"Le monde est divisé en deux parties. Ceux qui idolâtrent Scepter et ceux qui craignent". C'est en ces quelques mots particulièrement bien choisis que se présentent modestement les américains de Scepter. Ils sont d'ailleurs rigolos tout plein avec leur accoutrement d'un autre âge, leurs paroles basiques au possible, le logo conçu à la truelle et leur pochette épouvantable. Il se portent comme garants d'un metal traditionnel basique au possible et des valeurs fondamentales du métalleux de base. En gros, on peut résumer la musique de Scepter à un mélange de Sodom, Motorhead et Manowar en prenant dans chacun ce qu'il a fait de plus simple et de plus dépouillé. Un vocaliste/bassiste, un guitariste et un batteur, rien d'autre n'apparaîtra sur ce disque qui est au metal contemporain ce que le yaourt nature est à la salade de fruits (oui, jolie jolie, je sais...). Pourtant, le contenu de ce disque n'est vraiment pas mauvais. La plupart des morceaux, en particulier "Age of consent", "Bottom feeder", "One for the road" ou "Metal means stupid" (!) font inexorablement bouger la tête par leur déférence et le sentiment de nostalgie qui en émane. Le vocaliste fait avec les moyens du bord, le guitariste utilise au maximum deux riffs par morceau, la basse ronfle comme du Motorhead avec trois notes de base et le batteur fait le service minimal, mais tout le monde semble s'en contenter. Les titres dépassent rarement les trois minutes réglementaires et les amateurs de Warhammer, Destroyer 666 ou Deathwitch à la recherche d'un esprit plus rock n'roll pourront être intéressés par cette galette. Toutefois, elle est vraiment à déconseiller à ceux qui ont découvert le métal après 1985 car ils auront véritablement du mal à prendre leur pied et se demanderont comment leurs grand-frères pouvaient écouter ça autrefois. Sinon, ça passe plutôt bien le temps de 3-4 écoutes mais ça n'ira pas beaucoup plus loin. C'est parfois bon de se regarder "la 7° compagnie" après une intégrale de Lynch. Je pense que l'effet doit être globalement le même...


Rédigé par : Loufi | 11,5/20 | Nb de lectures : 6850