Changement de nom, pour passer de SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION à SCD. Changement de logo. Changement de typographie.
Changement de style ? Indubitablement, même si ce n’est pas vraiment récent.
"Deathcore" ? Mouhaha. Il faut vraiment n'avoir aucune connaissance musicale ni aucun recul, pour se permettre d'énoncer cela. Soyons réaliste 2 minutes : il n’y a absolument rien de 'Core' ni de 'Deathcore' là-dedans.

Après un premier album extrême, "I", et sa pochette guillerette ; après un second album culte, "II", dont l’extrémisme musical n’avait d’égal que sa capacité jubilatoire, le groupe avait pris son temps, pour mieux évoluer. Et accoucher d’un "Inventory Of Fixtures" décapant, délaissant l’aspect "gore" pour le remplacer par un côté Crust 'N Roll. Témoignant de son souhait d’évolution, tout en n’en faisant qu’à sa tête.

SCD, sur cet aspect, n’a pas changé, et continue à avancer, ne se préoccupant guère des autres. Mais a contrario, il faut bien évidemment reconnaître que le terme GoreGrind est désormais caduque.

Alors, quoi ?
Ben, on sait pas trop. Mais s'il y a bien un point constant : ça groove toujours ! D'ailleurs, on pourrait dire que SCD fait du Brutal Groove Metal. Pas exactement de la même façon que sur "Inventory Of Fixtures". Mais suffisamment pour hocher la tête en rythme.

Mais, autant aborder ce "Sheep 'N Guns" comme le premier album d’un nouveau groupe ; car c’est finalement un peu le cas. Bien que les influences Grind soient détectables par instants, le côté Death a pris une plus grande ampleur, via des riffs plus marqués, des titres plus longs et plus construits. Et des variations de rythmes plus fréquentes.

Surpris de prime abord. Déçu, même ! J’ai inexorablement été peu à peu séduit par "Sheep 'N Guns", qui n’est pas dénué de charmes. Tout d’abord, omniprésent, le groove, l’aspect presque dansant, est présent tout au long des 40 minutes de l'album. A la fois au travers des rythmes, des riffs, et des beuglements typiques du groupe, et gutturaux à souhait.
La musique est globalement énergique et rapide. L’agressivité musicale n’est pas mise au ban, et les blasts-beats sont toujours présents – même si moins nombreux. Le changement s’opère évidemment sur les variations rythmiques, et l’augmentation des mid-tempos. Augmentant considérablement le côté accrocheur.
Côté vocal, le panel de cris est aussi élargi : aux gutturaux beuglements propres au groupe se greffent un plus grand nombre de cris éraillés, aigus, et presque Grind.

Finalement, une fois l’effet de surprise passé, la satisfaction prédomine.
Mais...
Je ne suis pas totalement conquis non plus, la faute à certaines longueurs. Sans doute mon addiction aux 3 précédentes offrandes, qui s’exprime. Quelques titres ont une entame molle, illustrée par un rythme un peu lent. Fort heureusement, en général la suite du morceau est plus couillu.

Les riffs tempèrent également beaucoup mon ressenti, car je les trouve de qualité vraiment variable. Capable d’alterner de l’excellent, du groovy, du passable et du "bof". Inévitablement, la comparaison avec "Inventory Of Fixtures" fait mal, à ce niveau. Si un morceau comme l’excellent ‘The Yoke Of Slavery’ aurait tout à fait eu sa place sur le précédent opus, on ne peut en dire autant de ‘Under A Visible Leader’ ou ‘Cogs And Wheels’, dont les riffs peuvent laisser dubitatifs.
Un autre truc me gène légèrement : le son de batterie. C’est quand même les boules d’avoir (pour l’enregistrement) l’un des meilleurs batteurs de Metal Extrême (Dirk Verbeuren), qui apporte une variété incroyable à cet album, grâce à des enchaînements et une touche bien personnelle, et d’avoir un son légèrement trop synthétique. Pas répulsif, mais dommage tout de même.

Et malgré tout, le tableau n’est pas si sombre.

Je ne saurais vraiment l’expliquer, mais il y a un côté addictif dans cette bestiole. Une substance psychotrope, ou une endorphine, qui fait réagir mes neurotransmetteurs, pour amplifier le phénomène de dépendance, m’instant à réécouter systématiquement l’album une fois terminé.
Y sont vicieux, les SCD, ils ont inventé le Death ‘N Grind qui rend accro. Surtout que chaque titre possède sa part de groove incroyable et sa part de violence, empêchant ainsi l’ennui de s’installer durablement.

L’évolution n’est pas simple à appréhender, et inévitablement, bon nombre de fans risquent de déchanter. A juste titre, le Grind décapant des débuts ayant peu à peu déserté le champ de bataille. A la débauche de violence et de sweeping en tout genre, SCD répond par le groove.
Avec simplicité, voire trop, mais en toute efficacité. Une fois passé l’effet de surprise, laissez-vous donc séduire par "Sheep 'N Guns", qui sans être incontournable, déborde d’attrait et... de GROOVE.
Surprenant, différent.
Intéressant ? Cela ne tient qu’à vous de le découvrir.

Post Scripteub : le Digipack avec impression en relief est vraiment très chouette!


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14,75/20 | Nb de lectures : 14243