SCREAMING FOREST - Black Kingdom Of Lust (More Hate) - 03/03/2010 @ 08h24
L'Ukraine n'est pas un petit pays. Et quand vous habitez à Enakievo, vous êtes déjà à 4 heures de route de Kharkov. Ces données culturelles passionnantes sont évidemment approximatives, puisque j'ai regardé sur Google Maps. Vous pensez bien que je n'irai pas me faire égorger à aller vérifier ça sur place. Il n'empêche qu'il ne doit pas être simple de monter un groupe de black metal dans un coin aussi paumé, surtout aussi loin de la capitale locale du black, tout Ukrainien qu'on soit. A la rigueur, il y a quelques micro-groupes locaux et Selvmord qui habite à Donetsk mais, à mon humble connaissance, la proche région ne pullule pas vraiment de formations.
Pourtant, contre vents et marées, le guitariste/chanteur Holocaust a fondé Synedrion en 2004. Le projet meurt au bout de deux ans et ne survivra dans les livres d'histoire qu'à travers une reprise en titre final de l'album chroniqué aujourd'hui. Holocaust fonde ensuite Screaming Forest avec Lecter, l'animal à la batterie de Myrkvids Draumar. Aidé par Troll, bassiste de la même formation, le duo enregistre son premier album entre décembre 2007 et janvier 2008. En attendant le second opus Jesus=Whore (diantre) déjà prêt, intéressons-nous à ces 38 minutes de pur black metal.
Avec un patronyme pareil, je m'attendais à un album à la old Darkthrone. Il y a un peu de ça, car les Ukrainiens louent évidemment l'old school, sans qui rien ne serait pareil et le reste un peu moindre. Mais le duo a probablement été titillé par des albums plus récents et il convient plutôt de chercher des références du côté de la scène auto-proclamée "True Norwegian Black Metal". Le grognement du hurleur Holocaust rapproche même directement Screaming Forest de Urgehal et des vocalises arrachées de Trondr Nefas. Et avec cette référence en tête, je me suis mis à percevoir rapidement Black Kingdom of Lust comme une session entre amis maquillés du Guitar Hero Urgehal (qui devrait forcément sortir un jour si Activision se rend compte du formidable potentiel du côté osbcur de la guitare). Et tout y est pour cette session imaginaire.
Screaming Forest balance des titres avec une envie de groover, n'hésitant pas à user de mid-tempos à tendance lourde ou de moments de fureur avec une volonté évidente de nuire. Envie, tendance, volonté, car le compte n'y est pas vraiment. Entre les approximations techniques d'un batteur facilement à la ramasse dès que ça accélère un chouia ou d'un guitariste qui rappelle avec émotion la fin de sa première année de guitare dans le lead du titre d'ouverture, Screaming Forest navigue dans un niveau d'interprétation trop moyen pour convaincre. Limité par sa technique, le duo propose du riff à la sous-Urgehal (ils ne vont pas assez vite pour imaginer faire du sous-Tsjuder) et aligne les accords peu impressionnants tout au long de leurs sept compos. Je jette un voile pudique sur le réenregistrement du morceau de Synedrion, tout aussi inutile... qu'inutile.
Si l'album s'écoute tranquillement en faisant la vaisselle, toute immersion un peu attentive en révèle les lacunes. Mal branlées et enregistrées à l'arrache, les huit compos sont à la limite acceptables dans le cadre d'une démo. Mais sous la forme d'un album pour lequel vous allez banquer au prix standard, l'investissement n'en vaut pas encore la peine. Screaming Forest est tellement loin des cadors du genre, qu'on les aperçoit à peine en tout petit à l'horizon. A quatre heures de route environ.
Rédigé par : Prince de Lu | 07/20 | Nb de lectures : 11254
Ah bon on se fait égorger en Ukraine ?
Moi qui ai connue une superbe ukrainienne je sais, en tous les cas, qu'on y bois une succulente vodka piment-miel !
Retourne dans tes bois norvégien ! (même humour que toi)
Prince de Lu Membre enregistré
Posté le: 05/03/2010 à 17h09 - (81454)
Bien sûr qu'on se fait égorger en Ukraine!
Et si les Ukrainiennes sont belles, c'est uniquement pour t'attirer à l'écart de la route pour que leurs frangins consanguins te règlent ton affaire.
GzU Membre enregistré
Posté le: 06/03/2010 à 01h39 - (81467)
Heureusement pour moi elle vivait en Pologne !
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Pourtant, contre vents et marées, le guitariste/chanteur Holocaust a fondé Synedrion en 2004. Le projet meurt au bout de deux ans et ne survivra dans les livres d'histoire qu'à travers une reprise en titre final de l'album chroniqué aujourd'hui. Holocaust fonde ensuite Screaming Forest avec Lecter, l'animal à la batterie de Myrkvids Draumar. Aidé par Troll, bassiste de la même formation, le duo enregistre son premier album entre décembre 2007 et janvier 2008. En attendant le second opus Jesus=Whore (diantre) déjà prêt, intéressons-nous à ces 38 minutes de pur black metal.
Avec un patronyme pareil, je m'attendais à un album à la old Darkthrone. Il y a un peu de ça, car les Ukrainiens louent évidemment l'old school, sans qui rien ne serait pareil et le reste un peu moindre. Mais le duo a probablement été titillé par des albums plus récents et il convient plutôt de chercher des références du côté de la scène auto-proclamée "True Norwegian Black Metal". Le grognement du hurleur Holocaust rapproche même directement Screaming Forest de Urgehal et des vocalises arrachées de Trondr Nefas. Et avec cette référence en tête, je me suis mis à percevoir rapidement Black Kingdom of Lust comme une session entre amis maquillés du Guitar Hero Urgehal (qui devrait forcément sortir un jour si Activision se rend compte du formidable potentiel du côté osbcur de la guitare). Et tout y est pour cette session imaginaire.
Screaming Forest balance des titres avec une envie de groover, n'hésitant pas à user de mid-tempos à tendance lourde ou de moments de fureur avec une volonté évidente de nuire. Envie, tendance, volonté, car le compte n'y est pas vraiment. Entre les approximations techniques d'un batteur facilement à la ramasse dès que ça accélère un chouia ou d'un guitariste qui rappelle avec émotion la fin de sa première année de guitare dans le lead du titre d'ouverture, Screaming Forest navigue dans un niveau d'interprétation trop moyen pour convaincre. Limité par sa technique, le duo propose du riff à la sous-Urgehal (ils ne vont pas assez vite pour imaginer faire du sous-Tsjuder) et aligne les accords peu impressionnants tout au long de leurs sept compos. Je jette un voile pudique sur le réenregistrement du morceau de Synedrion, tout aussi inutile... qu'inutile.
Si l'album s'écoute tranquillement en faisant la vaisselle, toute immersion un peu attentive en révèle les lacunes. Mal branlées et enregistrées à l'arrache, les huit compos sont à la limite acceptables dans le cadre d'une démo. Mais sous la forme d'un album pour lequel vous allez banquer au prix standard, l'investissement n'en vaut pas encore la peine. Screaming Forest est tellement loin des cadors du genre, qu'on les aperçoit à peine en tout petit à l'horizon. A quatre heures de route environ.
Rédigé par : Prince de Lu | 07/20 | Nb de lectures : 11254