SCREAMING SHADOWS – In The Name Of God (My Graveyard Productions) - 10/07/2006 @ 11h31
S’il ne devait y avoir qu’un seul avantage à être chroniqueur musical, et partant du principe qu’un chroniqueur est avant tout un fan, donc avide de découverte bien plus que collectionneur d’albums promos à la présentation souvent sommaire, ce serait sans doute l’opportunité qui lui est offerte de tomber, au hasard d’un envoi de CD à chroniquer, sur une petite perle qu’il ne se lassera plus dès lors de contempler.
Vous l’avez compris, j’ai trouvé en « In The Name Of God » une perle que je n’aurait pourtant jamais eu l’idée d’aller chercher là de moi-même. Comme souvent, le premier contact fut cependant plutôt froid et ce n’est qu’au milieu de l’album, avec la première partie de « Broken Promises », que mon attention fut retenue par ses douces mélodies acoustiques soutenues par des percussions quasi tribales, évoquant aussi bien les intros médiévales du « Brave New World » de MAIDEN que les atmosphères mystiques de DEAD CAN DANCE ou RAJNA. La deuxième partie de la chanson reprit le chemin du heavy metal mélodique lorgnant sur le progressif que le groupe suivait depuis le début, mais cette fois j’écoutais d’une oreille bien plus attentive et fut une nouvelle fois surpris par la délicatesse des musiciens, sachant jouer de la double ou des cris haut-perchés, mais également se faire caressant avec, encore une fois, des mélodies de guitares médiévales aussi douces et apaisantes qu’un bisou de maman avant de s’endormir…
Je vous l’accorde, vanter les qualités d’un album de métal en parlant de ses titres acoustiques ou mélodiques n’est peut-être pas la meilleure façon d’éveiller la curiosité des lecteurs, mais dans le cas de SCREAMING SHADOWS elle prend tout son sens. Les cinq Italiens font en effet preuve d’une facilité et d’un naturel peu communs sur ce type de morceaux, sans pour autant faire de la soupe à côté, ce qui est le signe d’une grande maturité artistique et d’un talent indéniable.
« In The Name Of God » peut sembler mou, ce qu’il est d’ailleurs d’une certaine manière parce que très axé sur les ambiances et les mélodies (dans le même esprit que « Piece Of Mind » et « Brave New World », de qui vous savez) mais il est avant tout captivant et surprenant. Captivant, parce qu’il s’écoute comme un concept album, avec des thèmes récurrents et des atmosphères théâtrales qui, même sans avoir les paroles, donnent envie de continuer et de suivre le déroulement de cette histoire qui nous est contée, comme SHADOW GALLERY sait si bien le faire. Surprenant, parce que SCREAMING SHADOWS réussit à s’approprier certains éléments ou ambiances caractéristiques de groupes ou personnalités incontournables du heavy sans qu’on soit tenté pour autant de crier au plagiat.
Ainsi les passages calmes précédemment évoqués empruntés à « Brave New World » et qu’on retrouve un peu partout sur l’album, ou ces quelques secondes de « In The Name Of God » (la chanson), directement issues du deuxième FIGHT, « A Small Deadly Space », l’effet sur la voix et le gros riff metal inclus, ou bien encore ce début de « The Shits Are Everywhere » qui n’aurait pas dépareillé sur le « Countdown To Extinction » de MEGADETH. Ajoutez à cela un chanteur ayant à l’évidence bien suivi ce qu’a fait Bruce Dickinson (IRON MAIDEN) sur « Fear Of The Dark » ou sur ses albums solo et qui, bien que limité quand il s’agit de se frotter aux ultrasons, donne tout ce qu’il a malgré tout et s’en sort donc avec les honneurs (la fin crescendo de « Open The Doors », semblable à celle de « A Question of Heaven » d’ICED EARTH… mais sans Barlow).
« In The Name Of God » n’est que le deuxième album des Italiens en près de dix ans d’existence, ce qui peut expliquer un léger manque de personnalité (en partie compensé par la qualité des chansons) et on ne peut donc que leur souhaiter de taper dans l’œil d’un label plus important que My Graveyard Productions qui lui donnerait les moyens promotionnels de se faire connaître. Il y a assurément un public pour ce genre de heavy-prog classieux, complexe et mélodique et il serait tout simplement dommage de passer à côté...
