielli, qui reprend pas mal les anciens manuels et affiches militaires (aussi bien techniques que medicales) de l'époque de la querre froide melangés aux gravures plus réligiueses, fait sont effet. De plus avec du texte russe incomprehencible ça vous fera du charme supplementaire :)



Justice
IP:80.118.162.126
Invité
Posté le: 02/08/2011 à 12h27 - (95918)
Ja Kurva !

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