"Seas of Lava" est la onzième sortie du label limougeaud Dark Millenium Prod. L'objet de cette chronique, annoncé comme le "premier véritable album" de Seaearth, est en réalité la compilation des deux précédentes sorties "Chambre Ardente" (2001) et "The Shadow" (2004) remasterisées. A ces titres s'ajoute le morceau "Angelic Lithanie" dans une version 2007, chanté par Sophie du groupe thrash/death Execution et qui ouvre la galette. Et en parlant des également limougeauds Execution, il est temps de préciser que Seaearth est le projet solo d'un des membres du groupe : Abigail. Ce premier véritable album de Seaearth est classé par le label "death black sympho", d'où son atterrissage dans ma gamelle. A mon grand dam...

Je pourrais vous jouer le plan "je n'ai pas aimé, mais c'est une question de goût", mais il faut être réaliste. Cette sortie n'est pas bonne du tout, principalement les onze titres consacrés à "The Shadow". Les parties de guitare tournent fréquemment autour d'un unique riff thrash basique dans ces titres plus récents. Celles-ci sont gentiment accompagnées de synthé plan-plan aux nappes fort communes. Aucune originalité ne transpire d'un album dont on a l'impression d'avoir entendu les accords mille fois dans des groupes déjà peu porteurs. Histoire de donner un coup de boost, la BAR est parfois programmée en hyper-vitesse dans des parties assez incohérentes ("Beneath the Life to Come", "Old Gipsy", "Question"). Mais ça ne colle vraiment pas.

En terme de composition, le niveau est hélas faible. J'ajoute à ça quelques passages pas trop mal mais aux influences trop marquées : l'intro de piano de "Help me before I die" est une repompe directe de Paradise Lost, référence souvent présente, "Rumba de la Muerte" fait penser à Samael dans les errements ambiancés de "Rebellion". Au bilan, il ne reste rien à se mettre sous la dent tout au long de 18 titres, qui s'écoulent avec lenteur. La palme du pénible revient au très bateau "Angelic Lithanie", présent deux fois sur l'album (sic). Si les morceaux plus toniques de "Chambre Ardente" relèvent un peu le niveau, l'auditeur est probablement mort d'ennui avant d'en arriver là.

L'exécution des morceaux souffre également d'un problème de justesse. Les solos de gratte sont assez affreux. Les voix claires sont plus que limite par moments. Le chant féminin, qui est bien distinct, souffre d'un fort accent franglais qui n'arrange pas vraiment les choses. Le tout n'est en aucun cas sauvé par une production très home studio et assez amateur dans ses choix de mixage. Bon, je m'arrête là. Cessez le feu. Tout le monde aura compris.

Ca fait toujours un peu chier de descendre en flammes un album. Tout chroniqueur sait pertinemment qu'il y a du travail et de la passion derrière chaque sortie. Mais pour être juste vis-à-vis des artistes talentueux mis en valeur dans les pages du webzine, il faut aussi savoir manier la trique. Je sais que vous aimez ça, bande de polissons...

Il semble y avoir 6 extraits disponibles sur le site internet. Ca se passe dans un menu déroulant à droite de la page, mais ça ne fonctionne pas chez moi.


Rédigé par : Prince de Lu | 04/20 | Nb de lectures : 10299