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Vous l’avez compris, j’ai trouvé en « In The Name Of God » une perle que je n’aurait pourtant jamais eu l’idée d’aller chercher là de moi-même. Comme souvent, le premier contact fut cependant plutôt froid et ce n’est qu’au milieu de l’album, avec la première partie de « Broken Promises », que mon attention fut retenue par ses douces mélodies acoustiques soutenues par des percussions quasi tribales, évoquant aussi bien les intros médiévales du « Brave New World » de MAIDEN que les atmosphères mystiques de DEAD CAN DANCE ou RAJNA. La deuxième partie de la chanson reprit le chemin du heavy metal mélodique lorgnant sur le progressif que le groupe suivait depuis le début, mais cette fois j’écoutais d’une oreille bien plus attentive et fut une nouvelle fois surpris par la délicatesse des musiciens, sachant jouer de la double ou des cris haut-perchés, mais également se faire caressant avec, encore une fois, des mélodies de guitares médiévales aussi douces et apaisantes qu’un bisou de maman avant de s’endormir…
Je vous l’accorde, vanter les qualités d’un album de métal en parlant de ses titres acoustiques ou mélodiques n’est peut-être pas la meilleure façon d’éveiller la curiosité des lecteurs, mais dans le cas de SCREAMING SHADOWS elle prend tout son sens. Les cinq Italiens font en effet preuve d’une facilité et d’un naturel peu communs sur ce type de morceaux, sans pour autant faire de la soupe à côté, ce qui est le signe d’une grande maturité artistique et d’un talent indéniable.
« In The Name Of God » peut sembler mou, ce qu’il est d’ailleurs d’une certaine manière parce que très axé sur les ambiances et les mélodies (dans le même esprit que « Piece Of Mind » et « Brave New World », de qui vous savez) mais il est avant tout captivant et surprenant. Captivant, parce qu’il s’écoute comme un concept album, avec des thèmes récurrents et des atmosphères théâtrales qui, même sans avoir les paroles, donnent envie de continuer et de suivre le déroulement de cette histoire qui nous est contée, comme SHADOW GALLERY sait si bien le faire. Surprenant, parce que SCREAMING SHADOWS réussit à s’approprier certains éléments ou ambiances caractéristiques de groupes ou personnalités incontournables du heavy sans qu’on soit tenté pour autant de crier au plagiat.
Ainsi les passages calmes précédemment évoqués empruntés à « Brave New World » et qu’on retrouve un peu partout sur l’album, ou ces quelques secondes de « In The Name Of God » (la chanson), directement issues du deuxième FIGHT, « A Small Deadly Space », l’effet sur la voix et le gros riff metal inclus, ou bien encore ce début de « The Shits Are Everywhere » qui n’aurait pas dépareillé sur le « Countdown To Extinction » de MEGADETH. Ajoutez à cela un chanteur ayant à l’évidence bien suivi ce qu’a fait Bruce Dickinson (IRON MAIDEN) sur « Fear Of The Dark » ou sur ses albums solo et qui, bien que limité quand il s’agit de se frotter aux ultrasons, donne tout ce qu’il a malgré tout et s’en sort donc avec les honneurs (la fin crescendo de « Open The Doors », semblable à celle de « A Question of Heaven » d’ICED EARTH… mais sans Barlow).
« In The Name Of God » n’est que le deuxième album des Italiens en près de dix ans d’existence, ce qui peut expliquer un léger manque de personnalité (en partie compensé par la qualité des chansons) et on ne peut donc que leur souhaiter de taper dans l’œil d’un label plus important que My Graveyard Productions qui lui donnerait les moyens promotionnels de se faire connaître. Il y a assurément un public pour ce genre de heavy-prog classieux, complexe et mélodique et il serait tout simplement dommage de passer à côté...
Rédigé par : Dungorpat | 15/20 | Nb de lectures : 12456