Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu pochette d’album aussi moche. Rendons donc hommage aux italiens de Secret Sphere qui ont atteint le paroxysme du mauvais goût avec cet artwork. Passons encore sur l’arrière-plan, partiellement légitime car lié à l’œuvre du cinéaste Tim Burton. Mais que viennent faire ces deux jeunes filles à moitié dévêtues au regard aguicheur en plein milieu ? Enfin, après tout, ce n’est pas forcément l’emballage qui compte, comme on dit…Il serait d’ailleurs regrettable de s’arrêter sur le visuel de ce nouvel opus, le cinquième de nos amis transalpins, qui ont quitté Nuclear Blast pour s’en aller trouver refuge chez Dockyard1. Car pour peu que l’on soit adepte de power metal symphonique façon Helloween meets Rhapsody, Sweet Blood Theory constitue une galette relativement intéressante.

Album inspiré de l’univers cinématographique de Tim Burton, et en particulier des films L’étrange Noël de Mr jack et Les Noces Funèbres, Secret Sphere se renouvelle quelque peu en faisant apparaître dans sa musique de courts passages orchestraux sensés retranscrire l’humeur mélancolique des films du génial réalisateur. Reste que l’ensemble est bien cheap, et que Danny Elfman, le compositeur attitré de Burton ne risque pas de souffrir de la concurrence de Secret Sphere. Côté speed mélodique par contre, la formation italienne s’en sort avec les honneurs, proposant une musique bien exécutée, toujours accrocheuse et finalement rarement ennuyeuse. Alors bien sûr il faut aimer les parties de double grosse caisse pas très fines, les voix haut perchées ou encore les descentes de guitare supersoniques pour accrocher sur un tel disque. Mais je dois dire que j’ai plutôt apprécié ces compositions souvent très catchy (« Stranger In Black », « Bring On »), et dotées d’un côté progressif pas repoussant (l’excellent break instrumental de « The Shadows Of The Room Of Pleasure », qui peut rappeler Dream Theater). Il n’y a pas grand-chose à redire techniquement, il suffit d’écouter « From Dream To A Nightmare » pour se faire une idée du niveau de maîtrise musicale des musiciens. On perd un peu en intensité sur la fin du disque avec des chansons moins enthousiasmantes. A noter que le dernier titre, « Vampire’s Kiss », fait quant à lui directement référence à l’ouvrage The Vampire de John William Polidori, paru au début du XIXe siècle.

En fin de compte, on dénote quand même peu d’évolutions par rapport aux précédentes sorties du groupe, qui reste bien ancré dans son style. On peut cependant penser que Secret Sphere souffre d’un manque évident de moyens pour appuyer sa démarche artistique, qui se veut résolument ambitieuse cette fois-ci. Quoi qu’il en soit, voici un album de qualité, peut être le meilleur du combo à ce jour, qui devrait se faire une place de choix dans les playlists des amateurs de power metal à tendance symphonique.

Vous pouvez maintenant vous défouler sur cette pochette hors du commun dans la partie commentaires. La plus belle prose sera récompensée par une rencontre avec les deux donzelles en question, qui semblent de toute façon n’attendre que cela. Amis poètes, la parole vous est donnée.


Rédigé par : up the irons | 14/20 | Nb de lectures : 10929