Le moins que l’on puisse dire au vu de la bio, c’est que la vie de Sceptic a dû être plutôt mouvementée jusqu’ici, car hormis le guitariste fondateur du groupe Jacek Hiro (qui au passage a enregistré les solos sur le premier album de Dies Irae), tous les postes ont été remaniés au moins 3 fois. Ceci expliquant sans doute une discographie relativement peu fournie alors que le groupe existe depuis 1996. 3 demos et 3 albums : « Blind Existence » (1999 / Mystic Rec), « Pathetic Being » (2001 / Empire – Last Episode) et donc celui qui nous intéresse aujourd’hui, « Unbeliever’s script », sorti en avril 2004 chez Candlelight. La bio du groupe ne fait état que d'un seul guitariste alors que le promo en mentionne deux, ce qui ne serait pas un luxe sur scène car la musique des polonais est riche et comporte de nombreux arrangements qu’il serait dommage de ne pas faire apparaître en concert. A l’instar de nombreux groupes polonais, Sceptic pratique un Death racé avec voix à tendance Black, une musique plutôt mid-tempo au début et franchement plus lente, posée, épique et mélodique dès le 3ème titre « Controlled by mind ». Comme souvent en Pologne les grands frêres Behemoth font ressentir leur influence, mais ici elle est moins marquée que pour un groupe comme Serpentia pour n’en citer qu’un. Les deux premiers titres riffent à tout va, dans un esprit un petit peu old-school, comme nos frenchies de Fatal par exemple, un brin Thrashy. Mais de nombreux breaks atmosphériques (guitares acoustiques) ou dissonants révèlent déjà ce que va être la suite de « Unbeliever’s Script » : une puissance contenue et des compos très mélodiques sans tomber dans le cucul la praline, celles-ci étant très belles et surtout très pertinentes. L’instrumental « Voices from the past » marque l’acmé dans la construction de l’album car les deux derniers titres situés après celui-ci sont clairement les plus atmosphériques de l’album, alors que le titre de ces morceaux eût pu laisser croire le contraire : « Spiritually Tormented » et « Waves of destruction ». Mais ce n’est pas pour autant que le final de « Unbeliever’s script » soit mou, à l’instar des autres titres ça joue beaucoup sur des ambiances un peu grandiloquentes, solennelles, et la finesse du jeu (excellent niveau technique des musiciens) et des compositions y contribue énormément. D’autant que le son très bon, suffisamment puissant et clair pour tout distinguer y compris la basse, rend aisée l’écoute attentive des nuances de l’album. Une production actuelle pour une musique qui ne l’est finalement pas moins, et qui a le mérite d’être relativement originale. Pour oser une comparaison surprenante, je dirais que Sceptic se positionne comme l’était Bloodthorn vis-à-vis de la scène Black lors de ses 2 premiers albums : un parti-pris pour la lenteur, la mélodie et l’épique, rapportés aux principes du Death.
Une bien bonne surprise en provenance du pays de la vodka, indéniablement !


Rédigé par : Ocean? | 15/20 | Nb de lectures : 9021